J'ai mis du temps à admirer tel ou tel journaliste pour son style, ses propos. Je me souviens d'un temps où j'admirais le style d'André Fontaine, le rédacteur en chef puis directeur du Monde. Je me souviens des éditos de Claude Julien, du Monde Diplomatique. J'avoue que Jacques Juilliard, à Marianne désormais, me transporte parfois ( quand je n'ai pas envie de lui voler dans les plumes ou de lui rappeler qu'il dénonce aujourd'hui les fruits de ce qu'il a prôné autrefois...). J'aime Laurent Mauduit, et Ludovic Lamant pour le sérieux de son travail et sa volonté d'être didactique. D'autres aussi, j'en oublie, mais.....................
il est un journaliste dont j'admire et le travail, et le style, et que vous ne connaissez peut-être pas. Vous devriez, parce que je l'ai interviewé...Il travaille à la Tribune. Oui, je sais, là tout de suite, ça ne donne pas une envie furieuse de se précipiter sur son travail....Eh bien vous auriez tort ! Romaric Godin ( car il s'agit de lui) est, je le crois, un travailleur acharné - et son style est d'une limpidité rare. Courts, bien argumentés et bien charpentés, ses articles sont vraiment des délices à lire! Bon, d'accord, parfois, c'est un peu technique... Mais dès qu'il s'écarte de l'économie pure pour nous rappeler que l'économie, c'est de la politique, ou qu'à tout le moins, l'économie doit nécessairement céder la place à la politique si l'on veut que le mot "démocratie" ait un sens, c'est du bonheur intellectuel en barre !
La preuve? Cet article : http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150125trib38639e184/la-lecon-de-responsabilite-des-grecs-a-l-europe.html. REMARQUABLE !
Son compte Twitter est là : https://twitter.com/@RomaricGodin
Commentaires
Juncker dit « non » à la Grèce et menace la France.
« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens », affirme notamment le président de la Commission européenne.
Intraitable. Dans un entretien au Figaro (29 janvier, édition abonnés), le président de la Commission européenne adresse une fin de non-recevoir au gouvernement grec conduit par Alexis Tsipras. Sur l’annulation de la dette, Jean-Claude Juncker oppose à la Grèce un « non » catégorique :
« Athènes a accepté deux plans d’ajustement (de redressement, NDLR), elle doit s’y sentir tenue. Il n’est pas question de supprimer la dette grecque. Les autres pays européens ne l’accepteront pas. »
On a connu le président de la Commission plus conciliant quand, Premier ministre du Luxembourg, il autorisait des dizaines de multinationales à s’affranchir des législations fiscales des pays membres de l’UE.
Les élections ne changent rien, affirme en substance le président de la Commission européenne. Sans prendre beaucoup de gants :
« Dire qu’un monde nouveau a vu le jour après le scrutin de dimanche n’est pas vrai. Nous respectons le suffrage universel en Grèce, mais la Grèce doit aussi respecter les autres, les opinions publiques et les parlementaires du reste de l’Europe. Des arrangements sont possibles, mais ils n’altèreront pas fondamentalement ce qui est en place. »
Vous n’êtes pas certain d’avoir compris ? « Dire que tout va changer parce qu’il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c’est prendre ses désirs pour des réalités », ajoute encore Jean-Claude Juncker, qui lâche une phrase terrible, qui résume toutes les limites de la démocratie dans l’Union européenne :
« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »
http://www.politis.fr/Juncker-dit-non-a-la-Grece-et,29890.html
La construction européenne est anti-sociale.
La construction européenne est anti-populaire.
La construction européenne est anti-démocratique.
Elle doit être détruite.
Bon anniversaire, les 560 traîtres !
C'était il y a sept ans, le 4 février 2008, à Versailles. Les députés et les sénateurs étaient réunis en Congrès pour voter le projet de loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution. En clair :
- Si les députés et les sénateurs avaient voté "contre", un référendum sur le traité de Lisbonne aurait été organisé.
- Si les députés et les sénateurs avaient voté "pour", il n'y aurait pas eu de référendum sur le traité de Lisbonne.
