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Crise - Page 8

  • Panem, non, mais circenses, oui !

    "Panem et circenses"... C'est comme cela, dit-on, que les empereurs assuraient la paix sociale.

    Eh bien nous, nous aurons les jeux du cirque, l'organisation de l'Euro 2016 de football, mais pas le pain !

    On croit rêver !! C'est Nicolas Sarkozy qui parle : "Nous, nous pensons en France que le sport c'est une réponse à la crise. C'est justement parce qu'il y a une crise, qu'il y a des problèmes, qu'il faut mobiliser tout un pays vers l'organisation de grands événements". La réponse à la crise, ce sera donc moins de "panem" pour ne pas dire "la rigueur", mais plus de "circenses" pour démobiliser le peuple, le distraire, au sens premier du mot.

    "Ce n'est pas l'engagement de la Fédération ou de la Ligue, mais l'engagement de tout un peuple", a ajouté notre Président. L'engagement de tout un peuple? Bah pas moi en tout cas! J'suis occupée à affûter mes arguments, à rassembler des piques, et à coudre des bonnets phrygiens....

  • Pourquoi les banques sont bien heureuses des politiques de rigueur qu'on nous impose....

    Waouh !!! Je viens de comprendre quelque chose!!!!

    Je vous raconte..... Je me disais par devers moi que je ne comprenais pas pourquoi les marchés poussaient à des politiques de rigueur pour réduire la dette, vu que la dette, ça peut être super intéressant à acheter puisque ça rapporte des intérêts ( et puis assez sûrs jusqu'à maintenant...). Et p't'être bien que j'ai trouvé une explication dans un article remarquable de Martine Orange et Laurent Mauduit : je leur pique un passage de leur article:

    "[...] Protégées par les Etats, qui s'interdisent d'avoir la moindre visibilité sur la situation exacte des banques et encore plus de faire le ménage entre les établissements sains et les autres, ces dernières continuent à faire payer à l'ensemble de l'économie leurs errements passés. Après avoir transmis la charge de la crise financière aux Etats, elles s'érigent en professeur de vertu budgétaire auprès des gouvernements. La charge n'est pas désintéressée: conscientes qu'elles vont avoir besoin de lever énormément de capitaux pour renforcer leurs fonds propres sur des marchés très encombrés – Etats, collectivités locales, entreprises ont aussi besoin de se financer –, elles tentent d'évincer les Etats, concurrents dangereux car les plus crédibles, du marché de la dette. Selon les estimations de l'Independent credit view, une agence de notation suisse, le système bancaire européen a un besoin de financement de 1.500 milliards d'euros d'ici à fin 2011. "

    Je traduis. Les banques ont failli couler. La situation de crise engendrée a nécessité l'intervention des Etats, qui du coup ont dépensé plus qu'ils ne gagnaient, d'où creusement de la dette. Une fois que la crise suscitée par les errements de la finance a bien mis les Etats dans la mouise, les banques, qui sont encore dans une situation délicate en fait,  travaillent à imposer des politiques de rigueur pour pouvoir récupérer les sous qui, naturellement, iraient plutôt se placer sur de la dette d'Etat...

    Trop fort, ça !!! Je sais bien que j'ai sans doute la vue un peu courte ( mais elle devient de plus en plus courte ces derniers temps!! Peut-être l'effet du bonnet phrygien qui me tombe un peu dans les mirettes depuis que je l'ai sorti de mon placard....), mais que le gouvernement sacrifie le peuple ( les dépenses de l'Etat, qui regroupent notamment toutes les aides sociales de l'Etat, APL,RSA ou l'aide aux adultes handicapés (AAH) par exemple, vont être réduites) sur l'autel des intérêts de la banque, moi, j'avoue, ça me scie un peu... Enfin non, ça ne me scie pas, parce que ça voudrait dire que je reste comme deux ronds de flan...non non non!!! Ca me met carrément colère.... Et justement, il s'appelle comment, l'article de Martine Orange et Laurent Mauduit?? "Les raisons de la colère". On le trouve là http://www.mediapart.fr//journal/france/260510/crise-les-raisons-de-la-colere#, et vous verrez ( si vous êtes abonnés...), en quatre pages, des raisons de la colère, il y en a !!

  • Frédéric Lordon : l'idée du Gros Bâton...

