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Libre-échange/ Protectionnisme - Page 12

  • Todd: Le peuple français n'est pas raciste, il est malheureux !

    Je ne pense pas rien sur Marine Le Pen, et j'ai suivi tout le déroulé de ce qui s'est passé...Mais le coup de la surprise face au premier sondage, puis le coup des sondages mis en cause, puis l'explication principale de cette montée de MLP par le fait que les français seraient plus ou moins racistes, puis la mise en cause de Philippe Cohen de Marianne 2 par je ne sais quel éditorialiste "important" et qui devrait ne pas l'être, puis l'appel au sursaut républicain n'interrogeant en rien les partis politiques bon teint, ça finissait pas confiner à l'insupportable....

    Eh  les gars, si vous n'aviez rien vu venir avant, si vous n'êtes pas capables de sentir le désespoir social des gens et l'absence de réponse politique à celui-ci, téléphonez-moi, je vous dirai ce qu'il faut lire, les rapports dont j'ai eu vent, les articles lus là ou là - et dans la foulée, je vous donnerai les n° de t° de quelques économistes de ma connaissance qui pourraient vous expliquer quelques petites choses....La montée en puissance de Marine Le Pen, c'était une évidence absolue depuis quelques mois déjà... Vous êtes sourds?

    Todd dit les choses plus clairement que moi, plus crûment : "La classe dirigeante...ils sont soit cons soit indifférents au sort des populations" ( et moi j'ajouterais malheureusement un nombre bien trop grand de journalistes....Mais définitivement, je finis par me dire la même chose que Todd...).

    Il y a des jours où on regrette d'aller bosser, parce que l'écoute de l'interview d'Emmanuel Todd vers 8h ce matin sur France Inter aurait réellement illuminé ma journée.... Elle est là, à écouter en boucle, à transmettre à vos amis, comme une antidote à Marine Le Pen et non l'inverse, en espérant que les partis de Gauche et le PS en particulier comprennent enfin.

    "Le peuple n'est pas raciste, il est malheureux !"

    Emmanuel Todd par franceinter

    et les questions des auditeurs


    Emmanuel Todd par franceinter

  • Le Parti Socialiste saura-t-il mettre, par des propositions crédibles, un coup de frein à l'irrésistible ascension de Marine le Pen?

    J'aimerais bien que le parti Socialiste ne soit pas le parti prééminent à Gauche, mais c'est malheureusement le cas( et il faut compter avec les médias qui torpilleront systématiquement Mélenchon pour qu'il n'en soit pas autrement...).

    Dès lors l'enjeu est simple ( et je le dis aussi pour Pierre R. s'il me lit): si le PS ne propose pas une "régulation" du capitalisme crédible ( donc qui ne passe pas par le fait d'attendre que l'UE soit l'inverse de ce qu'elle est ou qu'un accord international se mette en place), ou dit autrement si le PS ne propose pas des mesures crédibles permettant de sortir du libre-échange, alors le PS sera balayé et Marine Le Pen triomphera... 2002 le retour ! Parce que les gens entendront de ce que dit Marine Le Pen, c'est son discours portant sur la mondialisation et la nécessité d'y mettre un frein.

    Et cela me désespère. Parce que non, Marie, chère commentatrice de ce blog, on ne peut pas voter pour Marine Le Pen. Parce qu'elle n'est que la figure prééminente d'un parti qui lui préexistait, d'une structure qui a une histoire, et que, quand bien même mettrait-elle en avant des thématiques qui semblent séduisantes, on ne peut tout de même pas oublier ce qu'est son parti et les propos nauséabonds que l'on peut y entendre. Dans le programme du Fn, on trouve quand même ça ( la partie économie est en refonte...):

    "- Inscrire dans le préambule de la Constitution le principe de préférence nationale.
    - Inscrire dans le préambule de la Constitution le devoir de mémoire vis-à-vis des civils et militaires morts pour la défense de l’ancien Empire Français, afin de garantir la solidarité de la Nation à tous les Français rapatriés, quelle que soit leur race ou leur religion."

    Oui, je pense qu'il faut mettre en place des formes de protectionnisme, mais certainement pas avec les sous-jacents que porte le protectionnisme façon FN. On peut proposer des formes de protectionnisme coopératif ( voir les émissions faites par moi dans le temps avec Jacques Sapir par exemple, ou Jacques Nikonoff sur la Charte de la Havane).

