Pour ceux qui le voudraient, il leur faudrait relire les papiers consacrés au livre dirigé par Cédric Durand, En finir avec l'Europe par Jacques Sapir sur son blog (http://russeurope.hypotheses.org/), puis lire la réponse Durand à Sapir, puis de Sapir à Durand...
Bon. On peut le faire. Mais sans doute vaut-il mieux retenir de tout cela l'accord sur le diagnostic que souligne Jacques Sapir ( dont j'apprécie qu'il ne cède pas à ces empoignades intellectuelles qui voient le détail plutôt que le général - et ne servent pas la perspective d'une alternative... ).
Bref donc, je ne vous livre que le début du texte de Cédric Durand. En deux paragraphes, tout est dit !
"La recension fouillée et stimulante (partie 1, partie 2) qu’a proposée Jacques Sapir de l’ouvrage collectif En finir avec l’Europe fait apparaître de nombreux points de convergence dans l’appréciation de la conjoncture. L’union européenne est aujourd’hui le site d’où s’impulse la radicalisation des politiques néolibérales ; un espace de prise de décision où l’influence de la volonté populaire est systématiquement tenue à distance. En outre, la création de l’euro dans le cadre de l’union économique et monétaire a nourri des déséquilibres insoutenables qui ne peuvent être durablement résorbés, fût-ce au prix d’un brutal ajustement à la baisse des salaires, d’une hausse des impôts indirects et d’une détérioration drastique des services publics comme on l’observe dans les pays de la périphérie.
Ce constat commun conduit à une appréciation partagée : l’Union européenne et, plus spécifiquement, l’Union économique et monétaire sont des dispositifs de pouvoir hostiles aux intérêts de la majorité de la population européenne et doivent être désignés et combattus en tant que tels par la gauche. Point de salut donc dans le grand bond en avant présenté aujourd’hui par les commentateurs européistes comme la seule issue à la crise. Bien au contraire. Tandis que les classes dominantes sont puissamment organisées et coordonnées à l’échelle européenne (et plus largement internationale), les mouvements sociaux et les organisations de gauche demeurent fragmentés géographiquement, profondément ancrés dans les rythmes de leurs espaces nationaux. Ne disposant pas de leviers institutionnels pour investir le champ stratégique européen, les salariés n’influent d’aucune manière l’agenda intégrationniste qui ne peut de ce fait leur être que défavorable. Il faut donc rechercher une forme de rupture avec l’UE ce qui implique, mécaniquement, d’en venir à un recentrage – au moins temporaire – sur un espace national de définition des politiques économiques et sociales."
Vous en voulez plus?? D'abord lire le livre, les textes des uns et des autres, puis... aller le 18 juin 2013 à l’EHESS (Métro Notre-Dame des Champs) dans les locaux du 105 bd Raspail, amphi 1, à 18h30, pour un débat autour du livre En finir avec l’Europe dont le titre est "Que faire (de l'Europe)?" avec Benjamin CORIAT (Paris-XIII), Cédric DURAND (Paris-XIII), Stathis KOUVÉLAKIS (King’s College) et Jacques SAPIR (EHESS).