Il est rare que je m'exprime réellement en mon nom propre, une certaine forme d'humilité - excessive ? - me poussant plutôt à trouver des personnes plus intelligentes que moi qui pourraient m'aider à valider ce que je pressens.
Mais pour une fois, je prends la plume...
Un des lecteurs de ce blog a mis un commentaire - dont je le remercie à nouveau- sur mon dernier billet. Il y exprime son scepticisme concernant le protectionnisme qu'il lie intrinsèquement, semble-t-il, à la notion de repli sur soi.
"Repli sur soi" ?Mais de quoi parle-t-on, avec ce "soi" et quelle est l'alternative?
Quand on utilise cette expression de "repli sur soi" à propos du protectionnisme, ce que l'on entend, c'est le "repli" sur le niveau national ( je laisse pour l'instant de côté le concept de "protectionnisme européen"), sur la Nation, c'est-à-dire, dans la conception républicaine, sur un espace pourvu d'une Histoire commune, d'un modèle social, d'un désir de "vivre ensemble" si je pense à la Nation française, un espace démocratique - même si la démocratie y est toujours à être améliorée. L'adjonction quasi-systématique du terme "repli" au terme "national" dès que l'on parle d'économie est évidemment stigmatisant, stigmatisant pour cet échelon qu'est la Nation ; l'expression "repli sur soi" reprise à l'envi dans les médias, dans la bouche des hommes politiques, des économistes et de la plupart des journalistes, n'a qu'un seul effet - à défaut de n'avoir qu'un seul objectif : celui de jeter à bas l'idée que l'échelon national puisse être un de ceux qui seraient valides dans l'analyse de qu'il conviendrait de faire au niveau économique. Bizarrement, on notera que les mêmes qui parlent de "repli national" en terme d'économie lancent un grand débat sur l'identité nationale.... ou ne cessent de souligner la nécessité de la compétitivité de notre pays (nationale donc) pour justifier toutes les "réformes" qui sont autant de régressions.
La droite au pouvoir, soutien des pouvoirs économiques de notre pays, ne peut donc se revendiquer de la Nation dans certaines circonstances et la stigmatiser dans d'autres. Ou alors il nous appartient d'essayer de comprendre les raisons de cette apparente contradiction.
Ce qui est récusé par les forces d'argent, le pouvoir en place, ses affidés et moult scribouillards quand on parle de Nation, c'est le peuple, le peuple souverain, la démocratie qui prend corps en lui. Si l'échelon national n'est pas pertinent en effet, qui décide, qui fait les arbitrages? Au-delà de la Nation, une "élite éclairée" ( et éclairée trop souvent par les lobbys...)... Et pourquoi cela ne saurait-il que trop convenir aux forces d'argent? La réponse n'est que trop évidente. Récuser l'échelon national, c'est pour elles l'assurance d'avoir les mains libres, de ne jamais se heurter aux protestations du peuple, des salariés, des citoyens. "Les choses n'ont validité qu'à être décidées au niveau européen, ou niveau international: de quoi me parle ce vil peuple?Il faut que nous nous entendions avec nos partenaires, que nous nous réunissions, que nous décidions ...." - de ne rien faire (comme l'ont si bien montré les réunions internationales en plein coeur de la crise).
Accepter donc le concept de "repli national", c'est se livrer soi-même aux mains du bourreau, récuser soi-même la légitimité de la souveraineté populaire. Que le peuple se taise puisqu'il n'est pas légitime ! Il lui faudra accepter tout : les délocalisations et les fermetures d'entreprises parce que non rentables pour l'actionnaire, la privatisation rampante de la Poste livrée je n'en doute pas bientôt aux appétits privés ( avant la SNCF)... Accepter le concept de "repli national", c'est accepter l'idée que nous n'aurions pas de destin commun, pas de désir de "vivre ensemble" dans un modèle social construit par nos Pères contre les forces d'argent justement, au sortir de la guerre où trop d'entre elles avaient collaboré, faut-il le rappeler? Se couler peut-être dans le moule que nous propose déjà Besson, "ministre de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale": une Nation "ethnique" plutôt que républicaine...
Parler de la nécessité de s'affranchir des mains des forces d'argent, prôner donc des formes de protectionnisme, ce n'est pas vouloir se complaire dans un "repli national", c'est vouloir retrouver la puissance de la souveraineté populaire, retrouver le seul cadre qui donne vie et force à celle-ci : le cadre national ; redonner au peuple le moyen de tirer sur les rênes des chevaux fous que sont devenues les forces d'argent déliées de toutes contraintes liées au seul cadre d'expression de la démocratie qui soit : le cadre national...