    Pour moi, le problème est donc de réussir à savoir comment porter le débat sur la fin du libre-échange sur la place publique pour ne pas le laisser à Marine Le Pen. Hakim El Karoui, en son temps, avait dit que celui qui prônerait des formes de protectionnisme emporterait la mise. M. Sarkozy ,en 2007, avait laissé entendre dans des discours écrits pas Henri Guaino qu'il irait dans cette direction ( évidemment, il mentait - ou du moins s'est-il bien servi de la veine gaulliste de Guaino, à l'époque...): les français ne sont pas sourds, ils entendent et espèrent.

    Or, si seule Marine Le Pen fait espérer, les gens voteront pour elle, au-delà même de la prévention qu'ils pourraient avoir contre un parti dont il est évident qu'il est xénophobe - aussi parce qu'ils disjoignent ce qu'est la nature du FN de la personne de Marine LP.Bien sûr, au second tour, il y aura un sursaut républicain... et si Sarkozy est là aussi au deuxième tour, il sera réélu...

    Les positionnements du PS ne me sont pas donc indifférents, même si je ne suis pas soutien de ce parti. Sa tendance à compter pour assurer - croit-il - son succès aux Présidentielles sur un rejet de M. Sarkozy sans prôner de mesures crédibles susceptibles de créer les conditions du plein-emploi, de la réindustrailisation de la France et de politiques progressistes est délétère et fait le lit du FN. En cela, j'ai validité à lui demander raison, comme tout français - et cela ne passera pas par de saugrenues primaires, sorte de Loftstory, bal des égos et des coups bas.

    J'attends donc des réponses du PS sur les moyens qu'il compte mettre en place pour assurer toutes les jolies choses qu'il nous promet ... dans le cadre du Traité de Lisbonne et d'une économie ouverte aux quatre vents propice, dit-on, à "une concurrence libre et non faussée". Chiffres en mains, Traité de Lisbonne en mains !

  • Pascale serait de droite... et ça la contrarie...

    Bah crotte alors !!! Sur la dernière note, le débat s'est engagé dans les commentaires sur le fait de savoir si le clivage gauche-droite était pertinent ou pas... Bon, Pascale, elle, elle pense que c'est un clivage pertinent, juste au moins parce que sentimentalement elle le sent en elle, mais on ne va pas s'étaler sur le sujet....

    Mais....qu'un membre éminent du PS qui a mis un commentaire- ce dont elle est honorée, parce qu'elle sait d'où il parle au PS- laisse entendre que le fait d'être souverainiste ( assimilé dans le commentaire à "nationaliste"...) est un marqueur de droite, ça, ça lui tord les tripes....

    Voui voui voui...."Souverainiste"... c'est vrai qu'on est bien embêté avec ce mot.... n'empêche.... Si "souverainiste" suppose le fait qu'il semble important à la personne qui s'en revendique de soutenir qu'en dernier ressort la souveraineté populaire est l'élément déterminant de la démocratie, je m'en renvendique. Si par souveraineté populaire on entend le fait que le peuple doit être souverain, que toute décision doit donc découler de son pouvoir, je m'en renvendique. Si par cela, on entend que le peuple ne saurait se soumettre au pouvoir d'élites prétendument éclairées, que le débat démocratique doit simplement exister sur toute question et ne pas être confiné à des instances non-élues ( Union européenne, OMC, G20) où prévaut la négociation de type diplomatiq ue, je m'en revendique.  Si être souverainiste, c'est simplement  en fait réclamer ne serait-ce que leséléments primodiaux de la démocratie ( souveraineté du peuple, libération d'un pouvoir oligarchique, logos et agora, autrement dit organisation d'un débat réellement démocratique), alors je suis souverainiste. Si être souverainiste, c'est penser que le cadre d'expression de la démocratie, c'est la Nation, je suis souvenrainiste - mais que ceux qui récusent ce mot m'expliquent les modalités d'organisation d'une démocratie réelle ( qui suppose logos et agora) dans un cadre supra-national, je veux bien apprendre... Souverainiste... et pas nationaliste! Patriote sans doute, même si la notion peut sembler obsolète... Et vraiment pas de droite- même si je puis avoir de l'estime pour certaines personnes de droite...

