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J'ai dû louper un épisode... - Page 52

  • 14 ans de Mitterrandisme/16 ans d'absence de droit d'inventaire....

    Voui voui voui, le blog est silencieux... D'abord un, il fait beau et la vie est belle dehors, et puis deux, la situation politique me met la rate au court-bouillon - alors je retourne en un....

    10 mai 2011.... 30 ans ( et donc 28 depuis le tournant de la rigueur...). C'est fou parce que je ne peux pas m'empêcher d'avoir quelque sentiment positif pour Mitterrand...mais quand je fais appel à la raison, alors là il en est tout autrement... et celui qui a exprimé le plus exactement ce que je pense, c'est Laurent Pinsolle...  Je ne prends que le coeur de son billet, l'ensemble pouvant être lu :

    Bien sûr, ses doubles mandats ont été l’occasion de plusieurs réformes positives, la suppression de la peine de mort ou la libéralisation des médias. Mais au global, le bilan a été désastreux. Car c’est le bien le paradoxe que soulignent beaucoup de critiques de gauche (F Lordon, J Sapir, J-C Michéa) : il a été un des principaux promoteurs de cette libéralisation économique qui maintient ce chômage de masse dont nous ne parvenons pas à nous défaire.

    En effet, nous devons au terrible duo Lamy-Delors la libéralisation des mouvements de capitaux. Le PS a également soutenu l’indépendance de la banque centrale avec pour seule mission de veiller sur l’inflation, et pas sur la croissance ou l’emploi comme même la Fed le fait aux Etats-Unis. Les socialistes ont également laissé aux investisseurs le soin fixer le cours des monnaies tout en lâchant la bride aux marchés financiers, avec les conséquences que l’on sait.

    En outre, c’est également le PS de François Mitterrand qui a accompagné une libéralisation mortifère du commerce, au grand dam de la croissance, de l’emploi  et de notre industrie, lessivée dans le processus. Bref, c’est son parti socialiste qui a mené un des agendas les plus antisociaux qui soient et donc on voit bien les conséquences aujourd’hui en matière de croissance des inégalités, de maintien d’un chômage de masse, le tout avec un endettement paralysant pour l’Etat.

    En outre, pensant y gagner une dimension historique glorifiante pour lui, François Mitterrand a été un des principaux architectes de cette Europe supranationale et anti-démocratique qui fonctionne tellement mal aujourd’hui et qui porte une part de responsabilité majeure dans la langueur économique de ces dix dernières années. C’est lui qui a poussé ces traités qui ont tant d’influence sur le cours de notre vie : l’Acte Unique et le traité de Maastricht."

    Libéralisation des mouvements des capitaux, ouverture des frontières aux biens et services, européisme.... Et c'est bien parce que le PS se refuse depuis 16 ans à un regard rétrospectif sur ce qui a été fait et ses conséquences que trop de simples gens, après moult avertissements ( 2002-2005-2007) et devant l'autisme insondable de ce parti, se tourneront vers le FN - quand ils devraient voter à Gauche si du moins le parti le plus audible savait se faire le porteur des espérances... 16 ans, c'est long, et 28 ans depuis le tournant de la rigueur encore plus...

    Heureusement, dehors, il fait beau !



  • Julien Landfried: Pour faire réellement face au Front National

    Oui je sais, il est bien silencieux, ce blog...Une forme de sidération sans doute.... mais heureusement, d'autres écrivent, et je suis en parfait accord avec eux.Qui par exemple? Julien Landfried, dans Rue 89.

    "L'espace politique que Marine Le Pen semble conquérir témoigne d'une radicalisation du monde du travail face à la globalisation financière, l'euro et le libre-échange. Une gauche regardant le monde tel qu'il est devrait y répondre politiquement. Cela implique de rompre avec l'état d'apesanteur dans lequel elle s'est enfermée.

    Il aura fallu attendre les analyse stimulantes de Christopher Caldwell parues sur Rue89 et dans le Weekly Standard et celle d'Emmanuel Todd sur Marianne2.fr pour sortir du débat convenu qui entoure la montée du Front national.

