Bon bon bon.... Je suis allée en Bretagne à Toussaint... et là-bas, j'ai de mauvais amis, enfin des amis qui ne pensent pas correctement.... L'un d'entre eux aidait au blocage d'une raffinerie, c'est vous dire.... N'empêche que ses mauvais amis m'ont avertie qu'un de leurs mauvais amis leur avait transmis le communiqué du SNJ du journal Ouest-France.. Le SNJ, ce n'est pas n'importe quoi, c'est le Syndicat national des journalistes, le grand syndicat des journalistes, si vous préférez. Ouest-France, c'est le journal réginal le plus important de France... Et rarement j'ai lu un communiqué du SNJ aussi virulent... et aussi alarmant...
Comme on ne peut pas dire que ce communiqué ait été beaucoup relayé, je le mets ici.... Et court pleurer dans ma chambre sur l'état de dérilection de la démocratie en France, encore une fois....
Syndicat national des Journalistes Ouest-France
25 octobre 2010
Enrayer le déclin éditorial
Trop, c'est trop ! En ces temps de mouvement social de grande ampleur, nos éditorialistes attitrés s'affranchissent avec constance des principes-mêmes sur lesquels le journal fonde sa culture, son image et la confiance de ses lecteurs. Chaque matin ou presque, pour voler au secours de Sarkozy et de sa politique, la une affiche une ligne idéologique à sens unique.
Quand, à Ouest-France, ligne éditoriale et idéologie font bon ménage, le projet de réforme des retraites est présenté comme une évidence qui doit s'imposer à tout esprit sain et raisonnable. Sa contestation prolongée et résolue est d'une irresponsabilité coupable au regard des générations futures. La radicalisation du mouvement social met en péril l'équilibre économique et sape les fondements de
notre démocratie. Le gouvernement, droit dans ses bottes, incarne l’ordre et la fermeté. Les opposants, eux, alors qu’ils ont le soutien de la majorité des Français, sont présentés comme divisés et sans projets sérieux.
Que deviennent le pluralisme, la défense de la démocratie, le respect du lecteur qu’Ouest-France brandit, à la première occasion venue comme son étendard ? Les consignes données aux rédactions par la hiérarchie sont sans ambiguïté : il faut restreindre la couverture des manifestations « pour éviter de lasser » le lecteur ; il importe de mettre l’accent sur les perturbations – lycées bloqués, stations services à sec… – et de donner surtout la parole « aux gens dont l’activité commence à être
perturbée par le mouvement ».
Sur le terrain, de nombreux journalistes ont été interpellés par des lecteurs choqués et qui se sentent trahis. Dans nos rangs aussi, la colère s’exprime, comme lors de l’AG de la section Ouest-France du SNJ: « Qu'on arrête enfin de nous faire passer des choix idéologiques pour des choix journalistiques…, s’insurge une consoeur. Non, les gens qui sont contre le mouvement social actuel ne créent
pas un événement à couvrir au même titre que ceux qui manifestent ! » « Qu'on arrête d'essayer de minimiser l'ampleur de ce mouvement, en nous demandant de donner la parole à tout le monde, s’indigne un autre. Et l'édito de samedi, à qui donne-t-il la parole ? »
Le SNJ n’est pas opposé à l’expression d’opinions affirmées dans les éditoriaux. A condition que les points de vue divergents puissent s’exprimer à la même place. A condition que le traitement de l’actualité reste dans le cadre dont il n’aurait jamais dû sortir : celui d’une information honnête et équilibrée des lecteurs.
C'est pourquoi le SNJ mène un combat pour la reconnaissance, par la loi, de l’indépendance des équipes rédactionnelles, leur permettant de s’opposer collectivement à toute pratique porteuse d’un risque heurtant la conscience professionnelle des journalistes.
Plus d’infos sur http://snj.of.free.fr/