Résultat :
Les députés et les sénateurs se sont rendus complices d'un coup d'Etat : ils ont voté "pour" (560 voix).
560 traîtres ont trahi le peuple français.
560 traîtres ont refusé de soumettre le traité de Lisbonne à référendum, alors que ce traité de Lisbonne reprend 98 % du Traité établissant une constitution pour l'Europe.
Seuls 181 députés et sénateurs ont sauvé l'honneur. Seuls 181 députés et sénateurs ont résisté au coup d'Etat : ils ont voté "contre".
Conséquence : il n'y a pas eu de référendum sur le traité de Lisbonne. Le traité de Lisbonne a été adopté trois jours plus tard par le Parlement français, le 7 février 2008.
Conclusion : la construction européenne est anti-sociale, anti-populaire, anti-démocratique. Elle doit être détruite.
Pour savoir qui sont les 560 traîtres qui ont voté « pour », c'est ici :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo9000.asp
Nous nous dirigeons tranquillement vers un clash systémique en Europe.
Lundi 9 février 2015, vers 13 heures :
La Bourse d’Athènes chute, les rendements s’envolent.
L’indice ASE des marchés d’actions grecs chute de plus de 6% au lendemain du discours, ferme, de politique générale du premier ministre Alexis Tsipras. Les rendements s’envolent, celui à 3 ans frôlant le seuil des 20%.
Les banques sont une nouvelle fois les plus touchées. Si l’indice général du secteur chute de 7,04%, Banque du Pirée abandonne 8,1%, Euro Bank 6,68%, Banque nationale de Grèce 5,45% et Alpha Bank 8,79%.
Autre réaction, celle du marché obligataire, avec une poussée du rendement des emprunts d'Etat à dix ans à plus de 10%, à 10,6032%, contre 9,94% vendredi.
Pour le seul rendement à trois ans, on approche les 20%, à 19,97%, contre 17,48% vendredi.
Leçon grecque : plus aucun changement possible sans clash systémique.
http://yetiblog.org/index.php?post/1362
Lundi 16 février 2015 :
L’Eurogroupe s’achève par un « clash » avec Athènes.
On s'attendait à un nouvel Eurogroupe interminable après celui de mercredi 11 février, qui s'était terminé par un fiasco, après tout de même sept heures de négociations… Lundi 16 février, ce nouveau rendez-vous, prétendument « de la dernière chance », entre ministres des finances de la zone euro pour résoudre le problème de la renégociation de la dette grecque avec le gouvernement Tsipras, de la gauche radicale, n'a duré que quatre heures, et s'est achevé par un « clash ».
http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/article/2015/02/16/l-eurogroupe-s-acheve-par-un-clash-avec-athenes_4577661_1656955.html
Mardi 17 février 2015 :
Grèce : Tsipras annonce le vote par le Parlement de mesures sociales dès vendredi.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a annoncé mardi le vote par le Parlement de mesures sociales en faveur des Grecs dès vendredi, date-butoir donnée par l'Eurogroupe à Athènes pour demander une extension de son programme d'aide.
« Ces mesures vont conforter les salariés, les chômeurs, les petites et moyennes entreprise et vont relancer l'économie », a expliqué M. Tspiras.
Figure parmi elles l'étalement en cent mensualités des remboursements de prêts bancaires pour les personnes les plus défavorisées.
Les mesures sociales voulues par le gouvernement vont à l'encontre des préconisations du programme d'aide.
« La Grèce n'accepte pas les conditions et les ultimatums, elle dit non », a lancé M. Tsipras, devant les parlementaires de son parti de gauche radicale Syriza.
Il a également accusé le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble d'avoir perdu son sang-froid et de s'être adressé de manière humiliante à la Grèce lors des discussions entourant l'Eurogroupe de lundi à Bruxelles.
http://www.romandie.com/news/Grece--Tsipras-annonce-le-vote-par-le-Parlement-de-mesures-sociales-des-vendredi/566770.rom
2008 : dette publique de la Grèce : 263,284 milliards d'euros, soit 112,9 % du PIB.
