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  • Chevènement nous explique 30 ans de choix socialistes...

    Marianne.jpgZut ! Je voulais vous dire d'acheter Marianne pour lire le long entretien de Jean-Pierre Chevènement avec Eric Conan ( parce que donner des sous à un journal qui fait souvent entendre des voix alternatives, c'est important !), et puis j'ai tardé, tardé... et il n'est plus en kiosque....

    Mais heureusement, on trouve l'interview de JPC sur son blog ! Evidemment, il faudrait tout lire !!! Et vous le pouvez là : http://www.chevenement.fr/L-action-de-la-gauche-a-participe-au-desarroi-francais_a1653.html

    Mais si je dois mettre un extrait, le voici ! :

    " Marianne : Vous avez publié peu avant l’élection présidentielle de 2012 La France est-elle finie ? (Fayard). Deux ans après la victoire de François Hollande la question se pose plus que jamais vue la situation très inquiétante de notre pays. Ne faut-il pas ajouter une autre question – la gauche française est-elle finie ? – étant donné ce mélange de panique et d’impuissance dont elle fait preuve, qu’il s’agisse de la dernière crise du gouvernement Valls ou de l’ambiance délétère régnant au Parti socialiste qui se réunit ce week-end à La Rochelle ?

    Jean-Pierre Chevènement : Ces soubresauts étaient prévisibles mais ce n’est que l’écume des choses. Aucun redressement n’est possible sans une prise de conscience beaucoup plus profonde. Car le désarroi français vient de très loin. Je le résumerai ainsi : nous ne savons plus qui nous sommes. A cette désorientation intime, l’action des gouvernements de gauche depuis trente ans n’est malheureusement pas étrangère. Me revient un propos de François Mitterrand prononcé sur le ton de la confidence, en 1979, à la veille du Congrès de Metz : « Nous sommes d’accord sur tout, Jean-Pierre, à une différence près : je ne crois pas qu’à notre époque, malheureusement, la France puisse faire autre chose que de passer à travers les gouttes ». Hubert Védrine, dans un remarquable ouvrage [1], a fort bien décrit le changement de paradigme opéré, de 1983 à 1985, par François Mitterrand et par le Parti socialiste à sa suite : substituer à un dessein national de transformation sociale l’ambition de « construire l’Europe », fût-ce sur la base du néolibéralisme qui triomphait alors dans le monde anglo-saxon. Là est la racine du mal : l’abandon de notre Etat stratège et la profonde désindustrialisation du pays.


    François Mitterrand n’était pas cet acteur politique que continue de vénérer le Parti socialiste ?...


    Il avait vécu l’effondrement de la France en 1940, produit de notre affaissement démographique, économique et surtout moral après 1918. François Mitterrand qui avait mesuré, à Vichy en 1941-42, les impasses de la « France seule », était persuadé, dès 1943, que l’hégémonie des Etats-Unis bornerait, désormais, notre horizon historique. Comme pour beaucoup de Français, « l’Europe à Six » pouvait lui apparaître comme une « France en grand ». C’était une erreur de perspective : l’Allemagne, divisée, voyait d’abord dans une Europe appuyée sur les Etats-Unis le moyen de refaire son unité. Mais c’était un pari jouable sur l’idée d’une Europe un jour capable d’exister par elle-même. Après l’effondrement de l’URSS, François Mitterrand eut le bon réflexe de proposer une Confédération incluant la Russie. Idée rejetée avec force par les Etats-Unis et par les pays anciennement membres du pacte de Varsovie : l’élargissement se fit donc avec ceux-ci. D’où cette Union européenne non seulement ouverte à tous les vents mais à la fois « germanocentrée » et sous influence américaine.

    Que s’est-il produit dans l’histoire de la gauche pour qu’elle soit passée si rapidement avec Mitterrand de l’extrême volontarisme des années 70 – avec le Programme commun - au suivisme néo-libéral actuel ?