    Décidément, le PS n'aura donc rien appris de la crise qui a souligné plus que jamais le fait que la mondialisation ( qui est un construit et non un état de nature...) est antinomique avec la démocratie en ce qu'elle a transféré aux puissances d'argent le pouvoir de décision concernant l'organisation économique et sociale des différentes nations, crise qui a souligné aussi  le fait que dès lors la notion de démocratie était de facto obsolète et le restera tant que l'on n'aura pas fait rentrer dans leur lit - par la contrainte réglementaire- ces forces d'argent, et que le seul cadre qui le permettrait est la cadre national ( euh...vous avez vu que l'Union Européenne ou le G20 a pris des mesures de réglementations, vous? Les Etats-Unis, en tant que nation, eux, oui...).

    Le PS se prendra encore une raclée parce qu'il n'est justement pas souverainiste, parce qu'il conchie de facto la démocratie et la souveraineté populaire, parce qu'il croit toujours en un internationalisme mal compris et mal venu qui laisse libre cours aux forces d'argent, parce qu'en cela il obère toute possibilité de politiques de gauche, parce que dans ses positionnements irréalistes il insulte l'intelligence des citoyens qui ont une compréhension des enjeux internationaux plus élevée qu'il ne le pense...

    Et on me dit qu'en votant PS je n'aurai sans doute pas tout ce que je veux, mais que je n'aurai pas ce que je ne veux pas....Mais avec le Ps, j'ai déjà eu tout ce que je ne voulais pas ! L'ouverture du marché des capitaux, Maastricht, le Traité de Lisbonne voté grâce à une modification de la Constitution avalisée de fait par les socialistes, la mise en concurrence des systèmes sociaux et fiscaux permise par l'ouverture des frontières, Lamy en grand prêtre du libre-échange et DSK au FMI, entre autres, entre autres....

    Allez, je vous dis les choses.... C'est parce que je suis de Gauche que je suis souverainiste....ou mieux... c'est pour pouvoir me revendiquer de Gauche et de politiques sociales progressistes que je suis souverainiste. Mais si on me prouve que l'on peut mener des politiques de Gauche - et en particulier LA politique de Gauche qui me semble essentielle, une politique de plein-emploi - d'une part dans une économie ouverte et d'autre part dans le cadre européen tel qu'il est pour de vrai avec les rapports de force qui y existent pour de vrai comme diraient les gosses, je veux bien cesser de l'être. A vos claviers pour me convaincre !

     

     

  • Pierre-Noël Giraud : "Les hommes inutiles du capitalisme globalisé"

    C'est à l'ami RST ( blog http://ecodemystificateur.blog.free.fr) que je dois d'avoir lu ce texte de Pierre-Noël Giraud. Ce texte, c'est la contribution de cet économiste au rapport présenté par madame Boutin intitulé "De la mondialisation à l’universalisation : une ambition sociale" et publié en Décembre 2010.

    Certes, on pourrait dire: "Encore un texte qui prône des formes de protectionnisme... Normal chez Pascale! "... mais si je l'ai retenu, ce n'est pas pour cela, mais pour cette notion d'"hommes inutiles" du capitalisme parce qu'elle permet de mieux comprendre la dynamique de la forme de capitalisme à laquelle nous sommes confrontés. Le "milliard d'en bas" est inutile. Tel qu'il est actuellement configuré, le capitalisme se passerait bien d'un milliard d'entre nous.... Voici l'extrait pour moi majeur:

    "Je me rangerai délibérément, dans la discussion qui suit, du côté de ceux que Paul Collier a appelé : « le milliard d’en bas ». En grande majorité, il est constitué des plus pauvres dans les pays pauvres, ceux qui ne parviennent pas encore à l’émergence et se trouvent surtout en Afrique. Il compte également encore un bon nombre des plus pauvres dans les pays émergents, particulièrement en Asie du Sud. Enfin, une forte et croissante minorité de ce milliard d’en bas est constituée des victimes de la globalisation dans les pays riches, pauvres « relatifs », certes. Mais au-delà de la survie biologique, la pauvreté est essentiellement relative. Fait nouveau, ce milliard d’hommes n’est en vérité pas tant surexploité par des capitalismes avides que tout simplement inutile à leur dynamique. Ils sont devenus des « hommes inutiles » pour des capitalismes de moins en moins inclusifs, surtout dans les pays riches, alors qu’ils étaient parvenus à le devenir durant le « court XXe siècle », entre les années 1920 et les années 1970."

