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démocratie - Page 2

  • La démocratie sans démos : un débat intéressant sur France Culture

    Je reste un peu en veille sur la seule question qui me semble valoir ces derniers temps : la réalité ou pas de la démocratie dans un contexte de mondialisation ( et d'Union Européenne....).

    Quelque part près de chez moi passait Catherine Colliot-Thélène, professeur de philosophie à l'Université de Rennes 1 qui, me disait-on, avait écrit un livre intitulé La démocratie sans "démos".

    Comme je n'avais pas pu y aller, je me suis quand même renseignée sur le livre, dans l'idée que peut-être, je pourrais aller interviewer cette philosophe, ou trouver dans son livre les débuts d'une piste à suivre...

    En furetant, j'ai trouvé cela : http://www.laviedesidees.fr/Peuple-et-democratie.html ( un long texte sur le livre qui en fait sentir la teneur),et cela (http://www.fabula.org/actualites/c-colliot-thelene-la-democratie-sans-demos_48734.php), très court. 

    Mais ce que je vous invite à faire, c'est à écouter cette superbe émission de France Culture, http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-le-peuple-qui-manque-rencontre-entre-mathieu-sapin-et-jeremie-dres-2011-10- avec
    Michael FOESSEL, philosophe.
    Gérard MORDILLAT, écrivain et documentariste.
    Marc WEITZMANN, écrivain et journaliste.

    ( accès direct au player : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4319391)

    Et il y a vraiment plein de choses à picorer ! Plein ! Qui mériteraient chacune un développement, mais on peut aussi bien écouter et faire résonner dans sa tête. Décidément, Mordillat, par exemple, j'adore !)

  • Pacte budgétaire : les parlements dessaisis

    Le seul et unique argument à avancer est celui de la démocratie! De fait, le pacte budgétaire dessaisit les parlements nationaux de ses pérogatives pour soumettre les budgets nationaux à la Commision européenne, instance non-élue.

    Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Jérôme Gleizes, membre de l'exécutif d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), dans un article passionnant  à lire sur Mediapart ( pour les abonnés) là : http://blogs.mediapart.fr/edition/article/070912/pourquoi-il-faut-dire-non-au-traite-europeen-tscg

    Extrait : [...]

    8. Une supranationalité budgétaire non démocratique.

    « Les parties contractantes veillent à assurer une convergence rapide vers leur objectif à moyen terme respectif. Le calendrier de cette convergence sera proposé par la Commission européenne, compte tenu des risques qui pèsent sur la soutenabilité des finances publiques de chaque pays. Les progrès réalisés en direction de l'objectif à moyen terme et le respect de cet objectif font l'objet d'une évaluation globale prenant pour référence le solde structurel et comprenant une analyse des dépenses, déduction faite des mesures discrétionnaires en matière de recettes, conformément au pacte de stabilité et de croissance révisé. » (article 3 alinéa 1a)

    La Commission européenne est investie d'un pouvoir très important. Elle est le juge et l'exécuteur de la décision. C'est elle qui détermine le niveau de déficit conjoncturel acceptable à partir de ses modèles économétriques. Ensuite, c'est elle qui exécute les sanctions. Normalement, ce pouvoir est dévolu au parlement élu démocratiquement. Jamais, un exécutif n'a été investi de tels pouvoirs sans contrôle. Au lieu de construire une supranationalité fédérale démocratique, on construit une supranationalité bureaucratique."

    Bon, moi je ne suis pas pour la supranationalité, mais cela n'enlève rien à la pertinence de l'argument.... Lisez, si vous le pouvez, le reste de l'article, c'est passionnant.

  • Et si on on parlait sérieusement de politique?

    En 2005,une douce musique était distillée aux oreilles des citoyens... Le TCE, c'était le bonheur assuré. Heureusement, il y a eu un référendum, et le peuple s'est quand même penché sur le sujet ( poussé par un certain nombre d'associations et partis, dont Attac sous la direction de Jacques Nikonoff et PRS de Mélenchon à l'époque...).