    Ce fut le choix d’une toute petite élite de socialistes libéraux dont le grand architecte fut Jacques Delors. L’histoire de ce grand retournement du PS dans la décennie 1983-93 a bien été décrite dans l’ouvrage d’un professeur d’économie à Harvard, RAWI Abdelal [2] que je vais citer pour éviter d’avoir à me citer moi-même [3]. Il montre que c’est Delors qui a été en 1985 à l’initiative de la complète libéralisation des mouvements de capitaux non seulement à l’intérieur de l’Europe mais vis-à-vis des pays tiers. C’était un retournement historique de la position de la France. Le branle ayant été donné, le représentant de la France au sein de l’OCDE, M. Chavranski, a fait prévaloir en 1989 la codification de la libération des mouvements de capitaux entre les pays développés. Abdelal éclaire le donnant-donnant franco-allemand : après avoir obtenu la libéralisation des mouvements de capitaux, le chancelier Kohl a levé son veto à la mise sur orbite de la monnaie unique. Jacques Delors, écrit Abdelal, « a su imposer à travers l’Acte Unique les règles les plus libérales qu’on puisse imaginer. La suppression du système dirigiste qui avait encadré l’économie française pendant quarante ans donna lieu - je cite toujours Abdelal – avant mars 1983 à une discussion qui apparaît rétrospectivement comme une lutte pour l’âme du socialisme français ». Abdelal montre que le choix d’accrocher définitivement le franc au mark en mars 1983 a entraîné toute la politique de libéralisation ultérieure. Et voilà pourquoi votre fille est muette, suis-je tenté de dire aux socialistes qui s’interrogent aujourd’hui sur « la mort de la gauche ». Ils devraient faire des lectures du livre d’Abdelal à La Rochelle !

    Une légende de gauche s’accroche pourtant au rôle de la droite des années 80 et 90 dans la dérégulation et les privatisations…
    C’est l’inverse : Rawi Abdelal montre que la droite française n’aurait pas osé lever les contrôles sur les opérations en capital. Comme le dit Pascal Lamy : « Lorsqu’il s’agit de libéralisme, il n’y a plus de droite en France. … La gauche devait le faire, parce que ce n’est pas la droite qui l’aurait fait ». Cette ardeur à surpasser la droite s’explique, selon Abdelal, par le souci de « gagner en crédibilité » : « Ces socialistes libéraux étaient mus par le souci de se doter d’une identité politique attrayante et d’un profil moderne, compétent, tranchant avec « l’archaïsme de la gauche traditionnelle » ». La « parenthèse » libérale ouverte en 1983 ne s’est jamais refermée et le PS n’a jamais remis en cause le parti pris ultralibéral qui est au cœur des traités qu’il a élaborés et votés depuis près de trois décennies. Et pour cause ! La globalisation a été voulue par les Etats-Unis mais elle a été codifiée par des Français !

    [..] "

     

  • Gauche : éviter les vraies questions?

    Si j'étais vous, je lirais ça : http://www.marianne.net/Contre-une-union-de-la-gauche-au-rabais_a240199.html

    Le vrai problème restera toujours là : l'impossibilité du dialogue, de la réflexion vraie, démocratique... Et si cette réflexion nécessaire sur l'euro, l'UE, la souveraineté, la mondialisation n'est pas organisée à Gauche, il ne faudra pas crier à la montée à venir du Front National.

     

  • VIDEO : Coralie Delaume - L’Union Européenne, ou l’a-démocratie

    J'avais une petite interview sur mon autre site, http://ilfautledire.fr . Vous ne l'avez pas vu?

    A l’heure où l’un dit que l’Union Européenne, c’est la paix, l’autre que voter PS aux européennes à venir, c’est voter Martin Schulz et une « autre Europe », quand les arguments utilisés par les uns et les autres sont une insulte à l’intelligence,  il est vrai urgent d’écouter ou de réécouter ici Coralie Delaume, ou de lire son livre, Les Etats désunis publié en Février dernier aux éditions Michalon. Si l’auteur y est pédagogue, ce n’est pas qu’elle croit s’adresser, elle, à des enfants, mais qu’elle cherche à faire comprendre en s’appuyant sur les faits… pas sur les mythes….

     


    Coralie Delaume: Europe, les Etats Désunis par pascale-fourier

    Téléchargement en MP3 ( clic gauche sur le lien, puis, dans le nouvel onglet, clic droit, « enregistrer sous…) : http://ilfautledire.fr/wp-content/uploads/2014/05/041_Coralie_Delaume_%20Europe_les_Etats_Desunis.mp3

    Transcription en lecture sur le Net ci-dessous et à télécharger en PDF

  • Les nouvelles interviews de Pascale Fourier sur http://ilfautledire.fr

    Vous avez remarqué? Je fais de nouvelles interviews. On les trouve là : http://ilfautledire.fr, et ce serait bien si vous mettiez de petits liens vers ce site....