    J'aime cette façon crue de dire la réalité des choses. Non pas pour que l'on se mette à sauter sur nos chaises en s'écriant dans un grand élan qui vous place tout de suite dans la catégorie des humanistes auto-proclamés: "Il faut mettre l'économie au service de l'homme, et non l'homme au service de l'économie" - non, ça, ça m'agace...-, mais pour que l'on songe réellement non seulement aux modalités de l'organisation de l'économie propices à ce que les besoins élémentaires de chacun soient satisfaits, mais aussi aux moyens de transition réels vers ce nouveau mode d'organisation de l'économie.

    Pour moi, la question essentielle est et restera celle du plein-emploi ( salarié ou non, là n'est pas la question - un travail en somme, qui permette de subvenir à ses besoins essentiels). Toute forme d'organisation de l'économie qui ne se donne pas pour but ultime et incontournable le "plein-emploi" est pour moi inane. Et c'est pour cela que les propositions qui suivent dans le texte de cet économiste me semblent pour le moins intéressantes.

    Très bonne lecture! La contribution  entière de JN Giraud est en-dessous.

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  • Jean-Pierre Chevènement: La France est-elle finie?

    Bah je ne peux pas m'endormir à point d'heure parce que j'ai le nez dans le dernier livre de Chevènement et écrire des billets..... faut choisir....

    Parce quand même, ça fait plusieurs années que je me dis: "Mais qu'est-ce qui s'est passé au PS au tournant des années 80?"... Et là, moi je vous le dis, il y a des réponses.... Aussi, je vous mets ci-dessous le plan du livre de Chevènement histoire de vous allécher... Même si a priori Chevènement n'est pas votre tasse de thé, il faut le lire, ne serait-ce que pour les quatre premiers chapitres... Dommage que la réflexion et le droit d'inventaire soient menés par

    La France est-elle finie ?

    quelqu'un qui n'est plus au PS... Tout récemment, Chevènement appelait Staruss-Kahn à faire son chemin de Damas.... Si le PS osait enfin faire lui-même son droit d'inventaire de la période où il a été au pouvoir, il y aurait foule sur ce chemin, à moins de vraiment manquer de lucidité.....

    Le lien vers la page du blog de Chevènement dédiée au livre : http://www.chevenement.fr/La-France-est-elle-finie_a1027.html

     

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  • Jacques Sapir : la véritable rupture.

    Autre chouchou de Pascale, Jacques Sapir.... Bon bon bon bon, on ne peut pas dire que les grands médias lui ouvrent souvent leurs colonnes ou ondes...et ils ont tort, parce qu'il est de ceux qui vivifieraient le débat démocratique....

    Jacques Sapir travaille... Jacques Sapir produit.... et ses textes sont là: http://www.medelu.org/spip.php?rubrique16. Le dernier qu'il a écrit est, comme d'ordinaire, toujours aussi intéressant, même si on peut avoir quelques réserves sur la fin de celui-ci... Mais bon..... à un moment, il dit :

    "Aujourd’hui plus que jamais, une rupture est nécessaire avec les politiques mises en œuvre à gauche comme à droite depuis le tournant de 1982-1983.Nicolas Sarkozy s’était fait élire sur ce thème en le dévoyant totalement. Son échec est aujourd’hui patent. Ce ne sont pas les surenchères dans l’européisme ou l’atlantisme qui arriveront à le masquer.

    La rupture est nécessaire pour éviter le piège de la déflation européenne qu’organisent tant les apôtres de l’équilibre budgétaire que les partisans d’une gouvernance européenne qui se réduirait à un contrôle sur les dépenses. Or, on sait bien que le plein emploi est la première des variables en ordre d’importance pour l’équilibre du régime des retraites. Toute politique de déflation nous condamne à répéter le scénario dit de la « réforme ».

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