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Libre-échange/ Protectionnisme - Page 15

  • Maurice Allais : le "prix Nobel" d'économie spectateur...

    Il est urgent que vous achetiez le dernier Marianne, celui qui est daté du 5 au 11 Décembre 2009. Pourquoi? Parce qu'Eric Conan a réussi à obtenir de Maurice Allais, 98 ans, un texte dans lequel il fait une analyse de la crise et de ses causes qu'il faut lire impérativement.

    Maurice Allais, c'est le seul "prix Nobel" d'économie français - et bizarrement ( ah oui, bizarrement??), on ne l'entend jamais, non à cause de son âge, mais parce qu'il dit ce qui dérange.... Et il ne manque pas de vivacité encore puisqu'il propose de "délocaliser de toute urgence Pascal Lamy"...

    Un petit extrait? "Cette ignorance [ de la réalité de ce qui se passe]et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pourrissement du débat et de l'intelligence, par le fait d'intérêts particuliers souvent liés à l'argent. Des intérêts qui souhaitent que l'ordre économique actuel, qui fonctionne à leur avantage, perdure tel qu'il est. Parmi eux se trouvent en particulier les multinaltionales qui sont les principales bénéficiaires, avec les milieux boursiers et bancaires, d'un mécanisme économique qui les enrichit, tandis qu'il appauvrit la majorité de la population français mais aussi mondiale".

    Vite !! Achetez Marianne !! Pascale Fourier n'a jamais osé aller "importuner" Maurice Allais pour l'interviewer quoi qu'elle y ait pensé dès les débuts de Des Sous.... Eric Conan l'a fait, Marianne a publié...merci à eux !

    On peut retrouver la bio, la liste des oeuvres, des textes de Maurice Allais là : http://allais.maurice.free.fr/index.htm et en particulier lire in extenso son texte de 2005 L'europe en crise. Que faire? On peut lire ici http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2301 son analyse de la crise asiatique de 1998 et un autre texte là http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1520 sur les effets destructeurs de la mondialisation... et là : http://www.societal.org/docs/16.htm, une note de lecture de Luc Douillard sur son ouvrage de 1999 La crise mondiale aujourd'hui. Et puis là un article de l'Huma au moment où Maurice Allais se prononçait pour le NON http://www.humanite.fr/popup_imprimer.html?id_article=635116

     

  • Jacques Sapir : Réflexions sur la crise

    Jacques Sapir, je l'admire... et ça doit se sentir.... Voici donc un nouveau texte de cet économiste, directeur de recherche à l'EHESS, texte rédigé pour le magazine de Séoul "KRX Magazine", revue destinée aux milieux d'affaires coréens.

    Ce texte complète et développe l'interview que Jacques Sapir m'avait accordée en Novembre 2008 ( http://jaidulouperunepisode.org/Interviews.htm, en bas de la page) et celles qu'il m'avait accordées dans le cadre de l'émission que je faisais sur AligreFM ( que vous pouvez retrouver grâce à cette page : http://jaidulouperunepisode.org/Sapir_Jacques.htm)

     

    Réflexions sur la crise

     Texte rédigé pour le magazine de Séoul « KRX Magazine », revue destinée aux milieux d'affaires Coréens.

     

     Interview réalisée par LEE Sang Won

    1. La plupart des économistes considèrent cette crise comme une crise du marché d'immobilier américain; vous voyez dans cette crise la fin de l'hégémonie américaine. Qu'est ce que vous voulez dire par là?

     

    La crise actuelle a certes débuté sur le marché hypothécaire américain. Mais, ses sources réelles plongent leurs racines dans les désordres qui ont affecté l'économie américaine depuis la fin des années 1980. Ces désordres sont de nature réglementaires : la libéralisation et la déréglementation des marchés financiers a joué un grand rôle. Ainsi, la suppression de la loi qui séparait les fonctions des banques, ce que l'on appelle le « Glass-Steagal Act », a eu un rôle important dans cette crise. La responsabilité des économistes du courant dominant a ici été importante. La thèse des « marchés efficients » qui a été vulgarisée à partir du début des années 1990 a certainement donné une justification pseudo-scientifique à ces pratiques de déréglementation.

    Mais, ces désordres sont aussi inscrits dans les structures du modèle de croissance américain : l'appauvrissement, relatif puis absolu, d'une majorité de la population alors que continuaient à s'enrichir les 1% les plus riches, et la désindustrialisation des Etats-Unis qui explique l'émergence d'un déficit commercial de plus en plus important. En 2006, à la veille de la crise, il atteignait plus de 5% du PIB. Ce sont ces désordres structurels qui expliquent la montée de l'endettement privé aux Etats-Unis. En 2006 toujours, la dette des ménages atteignait 100% du PIB et celle des entreprises 76%. Ces désordres ont atteint aussi les pays qui ont imité le modèle américain au point d'apparaître aujourd'hui comme des clones, soit la Grande-Bretagne, l'Irlande et l'Espagne.