Mais c'est un choix ! On peut choisir de vivre soumis - tête baissée devant les puissances d'argent et l'élite éclairée qui la sert.
J'aimais beaucoup cette expression de Sapir : "Je suis démocrate, donc souverainiste". Elle est mienne.
Pascale
( et parce que je sais qu'on me dira que Nation= guerre, qu'il me soit permis d'ajouter que je ne me sens pas comptable des visées expansionnistes allemandes passées - ni en particulier du nazisme...)
Commentaires
Chère Pascale,
Vous devriez prendre plus souvent votre plume et rappeler, comme vous le faites, quelques véritées élémentaires salutaires ! On dirait que c'est Marianne elle-même qui s'exprime par votre bouche ! C'est un délire étrange qui frappe les élites françaises aujourd'hui ! On est à court de mots pour s'exprimer ! Quand on vous lit, on se dit : c'est exactement ce que je pense ! Je parle pour moi, mais je ne pense pas être la seule, loin de là !
Merci, Marie, de votre mot qui me fait chaud au coeur !
Pascale
Très bon article.
Ceux qui ont intérêt à ce que l’on ne parle plus de nations sont effectivement les « oligarchies apatrides », expression de Malakine qui a fait couler beaucoup d’encre mais que je fais mienne sans aucun problème. Sapir aussi d’ailleurs qui avait laissé ce commentaire sur horizons : « On peut parler d'une oligarchie apatride dans le sens ou elle se considère elle-même comme au-dessus des Nations, qu'elles considèrent comme "démodés". »
Il n’ y a pas (encore) de « peuple européen », il n’y a pas de « peuple mondial », il ne peut donc y avoir ni gouvernement européen ni gouvernement mondial. Et c’est bien ce qui fait l’affaire de cette fameuse oligarchie qui craint par-dessus tout qu’on l’empêche de faire ce qu’elle veut. Elle est d’autant plus apatride qu’elle possède de nombreux pied à terre dans de nombreux pays et que son terrain de jeu c’est la planète tout entière. Elle s’incarne notamment principalement dans les banques et les multinationales qui traitent d’égal à égal avec les gouvernements.
Se protéger est selon moi une notion naturelle. On parle bien de se protéger du sida comme une preuve de respect voire d’amour pour son partenaire. Qui prétend aujourd’hui que la capote serait une marque de défiance, de repli sur soi ? Je ne suis pas sûr que l’image soit très pertinente mais cela fait un bout de temps qu’elle me trotte dans la tête.
Au nom de quoi (comme dirait quelqu’un) le fait que la nation cherche à se protéger devrait être compris comme un signe de repli sur soi ? Pour avoir de bonnes relations avec les autres il faut déjà être bien chez soi !
Enfin, on ne peut plus parler "du" protectionnisme mais "des" protectionnismes. Ainsi, mettre en place des mécanismes pour se protéger des mouvements de capitaux déstabilisateurs constitue une forme de protectionnisme qui ne peut définitivement pas être assimilé à du repli sur soi mais comme une nécessité si nous voulons que notre système ait une chance de ne pas s’écrouler.
Pour conclure (enfin !) je crois que beaucoup de gens confondent protectionnisme et autarcie qui sont bien évidemment deux choses différentes.
Merci, RST, de ton commentaire.
Moi non plus, le mot d'"oligarchie apatride" ne m'avait pas choquée... Si on doit abandonner tout mot utilisé aussi par des salauds, autant jeter tout de suite celui de "Nation" à la corbeille...
Pascale
Je suis tombée sur un article qui donne l'explication de tout ce que nous vivons aujourd'hui : en voici le lien
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article351
Bon, si on veut une économie régie par le peuple souverain, il faudra envisager le retour des soviets ou des commissaires du peuple non ?
D'ailleurs, ce peuple souverain, il n'a pas voté pour un certain Sarkozy, qui avait pourtant annoncé clairement le programme ?
Ah ce peuple souverain, il en fait des conneries des fois !! D'ailleurs, je ne suis pas sûr qu'il ait très envie de "vivre ensemble" ... et sous quelle bannière ? Celle des AMAP, des conseils de quartiers, des AMG de Daniel Mermet, des petites utopies locales ?
Et cet espace démocratique avec des étrangers qui ne peuvent pas voter ?
Une Histoire commune hou là là ... c'est du lourd. La Nation, c'est pas plutôt ici et maintenant ?