    Bon, c'est un long week-end .... il faut que vous lisiez ça : http://blog.mondediplo.net/2010-05-18-En-route-vers-la-Grande-Depression

    C'est du Lordon !! Et on voit que l'énervement gagne du terrain - et il y a de quoi !!! Moi, dans les grands jours, ce serait plutôt la référence aux piques et aux bonnets phrygiens, lui, c'est le "Gros Bâton"...mais en gros, on se rejoint... parce que ça commence à bien faire!

    Je vous laisse lire le texte en entier...mais moi j'ai bien aimé la toute fin: "Pourquoi s’embarrasser, le peuple, qui règle toutes les ardoises – comme chômeur (licencié par la crise), comme contribuable (les recettes à augmenter), comme usager (les dépenses à réduire), et bientôt comme salarié (« déflaté ») – n’a pas voix au chapitre. A moins que lui aussi ne finisse par avoir une idée. L’idée du Gros Bâton".

    Et puis il y a ce passage central dans le texte ! J'voudrais pas dire, mais dans la dernière interview que Frédéric Lordon m'avait accordée, il parlait de la crainte qu'il avait eue en 2008 de devoir remplir sa baignoire de patates au cas où... Je me demande s'il ne faut pas envisager sérieusement de faire quelques réserves, parce que c'est cohérent, ce qu'il dit... et c'est pas rigolo rigolo... Il ya 15 jours, j'ai déjà eu pour ma part quelques craintes sérieuses....

    "Ou alors attendons-le avec impatience – et les investisseurs au tournant. Car c’est en ce point précis que Dépression rime avec Gros bâton. S’il se produit, ce moment fera en tout cas événement. Car il faut se figurer ce qui suivrait d’un retournement unanime de la croyance financière prenant conscience que le plan, non plus à l’échelle d’un seul pays, mais de la zone tout entière, aboutit à l’exact contraire de qu’il vise et s’avère sans espoir. Le dessillement risque de faire mal, et une panique simultanée sur un grand nombre de dettes souveraines européennes ne sera pas belle à voir.

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  • Jacques généreux : Déclarer la guerre aux marchés financiers, et ne pas s'y soumettre...

    Parlons Net, le club de la presse web de France Info a reçu le 14 Mai dernier Jacques Généreux, économiste à Sciences-Po, ancien membre du PS, et membre actuel du Parti de Gauche.

    Si vous n'avez que 5 minutes, écoutez les 5 premières minutes!!! Mais vous verrez: une fois qu'on a commencé, on se s'arrête pas!!! Moi, je n'hésite pas: entre deux minutes de Lagarde et une heure de Généreux passée en boucle pendant 24 heures, je choisis Généreux!

    Mode d'emploi??? Vous lancez la vidéo, vous regardez deux minutes les beaux yeux bleus de Jacques Généreux....puis vous vaquez à vos occupations comme si vous écoutiez la radio....Un plan fixe, c'est de la radio, de toutes les façons, non?????

    A diffuser largement, bien sûr!! Et à écouter et réécouter par petits bouts: c'est magistral !

    et sur son blog on trouve cela: http://jacquesgenereux.fr/news/retraites-prendre-les-sociaux-liberaux-de-vitesse

  • Les deux crises de la zone Euro, par Jacques Sapir

    Je ne voudrais pas dire, mais le texte de Jacques Sapir publié sur Marianne 2 n'a été lu sur ce site que moins de 6000 fois! Et c'est plus que dommage.... C'est bien là que l'on voit les limites du Net.... à moins que les textes intéressants ne soient relayés, comme en Mai 2005, mais par des centaines et des milliers de petites mains.... La situation est grave - et la démocratie en danger, soit dit en passant, puisque décidément la politique se fait à la corbeille... Alors soit on se met la tête dans le sable en attendant de se faire bouffer par la coyote, soit on agit... Agissons!

     

    Les deux crises de la zone Euro, par Jacques Sapir - publié sur Marianne 2- 16 mai 2010

    Il faut se rendre à l’évidence. À peine calmée le lundi 10 mai par l’annonce d’une plan qualifié de « massif », la spéculation contre l’Euro a repris dès la nuit de lundi à mardi. Elle s’est amplifiée durant toute la journée du 11 mai. Le plan dit "massif" n'aura apporté que 24h de répit. Nous sommes à nouveau devant la perspective d'une crise systémique de la zone Euro.(1)

    La crise de l’Euro qui s’est déclenchée dans les derniers jours d’Avril 2010 combine une dimension conjoncturelle (la crise de l’endettement de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne et de l’Italie) et une crise bien plus structurelle. Cette dernière est caractérisée par la divergence des logiques entre les principaux pays de la zone Euro, ce que l’on a appelé le phénomène d’Eurodivergence.

