C'est à l'ami RST ( blog http://ecodemystificateur.blog.free.fr) que je dois d'avoir lu ce texte de Pierre-Noël Giraud. Ce texte, c'est la contribution de cet économiste au rapport présenté par madame Boutin intitulé "De la mondialisation à l’universalisation : une ambition sociale" et publié en Décembre 2010.
Certes, on pourrait dire: "Encore un texte qui prône des formes de protectionnisme... Normal chez Pascale! "... mais si je l'ai retenu, ce n'est pas pour cela, mais pour cette notion d'"hommes inutiles" du capitalisme parce qu'elle permet de mieux comprendre la dynamique de la forme de capitalisme à laquelle nous sommes confrontés. Le "milliard d'en bas" est inutile. Tel qu'il est actuellement configuré, le capitalisme se passerait bien d'un milliard d'entre nous.... Voici l'extrait pour moi majeur:
"Je me rangerai délibérément, dans la discussion qui suit, du côté de ceux que Paul Collier a appelé : « le milliard d’en bas ». En grande majorité, il est constitué des plus pauvres dans les pays pauvres, ceux qui ne parviennent pas encore à l’émergence et se trouvent surtout en Afrique. Il compte également encore un bon nombre des plus pauvres dans les pays émergents, particulièrement en Asie du Sud. Enfin, une forte et croissante minorité de ce milliard d’en bas est constituée des victimes de la globalisation dans les pays riches, pauvres « relatifs », certes. Mais au-delà de la survie biologique, la pauvreté est essentiellement relative. Fait nouveau, ce milliard d’hommes n’est en vérité pas tant surexploité par des capitalismes avides que tout simplement inutile à leur dynamique. Ils sont devenus des « hommes inutiles » pour des capitalismes de moins en moins inclusifs, surtout dans les pays riches, alors qu’ils étaient parvenus à le devenir durant le « court XXe siècle », entre les années 1920 et les années 1970."
J'aime cette façon crue de dire la réalité des choses. Non pas pour que l'on se mette à sauter sur nos chaises en s'écriant dans un grand élan qui vous place tout de suite dans la catégorie des humanistes auto-proclamés: "Il faut mettre l'économie au service de l'homme, et non l'homme au service de l'économie" - non, ça, ça m'agace...-, mais pour que l'on songe réellement non seulement aux modalités de l'organisation de l'économie propices à ce que les besoins élémentaires de chacun soient satisfaits, mais aussi aux moyens de transition réels vers ce nouveau mode d'organisation de l'économie.
Pour moi, la question essentielle est et restera celle du plein-emploi ( salarié ou non, là n'est pas la question - un travail en somme, qui permette de subvenir à ses besoins essentiels). Toute forme d'organisation de l'économie qui ne se donne pas pour but ultime et incontournable le "plein-emploi" est pour moi inane. Et c'est pour cela que les propositions qui suivent dans le texte de cet économiste me semblent pour le moins intéressantes.
Très bonne lecture! La contribution entière de JN Giraud est en-dessous.
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