Voui voui voui, le blog est silencieux... D'abord un, il fait beau et la vie est belle dehors, et puis deux, la situation politique me met la rate au court-bouillon - alors je retourne en un....
10 mai 2011.... 30 ans ( et donc 28 depuis le tournant de la rigueur...). C'est fou parce que je ne peux pas m'empêcher d'avoir quelque sentiment positif pour Mitterrand...mais quand je fais appel à la raison, alors là il en est tout autrement... et celui qui a exprimé le plus exactement ce que je pense, c'est Laurent Pinsolle... Je ne prends que le coeur de son billet, l'ensemble pouvant être lu là :
Bien sûr, ses doubles mandats ont été l’occasion de plusieurs réformes positives, la suppression de la peine de mort ou la libéralisation des médias. Mais au global, le bilan a été désastreux. Car c’est le bien le paradoxe que soulignent beaucoup de critiques de gauche (F Lordon, J Sapir, J-C Michéa) : il a été un des principaux promoteurs de cette libéralisation économique qui maintient ce chômage de masse dont nous ne parvenons pas à nous défaire.
En effet, nous devons au terrible duo Lamy-Delors la libéralisation des mouvements de capitaux. Le PS a également soutenu l’indépendance de la banque centrale avec pour seule mission de veiller sur l’inflation, et pas sur la croissance ou l’emploi comme même la Fed le fait aux Etats-Unis. Les socialistes ont également laissé aux investisseurs le soin fixer le cours des monnaies tout en lâchant la bride aux marchés financiers, avec les conséquences que l’on sait.
En outre, c’est également le PS de François Mitterrand qui a accompagné une libéralisation mortifère du commerce, au grand dam de la croissance, de l’emploi et de notre industrie, lessivée dans le processus. Bref, c’est son parti socialiste qui a mené un des agendas les plus antisociaux qui soient et donc on voit bien les conséquences aujourd’hui en matière de croissance des inégalités, de maintien d’un chômage de masse, le tout avec un endettement paralysant pour l’Etat.
En outre, pensant y gagner une dimension historique glorifiante pour lui, François Mitterrand a été un des principaux architectes de cette Europe supranationale et anti-démocratique qui fonctionne tellement mal aujourd’hui et qui porte une part de responsabilité majeure dans la langueur économique de ces dix dernières années. C’est lui qui a poussé ces traités qui ont tant d’influence sur le cours de notre vie : l’Acte Unique et le traité de Maastricht."
Libéralisation des mouvements des capitaux, ouverture des frontières aux biens et services, européisme.... Et c'est bien parce que le PS se refuse depuis 16 ans à un regard rétrospectif sur ce qui a été fait et ses conséquences que trop de simples gens, après moult avertissements ( 2002-2005-2007) et devant l'autisme insondable de ce parti, se tourneront vers le FN - quand ils devraient voter à Gauche si du moins le parti le plus audible savait se faire le porteur des espérances... 16 ans, c'est long, et 28 ans depuis le tournant de la rigueur encore plus...
Heureusement, dehors, il fait beau !
Commentaires
Comme tu dis, heureusement que dehors il fait beau (commence a sentir le roussi ce pays, de pire en pire)
:)
Bonsoir Pascale,
Étrange pays où l'on ne fête pas la victoire du 8 mai 1945 et préfère commémorer le 10 mai 1981! Le gouvernement provisoire a fait certainement plus pour mettre au pas la finance que l'ensemble des 2 septennats de Mitterrand!
Les années Mitterrand ce sont les années 80, les années fric, les années Tapie, les années chic, le tout-festif, l'antiracisme pour cacher le social, comme l'a si bien décrit François Cusset:
http://www.article11.info/spip/Annees-1980-les-fossoyeurs-du
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/09/critique-des-annees-mitterrand_1519153_3232.html
Le documentaire de Moati tout comme le livre de Chevenement ont bien montré l'enjeu de tournant de la rigueur avec Mauroy, Peyrelevade et Delors (on ne dira jamais assez le mal que ce type a fait) en faucons néolibéraux et Pierre Beregovoy, Jean-Pierre Chevenement, Michel Jobert pour une autre politique. Mitterrand a préféré le fuite en avant vers la chimère européiste.
La gauche sans le peuple donc, et des think tanks socialistes comme Terra Nova proposent carrément d'abandonner les petites gens pour un électorat plus féminin et de diplômé:
http://www.atlantico.fr/decryptage/gauche-electorat-classe-populaire-presidentielles-2012-france-demain-96799.html
Dehors, il fait beau... profitons du soleil!
@ Pascale
Merci pour la citation. En espérant te croiser bientôt (conférence du MPEP le 11 juin, C Gomez le 1er juin ?).
Je t'embrasse.