    Le journaliste américain et l'intellectuel français se rejoignent pour décrire la percée de Marine Le Pen comme une réponse populaire à la décomposition des élites (« la dérive du pouvoir » pour Caldwell, une « classe dirigeante incompétente » pour Todd). Celles-ci se révèlent incapables d'assurer un niveau de protection suffisant à un monde du travail broyé par la globalisation financière et le libre-échange."

    et plus loin : " La gauche doit donc comprendre que la défense du monde du travail passe d'abord par une stratégie de défense du tissu industriel (en particulier des PME sacrifiées par les grands groupes), puis par une reconquête d'un appareil industriel digne de ce nom.",

    et en final : "A cet égard, toutes les mesures favorisant l'industrie nationale sur la compétition étrangère doivent être mobilisées, sans à priori : on pense à la TVA sociale, mais aussi à des mesures permettant au capitalisme familial (qui fait la force de l'Allemagne) de prospérer. Mais rappelons-le, aucune issue n'existe sans un taux de change moins élevé pour nos produits (euro réformé ou plan B, comme évoqué précédemment).

    Pour faire face au Front national, qui n'a évidemment pas les moyens de répondre à la crise du capitalisme mondialisé, les élites françaises, et singulièrement les élites de gauche, doivent abandonner certaines vieilles lunes (Todd parle de « concepts-zombies ») et accepter de protéger à nouveau les gens ordinaires. Telle est la véritable stratégie qui permettra non de se donner bonne conscience, mais de renouer avec un peuple, qui demeure, en dernière analyse, le souverain en démocratie."

    Il y a dans notre pays 6 millions d'ouvriers, et à peu près la même chose d'employés.... C'était pour info....

  • Didier Motchane, le mardi 10 Mai à Paris -19h-22h

    Didier Motchane, c'est une des têtes pensantes du CERES, avec JP Chevènement. Et je pense qu'il peut être intéressant d'aller l'écouter parler "en vrai", histoire de commémorer la victoire de 1981, 30 ans plus tard....

    C'est à Paris, le 10 Mai donc,  au au premier étage du café Le Sorbon, 60 rue des Ecoles, de 19h à 22 h. Sujet : "Les socialistes et l'expérience du pouvoir" (1981-2012) - Entrée libre sous réserve de consommation. A priori, j'y serai....mais d'après mes informations Gaël Brustier et Julien Landfried ( dont on peut lire de très chouettes tribunes, ces derniers temps, je vous en recauserai...) aussi...
    Moi, une occasion comme cela, je ne loupe pas....

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  • Si j'étais vous, je lirais Marianne de cette semaine, page 34

    Oui oui, vous n'avez que quelques jours pour courir acheter le numéro. Page 34, c'est un article de Stéphane Rozès que moi je connaissais comme directeur général du CSA, ce qu'il n'est plus. Et Stéphane Rozès nous livre là une analyse qui me semble particulièrement intéressante ( mais qui ne fait rien pour me rassurer...).

    Vous verrez, cet article commence très bien en ce qu'il réexplique les raisons du succès de Sarkozy, mais sous un jour que l'on entend peu... J'ai toujours pensé que les discours de Guaino, incarnation de la ligne "républicaine sociale" comme dit Rozès, avaient été déterminants...

    Mais ce qui m'intéresse dans cet article qui semblerait au départ ne s'intéresser qu'au cas Sarkozy, c'est qu'en fait il parle beaucoup de Marine Le Pen... et ce qu'il dit à un moment, c'est cela : "

    "La gauche peine aussi à pointer les contradictions de Marine Le Pen entre son discours sur la laïcité [...] et son objectif réel : l'exclusion de l'autre !

    Nicolas Domenach : C'est donc cela, le ripolinage du vieux discours du FN

    Stéphane Rozès : D'un parti protestataire, Marine Le Pen veut faire du Front National une alternative politique. Elle passe donc par la rhétorique de la République et de la laïcité derrière laquelle elle se met à l'abri pour stigmatiser le musulman. Mais sa force symbolique est de savoir camper, sur les frontières nationales abandonnées, une sorte de rempart face aux délocalisations et aux immigrés". C'est ce qui lui permet d'incarner l'opposition aux forces politiques du libre-échange, de droite et de gauche".

    Je ne crois pas que Marine Le Pen ne fera qu'un faible score aux élections présidentielles. Pourquoi? Parce que les gens voteront Marine Le Pen pour les mêmes raisons que celles qui leur avaient fait voter pour Nicolas Sarkozy..., celles qu'ils avaient cru entendre dans les discours de Guaino: lutte contre les délocalisations y compris par des mesures protectionnistes, défense de l'emploi et croyance en l'importance de l'échelon national ( l'auteur était bien un gaulliste -social - ça se voyait- Coup de maïtre de Sarkozy que de l'avoir ainsi utilisé !).