Je voudrais bien qu'on définisse un peu ce concept de protectionnisme national. C'est bien beau de s'en gargariser, mais pratiquement, comment on fait ? On interdit les importations venant de pays ne respectant pas un minimum social ? OK, mais on n'a intérêt à garder les vieilles nippes de nos grands-parents car on va avoir du mal à s'habiller sinon. On soumet les délocalisations à des assemblées populaires tirées au sort ? On oblige les gens à voter soit pour le NPA (oups pardon ...) soit pour de Villiers (re oups...) ?
Pour reprendre l'analogie du SIDA, c'est en effet naturel et respectueux de se protéger et ce n'est bien sûr pas un repli sur soi, mais une OUVERTURE aux autres, à tous et à toutes, universellement : je viens vers vous, vous venez vers moi, je rentre dans le jeu, dans l'échange, en connaissance de cause (j'ai mes capotes et le monde est à moi).
N'oubliez pas que le protectionnisme c'est empêcher son voisin pauvre de prendre une pomme dans son verger... Le village a décidé que les romanichels n'étaient pas les bienvenus (on ne veut pas de leurs paniers en osiers, non mais !). C'est un choix.
@ Nicolas
Ce qui me trouble toujours, c'est l'impossibilité de parler sereinement de certains sujets sans que d'aucuns tombent dans les anathèmes, les amalgames - et fassent preuve d'une profonde méconnaissance historique....
Je veux bien que l'on me dise que j'ai tort dans ce que je pense. Mais je préfère de loin que mon contradicteur alors argumente au sens fort du terme.
Le seul point qui me semble pertinent dans ce que vous dites, c'est l'interrogation sur les formes de protectionnisme national que vous faites. Mais pour pouvoir y répondre, encore faudrait-il que le débat puisse se déveloper sereinement... Si on assimile ceux qui veulent penser cette possibilité à des villageois qui veulent chasser des "romanichels", on n'est pas arrivé.... et c'est dommage....
@Nicolas
Je suis désolée de vous dire les choses de cette façon, mais je suis indignée par votre commentaire ! Vous intervenez du haut de votre nuage, irrité par les points de vue qui offusquent votre façon de voir les choses ! Vous êtes contre la souveraineté du peuple, contre la nation, contre les frontières, contre l'Etat, au nom peut-être d'un universalisme tout théorique, qui ne s'applique qu'à des fantômes et non à des hommes de chair et d'os ! Je trouve que l'un des problèmes en France, ce sont les gens comme vous qui mélangent tout, qui s'imaginent savoir des choses mais qui ne savent rien, qui n'ont aucune idée de la politique, des sociétés humaines, de l'histoire, du bien ou du mal, de la solidarité bref, qui se prennent pour le nombril du monde et qui jugent de tout et jugent tout le monde en se posant comme les porte-paroles d'une humanité désincarnée qui n'existe nulle part ! Si on n'est pas d'accord, on dit pourquoi et en quoi ou sinon on ne vient pas poster sur un blog pour juste insulter ! Vos questions ont déjà été posées et débattues sur beaucoup de sites et de blogs ! Il se trouve que de très grands économistes en ont longuement parlé (Jacques Sapir, Jean-Luc Gréau etc. sur ce site même). Mais ce n'est pas ce qui vous intéresse probablement !
Je m'excuse : apparemment je n'ai pas le niveau pour participer au débat. Pourtant, ne fais-je pas partie moi aussi de ce peuple souverain ?
A mince alors, je n'ai aucune idée de la politique ? Je ne sais rien, je n'ai pas de connaissances historiques, ni du bien et du mal ? Je suis disqualifié donc : pas le droit de m'exprimer, de m'interroger ? La politique c'est aussi des petites idées et heureusement. C'est avec ça que les gens votent, qu'ils expriment leur souveraineté et non pas qu'avec des concepts aux contours parfois flous.
C'est quoi "le vivre ensemble" par exemple ? Et d'ailleurs est-ce que ça recouvre une seule réalité ? Mon "vivre ensemble" n'est peut-être pas le même que le vôtre.
Le protectionnisme, qu'est ce que ça veut dire en vrai, au delà d'une simple idée ? Comment le peuple souverain peut intervenir pour empêcher les délocalisations, la privatisation de la Poste (d'ailleurs en votant Sarkozy, "il" était pas bien malin, "il" devait bien s'en douter que ça allait finir par arriver). On organise des votations, des débats ? Et pendant ce temps là ça continue ...