     Ces désordres remontent à loin. Ils ont commencé à se manifester avec la période de l'administration Reagan et ils ont, à l'époque, déjà donné lieu à une crise importante, celle des Caisses d'Épargnes en 1990/1991. Aujourd'hui l'approfondissement de cette crise interne se combine avec un affaiblissement général de la position extérieure de Etats-Unis, qui s'avèrent incapables de sortir du bourbier Irakien et du piège de l'Afghanistan.

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  • Peut-on lier sans plus d'examen "protectionnisme" et "repli sur soi"?

    Il est rare que je m'exprime réellement en mon nom propre, une certaine forme d'humilité - excessive ? - me poussant plutôt à trouver des personnes plus intelligentes que moi qui pourraient m'aider à valider ce que je pressens.

    Mais pour une fois, je prends la plume...

    Un des lecteurs de ce blog a mis un commentaire - dont je le remercie à nouveau- sur mon dernier billet. Il y exprime son scepticisme concernant le protectionnisme qu'il lie intrinsèquement, semble-t-il, à la notion de repli sur soi.

    "Repli sur soi" ?Mais de quoi parle-t-on, avec ce "soi" et quelle est l'alternative?

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  • Natixis doit-elle licencier Patrick Artus?

    Natixis doit-elle licencier Patrick Artus, directeur d'études dans la dite-banque? Parce que de deux choses l'une....: soit ce qu'il avance dans l'une de ses dernières notes est faux; soit ce qu'il avance est juste.... - et il signe alors une mise en cause magistrale du système économique actuel auquel participe Natixis ( dont le libre-échangisme est une des marques caractéristiques qu'il oublie au demeurant toujours de remettre en cause...).

    Je vous laisse juge.... La note, en date du 21 Octobre 2009,  est intitulée   "Que les gouvernements aient le courage de dire la vérité aux Européens" et elle commence ainsi :

     "Au lieu d'entretenir l'espoir d'une reprise rapide de la croissance et de l'emploi, les gouvernements feraient mieux de dire aux Européens qu'ils vont être confrontés :

    • à une perte irréversible d'emplois dans les secteurs qui se contractent après la crise (construction, finance, biens durables...), d'où un chômage durablement très élevé ;
    • à l'absence d'idées pour créer des emplois nouveaux en quantité suffisante pour compenser les pertes d'emplois ;
    • à l'inefficacité des politiques de soutien de la croissance par l'exportation, avec la contraction du commerce mondial et, pour la zone euro, le risque d'appréciation de la devise ;
    • à la disparition du modèle de soutien de l'activité par la hausse de l'endettement ;
    • au besoin de rééquilibrer les finances publiques par des politiques budgétaires restrictives ;
    • à l'accélération des délocalisations avec l'écart de croissance et de coûts de production entre les pays émergents et les pays de l'OCDE ;
    • à la déformation du partage des revenus au détriment des salariés,avec le chômage élevé, les délocalisations"

    Pour une analyse du texte, je vous laisse aux bons soins de Malakine qui a sursauté lui aussi à sa lecture : http://horizons.typepad.fr/accueil/2009/10/aprs-la-rcession-leffondrement.html

    Que les gouvernements aient le courage de dire la vérité aux Européens.... Oui!! C'est le moins que l'on puisse dire... Et que la sphère politique ait aussi le courage de mettre en débat la thèse protectionniste... parce que toujours et encore les notes de Patrick Artus devraient amener à cette conclusion logique quand encore et toujours il annonce l'impossibilité des pays développés à résister la concurrence des pays en développement ( voir ses notes là http://cib.natixis.com/activities/research/economic/publications.aspx - et attention, il faut les stocker quand une vous intéresse, parce qu'il n'y a pas d'archives... Celle-ci http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=49180 est un vrai bonheur de désespérance).

    Bonne lecture,

    Pascale ( qui prie ses auditeurs de l'excuser pour l'absence d'interviews récentes... Grosse crève de longue durée... et vrai boulot...)

  • J'aime Sapir... et Malakine

    J'aime Jacques Sapir, ça, qui a écouté les interviews de Des Sous et de J'ai dû le sait bien.... Mais Malakine, seuls le savaient ceux qui regardent bien le blog et les liens proposés... Evidemment, il faut bien regarder, parce que c'est en bas à gauche, dans "J'm'y balade". Malakine, c'est un blogueur, mais un bon blogueur ( http://horizons.typepad.fr/accueil/) !!