    Laurent Pinsolle l'a dit dans l'un de ses billets: Marine Le Pen au deuxième tour, c'est l'assurance pour son adversaire de remporter la présidentielle... D'où l'intérêt d'occulter le fait que le vote MLP se ferait d'abord et avant tout sur la question sociale? Question sociale intrinsèquement liée, faut-il le rappeler, à celle de la remise en cause du libre-échange ...

     

     

     

  • Wieliczka: 10.000 morts juifs déportés occultés...

    Souad, un lecteur de ce blog, me fait la grâce de me demander, devant mon silence,  où je suis...

    Bah, là, chez moi, un peu tétanisée par la montée de Marine Le Pen ( et je m'en expliquerai dans des billets à venir...) , et puis la vie , quoi, qui ne passe pas que par le Net...

    Mais une des réponses à la question est là... Les circonstances m'ont amenée à accepter d'aller au camp d'Auschwittz pour accompagner un groupe. Je n'étais pas enthousiaste ( doux euphémisme) - il faut dire que quand j'avais 9 ans,on nous a emmenés en sortie scolaire, tous, en rang d'oignons pour traverser ma petite ville jusqu'à la salle des fêtes... :là, Nuit et Brouillard, d'Alain Resnais... Mais bon, pour Auschwitz,je devais en très très bonne compagnie, avec deux autres accompagnateurs que j'estime au plus haut point....

    Nathalie, une des accopmpagnateurs, m'avait dit : "Tu sais, on dilue, on dilue, pour que ça ne soit pas trop pesant...Visite, de Cracovie, et puis d'une mine de sel, pas loin ". Moi: " Une mine??? Ca me dit quelque chose.... Il n'y a pas eu de déportés??". Nathalie: "Non non, elle est exploitée depuis des centaines d'années, pas de souci !!".

    Et puis là, j'ai fait du tri.... Ca fait deux-trois ans que je me dis qu'il faudrait que je peaufine le montage que j'avais fait d'une interview fabuleuse de Serge Czarny et Charles Baron... Deux "copains", comme ils disent, de déportation.... de 16 à 19 ans dans les camps...ensemble ou séparés, se retrouvant, s'espérant... Moi, je suis polie, décente, ce que vous voudrez, mais quand Charles Baron nous a reçus chez lui, je n'ai pas mis mon mini-disc en marche tout de suite, je voulais expliquer la démarche, me présenter... et c'est là, dans les cinq premières minutes que Charles m'a dit l'essentiel, qu'il avait survécu grâce à Serge, grâce à l'amitié de Serge, pas forcément par une aide matérielle, mais par l'idée que Serge, son "copain" du même âge, était là, serai là: la pensée que cet  ami était là, quelque part, retrouvé, perdu, retrouvé, l'avait tenu.... Mais mon micro n'était pas branché, et l'intensité de ces paroles, seule, je peux m"en souvenir...

    C'est donc cette interview que j'ai reprise, ayant monté la partie 1, la plus claire, et ayant laissé en jachère la partie 2, plus difficile à monter, plus confuse dans les sons.. mais j'avais pris des  notes, brèves,  sur lesquelles j'étais tombée...

    Et là, à une heure et 13 minutes : ..."Vielidchka= mine- 10.000 juifs =} la Cathédrale...

    Ce n'était pas Vielidchka, mais Wieliczka...Mais moi, la sans-mémoire, je n'avais pas rêvé...on m'avait bien raconté le fait que des juifs avaient travaillé, dans une mine de sel, qu'ils y étaient morts.. et là, rien, quand j'y suis allée, rien!! Aucune allusion, aucun panneau qui notifie la chose? Dans cette "Cathédrale"  que j'avais vraiment admirée, où se célèbrent des mariages, paraît-il, rien !! Rien qui témoigne, qui permette de se souvenir??? 10.000 personnes mortes de faim et d'épuisement  là...

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  • Montée du FN: quelques données pour comprendre....