Je me suis juste permis d'exprimer des interrogations sur des idées qui me paraissent un peu trop vagues pour être mise en application (c'est pas ça la politique, la mise en application ?). Je m'excuse encore de ne pas avoir tout lu sur le sujet, de ne pas être au niveau ... Mais je j'insulte personne, bien au contraire. je ne demande qu'à apprendre (d'ailleurs si je suis ici ...), qu'à ce qu'on me décrasse le nombril du monde :-)
@Nicolas
Je n'ai pas du tout voulu vous offenser, mais c'est ce ton supérieur et railleur au sujet du protectionnisme, de la nation et de toute les idées developpées par l'article qui m'a vraiment offusqué ! Si vous voulez discuter et débattre, c'est différent !
Concernant le protectionnisme, il n'y a pas de jour où la question n'est pas posée dans les médias, non seulement par des personnes opposées à ce régime, mais même des économistes ayant pignon sur rue. C'est mieux de les lire parce qu'ils développent leurs idées avec des arguments qu'on ne peut pas exposer comme ça dans un commentaire ! Au sujet de la nation, Pascale a interviewé Chevènement qui dit des choses vraiment intéressantes.
Certes, vous faites partie du peuple souverain, mais j'ai trouvé que votre commentaire ne dénotait pas un sens du politique et une idée de l'histoire. Le "vivre ensemble", ce n'est pas moi qui en parle, c'est une façon de dire les choses qui ne m'est pas familière ! Pour moi, la nation, ce n'est pas le "vivre-ensemble", c'est en même temps un projet, une volonté, et aussi une sorte de fidélité aux combats de tous nos prédécesseurs. Sinon, je sais qu'il y a une réalité incontournable sur terre : les nations et d'ailleurs toute la politique internationale est dominée par les rapports entre les nations (cf. l'ONU) Je sais qu'il y a des "gens" (disons ça comme ça) qui veulent détruire les nations et établir un gouvernement mondial par dessus les peuples pour les mener où ils veulent. Faut-il que nous les laissions faire ?
Ce dont nous nous plaignions aujourd'hui et que nous dénonçons, c'est justement que nos gouvernements ont fini par vider la souveraineté populaire de son contenu et confisqué la démocratie. Cette souverainteté du peuple a fonctionné jusqu'ici (depuis la guerre). C'est surtout avec Sarkozy qu'elle est cyniquement baffouée ! Il n'est pas nécessaire de soummettre les délocalisations au vote des comités populaires ! Il faut un nouveau gouvernement patriotique qui prend résolument en main les intérêts de la France, qui nationalise quelques banques, rétablit son droit régalien d'émettre la monnaie, et met en place une politique économique qui protège nos entreprises, par un ensemble de mesures etc. etc. A mon avis, il faudrait qu'il ait plus souvent recours au référendum. Il n'y a aucune raison de changer notre devise républicaine, et donc, il faut que ce gouvernement réaffirme le principe de laïcité.
Je vous dis encore une fois, allez visiter des sites de partis alternatifs à gauche, à droite, et lisez les propositions qu'ils font ! Il y a vraiment un débat très intéressant qui se déroule actuellement sur la toile. Il ne faut pas penser qu'on va trouver un parti ou un groupe avec lequel on sera à cent pour cent d'accord, mais on doit pouvoir trouver quelque chose de convaincant dans l'ensemble pour peu qu'on soit demandeur ! Chacun de nous cherche, c'est sûr !
Bonjour chère Pascale,
Vous me voyez enchanté par la répercussion qu'a pu avoir mon message sur le sujet précedent, puisqu'il permit de vous faire sortir du bois plus vite que Treiber. Bon ceci n'est qu'une boutade, mais j'apprécie l'échange que cela génère, et la réaction réflexive que cela vous a porté à publier.
Revenons à la pomme de discorde, bien que très cordiale, qui se trouve être mon interrogation sur la notion de protectionnisme.
Ce mot est très intéressant en lui-même, car il connote la protection, en fait qui ne voudrait pas être protégé de tout danger pouvant venir de l'extérieur de notre simple espace vital ? Personne.
Et c'est bien là pour moi le problème. Là où il faudrait que chacun pense à nouveau par lui-même ses rapports à l'argent, ses notions de réussite, le sens de l'héritage qu'il laisse, ses rapports avec les autres (ou l'autre en général, pour être philosophique), sa capacité à se saisir de la démocratie avec ce qu'elle amène mais aussi ce qu'elle implique comme nécessité à ne pas sous-traiter sa propre pensée pour un vote dans une urne périodiquement; là où il faudrait que chacun entre enfin dans l'âge adulte de son évolution, je vois que certains -et je ne parle pas pour vous- proposent de protéger le bon peuple des loups affamés venant de l'extérieur.