En 2008, les autres nations européennes auraient dû accepter de subir des pertes. Elles auraient dû accepter que la Grèce fasse défaut sur la totalité de sa dette publique. Mais, malheureusement, elles n'ont pas voulu subir des pertes.
En 2008, l'Allemagne, la France, et tous les autres moutons de Panurge bêlent : « C'est pas grave. Nous refusons de subir des pertes. Nous continuons à prêter des milliards d'euros à la Grèce en faillite. »
2009 : dette publique : 129,7 % du PIB.
L'Allemagne, la France, et tous les autres moutons de Panurge bêlent : « C'est pas grave. Nous refusons de subir des pertes. Nous continuons à prêter des milliards d'euros à la Grèce en faillite. »
2010 : dette publique : 148,3 % du PIB.
L'Allemagne, la France, et tous les autres moutons de Panurge bêlent : « C'est pas grave. Nous refusons de subir des pertes. Nous continuons à prêter des milliards d'euros à la Grèce en faillite. »
2011 : dette publique : 170,3 % du PIB.
En début d'année 2012, la Grèce a fait défaut : 115 milliards d'euros de dettes ont été effacés.
2012 : dette publique : 157,2 % du PIB.
L'Allemagne, la France, et tous les autres moutons de Panurge bêlent : « C'est pas grave. Nous refusons de subir des pertes. Nous continuons à prêter des milliards d'euros à la Grèce en faillite. »
2013 : dette publique : 175,1% du PIB.
L'Allemagne, la France, et tous les autres moutons de Panurge bêlent : « C'est pas grave. Nous refusons de subir des pertes. Nous continuons à prêter des milliards d'euros à la Grèce en faillite. »
Troisième trimestre 2014 : dette publique de 315,509 milliards d’euros, soit 176 % du PIB.
L'Allemagne, la France, et tous les autres moutons de Panurge bêlent : « C'est pas grave. Nous refusons de subir des pertes. Nous continuons à prêter des milliards d'euros à la Grèce en faillite. »
Dans le Quart Livre, chapitre VIII, Rabelais écrit :
Soudain, je ne sais comment cela se produisit, je n’eus pas le loisir de le considérer, Panurge, sans dire autre chose, jette en pleine mer son mouton criant et bêlant. Tous les autres moutons criant et bêlant sur le même ton commencèrent à se jeter et à sauter dans la mer tous à la file. Le premier à sauter derrière son compagnon était dans la foule. Il n’était pas possible de les en empêcher. Vous savez en effet que c’est le naturel du mouton, de toujours suivre le premier, où qu’il aille. De plus Aristote dit au livre IX de l’Histoire des Animaux que c’est le plus sot et le plus inepte animal du monde. Le marchand, tout effrayé de voir devant ses yeux périr et se noyer ses moutons, s’efforçait de les en empêcher et de les retenir de toutes ses forces. Mais c’était en vain. Ils sautaient tous à la suite dans la mer, et y périssaient.
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Quart_Livre
L'histoire de la zone euro se terminera de la même façon :
« Ils sautaient tous à la suite dans la mer, et y périssaient. »
Manolis Glezos, député européen membre de SYRIZA : « Je demande au Peuple Grec de me pardonner d’avoir contribué à cette illusion. »
Depuis Bruxelles, Manolis Glezos foudroie le gouvernement à propos des manœuvres durant les négociations avec les créanciers et du changement de discours de SYRIZA. Il rappelle qu' « entre l’oppresseur et l’oppressé, il ne peut être question de compromis, tout comme cela est impossible entre l’occupé et l’occupant. La seule solution c’est la liberté ».
Manolis Glezos écrit :
Changer le nom de la troïka en « institutions », celui du mémorandum en « accord » et celui des créanciers en « partenaires », ne change en rien la situation antérieure.
L’on ne change pas non plus, bien entendu, le vote du peuple Grec aux élections du 25 janvier 2015.
Il a voté pour ce que SYRIZA avait promis : abolir le régime d’austérité qui n’est pas seulement une stratégie de l’oligarchie allemande mais aussi de celle des autres pays créanciers de l’Union européenne et de l’oligarchie grecque.