    Elle se manifeste par un accroissement depuis 2000 des différences dans le domaine de l’emploi, de l’épargne et de l’investissement entre les pays de la zone Euro. Alimenté par les différences de dynamiques économiques et accentué par la politique allemande qui a cherché à profiter de sa position dans la zone Euro en transférant une partie des charges de ses entreprises vers les ménages, ce phénomène a induit des distorsions de productivité importantes. On a vu le déficit de pays comme l’Espagne, l’Italie, la Grande-Bretagne et la Grèce augmenter de manière très importante. Un pays comme la France qui était en excédent avant 2000 s’est retrouvé avec un important déficit. Ce sont ces différences de dynamique qui sont à la base de l’endettement de la majorité des pays de la zone Euro.

    Il ne saurait ici y avoir de solution tant que l’on conservera le principe de la monnaie unique sans l’adosser à un budget réellement fédéral. Or, la constitution de ce dernier, non pas à hauteur des 1,29% du PIB mais de l’ordre de 10% à 12% est pour l’instant une impossibilité politique. La crise structurelle de l’Euro apparaît comme sans solution à court terme, ce qui alimente la seconde crise, elle plus conjoncturelle.

    Cette crise a été déclenchée par un doute croissant sur les marchés financiers quant à la capacité de pays lourdement endettés de s’acquitter de leur dette. Ainsi, après avoir touché la Grèce, elle a frappé le Portugal, puis l’Espagne, puis l’Italie. Cette crise, d’abord latente durant le quatrième semestre de 2009, a connu une première accélération au début de 2010. Puis, devant l’incapacité des politiques à trouver une solution, on a connu une phase aiguë dans les premiers jours de mai 2010. Le plan adopté dans la nuit de dimanche 9 mai à lundi 10 mai devait y a mis un terme. La réaction des marchés prouve qu’il n’en a rien été et que le doute non seulement subsiste mais tend à s’amplifier.(2)

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  • Jacques Nikonoff : il ne faut pas rassurer les marchés, mais les démanteler...

    Dans le billet précédent, j'évoquais le papier de Jacques Nikonoff que l'on peut trouver là : http://www.m-pep.org/spip.php?article1689. Je ne vais pas vous le livrer en kit, mais outre le remarquable travail de recherche à partir de diverses sources de la réalité des mesures prises le week-end dernier, on trouve des propositions où je retrouve le Jacques Nikonoff si souvent interviewé dans Des Sous parce qu'il avait cette capacité à dégager les méninges  du brouillard ambiant par des propos que d'aucun jugerait pour le moins iconoclates....

    Moi, j'adore !!! Il faut "penser l'impensable" comme le disait un titre fameux de Serge halimi du Monde Diplomatique voici quelques années.... "Décréter l'hyper-austérité pour l'hyper-classe", moi, ça m'plaît !

    Je vous laisse lire, mais je pense 1°) qu'il faut lire le texte de Jacques Nikonoff en entier et 2°) qu'il faut prendre au sérieux ce qu'il dit....

    Dès que j'ai le temps, je vous mets une interview de Jacques Généreux qui est vraiment excellente également. On peut lire aussi sur Marianne 2 ce soir un texte de Jacques Sapir... et je cherche l'iinterview de Nicolas Dupont-Aignan, interviewé sur RFI cet après-midi : il a tenu la dragée haute aux journalsites vindicatifs en début d'interview... et c'était bien ! J'espère que l'interview de Jean-Luc Mélenchon ne vous aura pas échappé... Beaucoup des propos tenus sont à mettre en lien avec ceux de Jacques Nikonoff, les développent, les explicitent....

    Bonne lecture!

     " B.- Des mesures de ruptures avec l’Union européenne décidées par des pays ou de petits groupes de pays, qui sont des mesures de court terme

    Il n’est pas possible, dans le cadre de cet article, d’entrer dans le détail. Ce sera pour les jours et les semaines qui viennent. Mais il est possible de montrer les lignes d’action que chaque pays peut suivre, seul ou avec d’autres, pour se sortir de la crise, à partir d’une vision de gauche, internationaliste :

    • Annuler les plans d’austérité pour la population, décréter l’hyper-austérité pour l’hyper-classe.
    • Refuser les prêts conditionnés par l’hyper-austérité.
    • Sortir de l’euro et revenir aux monnaies nationales.
    • Dévaluer.
    • Annoncer le défaut de paiement pour les pays concernés.
    • Nationaliser la politique monétaire (la Banque centrale achète une partie des emprunts d’État…).

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