Il me semble que nous sommes assez infantilisés et déresponsabilisés pour ne pas en ajouter une couche supplémentaire.
Ensuite comme toute bonne idée à sa naissance, celle-ci se voit toujours pervertie par la nature humaine qui pousse la logique de l'idée à son paroxisme tant qu'il n'a pas compris que plus on pousse l'idée à fond et plus le système chauffe pour couler un bielle. Et l'homme ne sait que fonctionner dans l'abus de ses outils, or le protectionnisme serait la plus mauvaise (ou du moins la moins bonne) si elle devait se voir exacerbée dans une logique doctrinaire. Et pour tout dire j'ai vraiment du mal avec les logiques qui s'imposent en principe absolu, même fut-il, ce temps, court et passager. Les "ismes" trouvent toujours un prédicateur habile qui convertira le plus grand nombre pour finir en imprécateur de l'esprit de l'idée en elle-même.
Pour dire, même l'humanisme, qui au fond peut être une pensée noble, fait de gros dégat en voyant Monsieur Kouchner,notre cher Ministre des affaires bizarres -ou étrangères c'est selon-, pousser le curseur de l'humanisme vers le droit d'ingérence qui nous a mené en Irak.
Donc voilà pourquoi je suis dubitatif quant à la pertinence de prendre cette voie.
De plus je rajouterai, que cela me parait risible de voir qui peut porter cette idée, sachant que dans le lot il se trouve nombre de socialistes et de gauche encore plus à gauche (voire communiste); alors que c'est ceux-là même qui militaient pour l'internationalisme. Ceux-là même qui disaient que le peuple du monde se parlerait avec le même langage : l'internationale.
Et bien ils ont eu ce qu'ils attendaient, la lutte finale est terminée, les dirigeants (ou décideurs) ont exaucé le voeux pieux en mettant en place un système international, totalement international. J'avoue que je ne comprends pas ce qu'ils veulent. L'international ou le national ?
Va falloir qu'ils m'expliquent.
Je ne crois pas qu'il faille lancer comme message aux hommes et femmes, d'autres régions de ce globe, que la seule chose qui nous meut est notre intérêt, et que la seule notion que l'on a quand on pense à eux est la peur.
Le vrai combat est de se réapproprier la chose publique (res publica), chacun avec nos responsabilités, en oblitérant la peur de l'autre et de son avis, en reprenant les choses en mains, en ne laissant pas croire à une élite qui se veut éclairée à l'élection durable qu'elle compte sur notre blanc-saing : la résignation.
Je remets donc en cause la hiérarchisation, la cooptation, l'hériatge enarchaïque qui nous montre, sauf si on ne veut pas le voir, toute l'arrogance et l'impunité avec lesquelles certains nous enduisent allègrement le cortex.
La lutte des classes est finie -et Sheila n'y est pour rien- nous entrons dans une globalisation intégrée qui construit des castes. Et ce n'est plus tout à fait la même chose. Parce qu'il s'agit de penser autrement en ne voyant plus la soumission à l'autorité comme actuellement répandue, mais la soumission librement consentie comme bien plus importante.
Lorsque nous aurons évolué vers ça nous n'auront pas à nous protéger, ni à avoir peur des autres, mais nous maitriserons les choses que nous ferons en réflechissant aux effets qu'ils engendreront.
Je suis désolé d'avoir élargi le débat, chère Pascale, mais cela est mon utopie; et à situation inédite il nous reste à inventer d'autres choses. Maintenant je n'ai pas de vérité, ni de solution miracle, mais seule l'évolution et la prise de conscience du moment où nous nous trouvons pourra éviter de prendre des solutions d'avant.
Merci de m'avoir
Bien cordialement
Ludovic
Erratum :
Il fallait lire en conclusion de mon commentaire "merci de m'avoir lu".
désolé
Bravo,Pascale.
Sans revenir sur le sujet principal(où je vous rejoins),je voudrais saluer également votre iconoclaste note en fin de page et dire que j'y souscris à 300%,indigné que je suis toujours de la honteuse falsification historique qui consiste à mettre implicitement la France dans le même sac que l'Allemagne nazie pour ce qui est des causes des guerres.