    D'abord il y a cela : "Une étude de l'IFOP le démontre : ce sont des actifs entre 24 et 54 ans, souvent issus des catégories populaires qui ont permis au Front national de talonner l'UMP lors du dernier scrutin." C'est encore un article de Philippe Cohen de Marianne 2 : http://www.marianne2.fr/%20http:/www.marianne2.fr/Cantonales-le-FN-a-gagne-des-voix-chez-les-actifs_a204207.html

    Comme le dit très justement Laurent Pinsolle sur son blog dont je ne peux que recommander la lecture journalière, "le vote FN est un vote social" ( et c'est bien le drame, non... Que fait la Gauche pour les prolos?):http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2011/03/29/le-vote-fn-est-logiquement-un-vote-social.html

    Sur Mediapart, on trouve le travail remarquable de Mathieu Magnaudeix qui permet d'accéder à des données sur la "fracture géographique" de la France... Je vous mets un petit extrait, mais désolée, comme il faut soutenir le développement de ce média qui fait un très très bon travail, je n'irai pas plus loin.L'article est là pour les abonnés: http://www.mediapart.fr/journal/france/280311/ces-fractures-francaises-que-revele-la-percee-du-fn

    Les géographes, sociologues ou urbanistes que Mediapart a interrogés en conviennent, le «retour» du FN, après le «siphonnage» électoral de Nicolas Sarkozy en 2007, est aussi la conséquence de fractures sociales béantes: le chômage, la peur du déclassement des ouvriers et des employés qui représentent toujours la moitié des Français en activité, la précarisation du marché du travail, les angoisses par rapport à la mondialisation.

    C'est aussi le résultat d'un clivage territorial toujours plus marqué entre les grandes villes et une France en perte de vitesse dont il est peu souvent question dans le débat public: celle des zones périurbaines et rurales, de la grande couronne en Ile-de-France, de toutes ces sous-préfectures de province qui déclinent en silence, à coup de fermetures d'usines, de trésoreries, de tribunaux et de services publics."

    Peu de temps avant les élections, un article du journal Marianne révélait qu'un quart des salariés gagnait moins de 750 euros par mois....

    Un rapport parlementaire ou sénatioral récent  fait par un parlementaire de droite soulignait crûment la montée de la montée des inégalités, la pauvreté croissante... (Je retrouverai la référence si un commentaire ne vient pas m'aider...).

    Je passe sous silence le chapelet d'articles que j'ai lu sur des délocalisations, des fermetures d'usines; conjointement, je ne parlerai pas des bonus qui sont repartis à la hausse en même temps que les profits. Je ne parlerai pas de la hausse des marges des distributeurs sur les denrées alimentaires au prétexte de hausse du cours du blé ou autre nourriture pour animaux, par exemple ( voir dernier 60 millions de consommatuers). Je ne parlerai pas de la hausse des prix du gaz, ni de celle à venir de l'électricité ( et je n'évoquerai donc pas la loi NOME contre laquelle, à ma connaissance, la Gauche ne s'est pas élevée et qui est passée, toute discrète toute gentille, sans que quasiment aucun média n'en révèle au grand public ni l'existence ni les effets pervers...). Je n'évoquerai pas le pacte de croissance européen ( au fait, c'est passé??? parce qu'entre les révoltes arabes et la situation au Japon, on a du mal à suivre...) par lequel on a bien compris que ceux qui paieront la crise ne seront pas ceux qui l'ont causée, et que la ceinture, pour serrée, elle sera bien serrée, et que les services publics en prendront un sacré coup ! Et je passe sous silence les deux sublimes coups de mépris par rapport à la décision clairement exprimée du Peuple : le NON majoritaire au TCE transformé par la grâce parlemantaire en OUI au Traité de Lisbonne ( avec le sillence complice des médias); le "manifestez, manisfestez pour les retraites, avec le soutien de la majorité de la population, de toutes les façons on s'en fout..."

    En 2002, quelques instants après l'annonce de la défaite de Jospin, Fabius avait dit: "Il y a un problème d'offre politique"... Je ne le lui faisais pas dire. Mais le PS , qui reste le 1° parti de Gauche ( malheureusement...) n'a toujours  pas usé de son "droit d'inventaire" ni fait son aggiornamento.... Or le populo n'a pas une mémoire de poisson rouge - et ne manque pas d'intelligence : il sait bien que les mesures économiques prônées par le PS n'ont aucune chance, dans un contexte de libre-échange et de contraintes européennes acceptés, d'apporter des améliorations notables...

    Il fallait être sourd, aveugle et mal-comprenant  (ou "indifférent au sort des populations", comme le propose Todd...), pour ne pas avoir vu venir la montée du FN. La ruse consistant à réduire le vote Fn a la montée de la xénophobie ne sert définitivement qu'à refuser encore et toujours que le débat sur la mondialisation libérale, sur le libre-échange et l'Union Européenne et ses contraintes ne soit ouvert. Et si Marine Le Pen continue d'être la seule à poser ces questions (et qu'on me fasse la grâce de ne pas supposer un seul instant que je puisse la soutenir...), à les mettre dans le débat public, tout est possible...