    C'est que j'ai une nouvelle interview édifiante de Frédéric Viale, membre de la Commission Europe d'Attac sur le traité de libre-échange en négociation entre les USA et l'Union Européenne, le TTIP ou TAFTA suivant l'acronyme que l'on choisit.

    Je vous dis tout? Je continue de mettre les interviews sur mon ancien site, parce que vous savez peut-être mieux les télécharger à partir de là, et parce que ce n'est pas un blog dont chaque billet éloigne le précédent...

    J'ai donc 4 nouvelles interviews, dont deux très récentes :

    Date de l'interview
    Invité
    Thèmes
     
    Février 2014 Frédéric Viale
    • Traité transatlantique : une attaque contre la démocratie
    Janvier 2014 Aurélien Bernier,
    • Pourquoi le Front de Gauche échoue face au Front National
    Janvier 2013 Hervé Kempf
    • La nécessaire et inéluctable "grande convergence" - 1/2
    • La nécessaire et inéluctable "grande convergence" - 2/2

    Bonne écoute ! Et n'hésitez pas à faire circuler !

  • Quand Elisabeth Lévy suscite une des meilleures interviews d'Emmanuel Todd !

    Le titre donné à cette interview de 2011 est assez nullissime, Emmanuel Todd : "Annulons la dette du Vieux Monde !", mais l'interview elle-même est succulente ! Si je joue, moi,  à la petite libérale, Elisabeth Lévy l'est vraiment! Et elle permet à Emmanuel Todd de tenir des propos fermes, intellectuellement réjouissants.

    Ca commence avec tambours et trompettes : "[...] Bruxelles, les marchés, les banques, les agences de notation américaines : ces faux nez camouflent la prise du pouvoir politique, à l'échelle mondiale, par les plus riches. Sous couvert de protéger l'argent des petits épargnants, les marchés, ce sont tout simplement les plus riches jouant avec les États. Les riches ne se battent pas contre les États, ils se battent pour les contrôler encore mieux[...]"

    Et la suite est là, sur le site du Point : http://www.lepoint.fr/economie/emmanuel-todd-annulons-la-dette-du-vieux-monde-13-12-2011-1406951_28.php

    A lire impérativement, et lentement.

  • Lordon-Todd : Les intellectuels vont devoir parler au peuple

    Ah !! Enfin !! Mes chouchous décident de "travailler " ensemble, ou du moins de parler de concert, prenant en considération le tragique de la situation... C'est qu'ils ont quelque chose à faire ensemble, ces deux-là, auquel on pourrait adjoindre Jacques Sapir et Jean-Luc Gréau, par exemple.

    C'était dans un Marianne d'il y a peu.... Et c'est désormais en ligne. Et c'est là : http://www.marianne.net/Lordon-Todd-Les-intellectuels-vont-devoir-parler-au-peuple_a229828.html

    Le début en apéro?

    "Marianne : Pourquoi prendre la parole ensemble ?

    Emmanuel Todd : En France est en train de naître une foisonnante pensée économique contestataire, ainsi que le remarquait Perry Anderson il y a deux semaines dans les pages de Marianne. Mais, évidemment, les chercheurs qui ont résisté au conformisme de la pensée zéro sont de fortes têtes, de vrais individualistes. Cent penseurs originaux divisés n'auront jamais la force de frappe politique de 100 inspecteurs des finances récitant sans relâche des recettes apprises sans être comprises il y a trente ans.

    L'urgence, pour la contestation, est donc une unification minimale, un débat entre dissidents qui aboutisse à un programme commun de sortie de l'impasse. Et puis les citoyens doivent savoir que Jacques Sapir, Jean-Luc Gréau, Paul Jorion, Pierre-Noël Giraud, Gaël Giraud, Christophe Ramaux, et Frédéric Lordon, pour n'en citer que quelques-uns, sont des types compétents et raisonnables, pas seulement des rebelles, et que réciproquement Moscovici, Sapin et tant d'autres énarques sont des incompétents déraisonnables. Avec Lordon, nous ne sommes pas particulièrement proches idéologiquement, mais nous donnons l'exemple.

    Frédéric Lordon : L'erreur de la mondialisation et de l'Europe libérales est maintenant écrasante." ( et la suite donc là http://www.marianne.net/Lordon-Todd-Les-intellectuels-vont-devoir-parler-au-peuple_a229828.html