    Et alors là, il a réussi à faire une interview de Jacques Sapir dont je suis jalouse verte de rage!! Non, pour de vrai, j'admire carrément... Il faut que vous la lisiez impérativement (http://horizons.typepad.fr/accueil/2009/10/jacques-sapir-dmocrate-donc-souverainiste.html). Pour ceux qui auraient du mal à suivre les propos éco ou qui comme moi ce soir n'ont pas le temps de tout lire vraiment de façon approfondie, il faut au moins aller aux passages qui renvoient au titre donné par Malakine à l'interview. C'est à la 6° question, au milieu du texte ( voir votre curseur à droite de l'écran...).

    Pour les hyper pressés, je tire deux citations de ce que dit Jacques Sapir: "Je suis profondément persuadé que la souveraineté est une valeur de gauche et non de droite. Tout d’abord parce qu’elle est essentielle à la démocratie. On peut avoir la souveraineté sans la démocratie, mais on a JAMAIS eu la démocratie sans la souveraineté. La démocratie implique la souveraineté car il faut bien préciser qui est responsable de quoi." et "Pour répondre à la question que vous posez, je dirai que je suis un démocrate au sens le plus profond du terme et donc un souverainiste, même si je conçois qu’il soit des souverainistes qui ne sont pas des démocrates.".

    Eh bien merci à Jacques Sapir d'avoir  posé clairement l'articulation entre démocratie et souveraineté... et merci à Malakine d'avoir suscité ces propos!

    Ce qu'il faut savoir par ailleurs, c'est que cette interview de Malakine vient après une controverse qui a opposé Sapir à Hamon, et que l'on peut trouver là :, puis http://www.marianne2.fr/Hamon-a-Sapir-Non,-je-ne-suis-pas-barriste!_a182362.html et que Malakine a commenté là : http://horizons.typepad.fr/accueil/2009/10/le-d%C3%A9bat-sapirhamon-un-projet-deux-strat%C3%A9gies.html. Et on trouve encore une réflexion de Jacques Sapir sur l'euro là http://horizons.typepad.fr/accueil/2009/10/trois-ans-apr%C3%A8s-par-jacques-sapir.html dont il justifie l'actualité, toujours....

    En somme, je pense que qui veut penser à une reconstruction intellectuelle de la gauche doit impérativement suivre ce débat qui a opposé Sapir et Hamon, et suivre d'une façon générale ce qui dit Sapir parce qu'il place les questions là où elles doivent l'être avec l'immense culture historique et géo-politique qui est la sienne... Voilà, c'est dit.

    Bonne lecture - et bon suivi du blog de Malakine à mettre dans vos favoris !

  • Jean-Pierre Chevènement : les socialistes ont une hostilité viscérale à l'idée nationale.

    Deuxième partie de l'interview que Jean-Pierre Chevènement m'a accordée le 15 Septembre dernier.


    podcast
    ou à télécharger en meilleure qualité à partir de cette page: http://jaidulouperunepisode.org/008_Jean_Pierre_Chevenement_toutes_les_interviews.htm ainsi que la transcription, si vous le désirez.

    Pourquoi orienter l'interview sur les rapports du Parti Socialiste avec l'idée de "Nation"? Parce que je me souvenais bien que JP Chevènement avait longtemps fait partie du PS, et y avait même joué un rôle éminent. Mais surtout, dans le fond, parce que je ne comprends décidément pas  pourquoi les socialistes semblent désormais récuser cette notion et valoriser les niveaux supra-nationaux tels que l'UE et l'OMC par exemple.

    Ne voient-ils pas qu'accepter comme seuls valides ces niveaux de décision politique et récuser l'échelon national,  c'est accepter la déconnexion du champ économique,  européen ou mondial,  du champ politique démocratique - le cadre national, seul cadre propre à permettre les arbitrages entre Capital et Travail - puisque que seul lieu possible d'expression des dissensus et des rapports de force  réels?

    Ne voient-ils pas que c'est dès lors laisser la bride sur le cou de fait aux détenteurs de capitaux, livrer les salariés et le modèle social choisi au sortir de la guerre aux pressions infinies de la concurrence "libre et non faussée"?

    Ne voient-ils pas qu'en somme c'est laisser la politique se faire à la corbeille??

    Internationalisme mal compris, me dira JP Chevènement....Quand donc les socialistes  se réveilleront-ils?? Combien de délocalisations directes et indirectes accepteront-ils encore? De pressions mises sans cesse sur le dos des salariés?...