Nous abolissons les mémorandums et la troïka, nous abolissons toutes les lois de l’austérité.
Au lendemain des élections, d’une seule loi, nous abolissons la troïka et ses effets.
Un mois est passé et cette promesse n’est toujours pas transformée en acte.
Dommage et encore dommage.
Pour ma part, je demande au Peuple Grec de me pardonner d’avoir contribué à cette illusion.
Mais, avant que le mal ne progresse.
Avant qu’il ne soit trop tard, réagissons.
Avant toute chose, par le biais d’assemblées extraordinaires, dans toutes les organisations, quel qu’en soit le niveau, les membres et les amis de SYRIZA doivent décider s’ils acceptent cette situation.
D’aucuns prétendent que, pour obtenir un accord, il faut savoir céder. En tout premier lieu, entre l’oppresseur et l’oppressé, il ne peut être question de compromis, tout comme cela est impossible entre l’occupé et l’occupant. La seule solution c’est la liberté.
Mais, même si nous acceptions cette aberration, ce que les gouvernements antérieurs ont fait avec le chômage, l’austérité, la pauvreté, les suicidés, en soutenant les mémorandums, va bien au-delà de toute limite de compromis.
Manolis Glezos, Bruxelles, le 22 février 2015
http://www.okeanews.fr/20150222-glezos-je-demande-au-peuple-grec-de-pardonner-davoir-contribue-cette-illusion
J'ai aussi lu cet article cher BA, mais peut être que, comme le pense Jacques Sapir, que ce n'est qu'une tactique pour gagner 4 mois....
4 mois pour trouver d'autres partenaires, préparer les grecs et enfin et quitter l'Euro... peut être.... Nous le saurons fin juin.
J'ajoute aussi que, Manolis Glezos, malgré tout le respect immense que j'ai pour cet homme, pour l'engagement de toute sa vie, est député européen... C'est a dire qu'il siège dans une assemblée qui n'a pas de pouvoir. Lui même dans cette assemblée n'a aucun pouvoir. Cette assemblée ne sert que de chambre d'enregistrement des décisions prisent par la Commission libérale, notamment contre le peuple européen et contre le peuple grec.... De fait, en restant dans cette assemblée fantoche, il cautionne le système contre lequel il voudrait tant que Tsipras s'insurge !... Il y a là, une contradiction qui enlève pas mal de force à sa missive du coup, non ?
Merci quand même cher BA, je lis toujours avec intérêts vos remarques judicieuses et pertinentes sur ce blog (et merci Pascale pour ce lieu d'échange).
C'est un petit dessin animé, en pâte à modeler, qui dure 7 minutes 23.
C'est l'histoire de la démocratie française, ou de la démocratie étatsunienne, ou de la démocratie anglaise, ou de la démocratie grecque, etc.
C'est l'histoire de nos démocraties en 2015 :
http://tinyurl.com/od69rpe
Depuis 41 ans, les élites françaises trahissent la France.
Depuis 41 ans, les élites françaises vendent la France à la découpe aux pays étrangers en général, aux Etats-Unis en particulier.
Dernière trahison : la vente d'Alstom à General Electric.
En clair :
- Les Etats-Unis sont le suzerain.
- Le suzerain place ses vassaux à la tête de ses fiefs.
- La mission de tous ces vassaux : trahir la France pour le plus grand profit du suzerain.
- Dans les années qui viennent, le peuple français punira les élites qui trahissent la France. A la guillotine, tous ces traîtres.
Lisez cet article insupportable :
Vente d'Alstom : le dessous des cartes.
« Oui, il y a bien une corrélation entre l'étrange défaite de 1940, qui vit en quelques semaines l'effondrement de notre pays et celle, plus insidieuse et plus longue, qui voit le délitement de notre appareil industriel. »
http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2015/01/05/31007-20150105ARTFIG00339-vente-d-alstom-les-dessous-des-cartes-par-jean-michel-quatrepoint.php
Oups... merci BA, pour ce lien vers cette interview du très très bon Jean-Michel Quatrepoint !!
Pascale