    En 2012, c'est encore mieux ! Le silence ne se fait pas après le vote comme ça a été après la raclée mémorable du 29 Mai 2005, le silence se fait avant - et avec l'assurance qu'on ne nous demandera pas notre avis !

    En somme, c'est mon dernier billet, là : http://j-ai-du-louper-un-episode.hautetfort.com/archive/2012/06/12/j-comprends-pas-tout-mais-ca-ressemblerait-a-un-coup-d-etat.html ( en plus de l'affaire du Two-Pack dont je n'arrive décidément pas à connaître les tenants et les aboutissants- là pour les dernières nouvelles : http://contrelacour.over-blog.fr/article-des-nouvelles-du-two-pack-ce-que-souhaitent-les-parlementaires-europeens-102399373.html).

    Et puis hier soir, je me disais: ce que j'écris, ça me rappelle un autre truc que j'ai lu récemment! Bah voui, c'était mon billet d'avant sur le dernier texte de Lordon ! Je me permets de remettre juste un extrait avec le surlignage en rouge que j'avais fait pour ceux qui sont presséou ont du mal avec le Lordon-dans-le-texcte :

    "…ou bien en faire des protectorats
    de politique économique ! Retour à la table des matières

    Et pourtant on peut imaginer d’ici rejouée la scène primitive, décidément indépassable, de la construction européenne, scène rendue plus aigüe encore sous le surplomb d’une crise ne laissant que l’alternative de l’effondrement et du dépassement, où l’ultimatum allemand (« à mes conditions sinon rien ! ») est voué à déboucher sur un nouveau compromis réglant bien moins le problème de fond qu’il ne le reconduit en pire. Car la crise, loin d’être une « simple » crise financière, est fondamentalement une crise politique, une crise de ce qu’on pourrait appeler « l’économie générale de la souveraineté », irrésolue tant que l’Allemagne inquiète – on peut d’ailleurs la comprendre – à l’idée de faire monnaie partagée, cherche obstinément les moyens institutionnels de garder sous (son) contrôle la souveraineté économique de ses partenaires – mais c’est cela le pas de trop qui sépare l’inquiétude légitime de l’entreprise insupportable de réduction des autres à la subordination.

    Or il ne faut pas douter que c’est bien dans cette direction que persisterait l’Allemagne qui, forcée de négocier un système d’eurobonds, le conditionnerait sine qua non à un approfondissement, mais carabiné, de l’appareil disciplinaire interne, en fait en proportion de l’allègement de l’appareil disciplinaire externe (celui des marchés [8]). Et sans hésiter à aller jusqu’à des clauses de suspension des gouvernements à la moindre dérive, avec prise directe des commandes de leurs politiques économiques nationales par des équivalents-troïkas.

    Décidément l’Europe monétaire, sans doute faute de l’avoir posé comme tel, ne se sort pas de son problème originel – problème de la maîtrise des externalités au sein d’une communauté de politiques économiques partie indépendantes, partie solidarisées. Et si le système des eurobonds résout (partiellement) le problème du côté « marchés financiers », par les effets mêmes de la mutualisation-consolidation, il n’y parvient qu’au prix d’un approfondissement de la contradiction du côté « politique », où il reconduit, en la poussant à un point probablement intolérable, la tare congénitale du mépris des souverainetés démocratiques nationales. Les eurobonds en place et le risque d’un défaut souverain (national) quasi annulé, il n’y aura plus à attendre des situations de crise sérieuse pour voir débarquer ces messieurs de la troïka, qui estimeront de leur devoir de s’inviter à la moindre incartade pour remettre à coups de latte dans le droit chemin le déviant à peine sorti des clous. La surveillance constante des politiques économiques nationales, jusqu’à les placer sous un régime de quasi-protectorat, sera ainsi présentée comme la « juste contrepartie » des facilités offertes par les eurobonds, et comme « nécessaire régulation » des effets d’aléa moral qui s’en suivent. Entre TSCG constitutionnalisant des règles d’or et police permanente de la politique économique, des eurobonds sous influence allemande pousseront donc la dépossession des souverainetés à un point où l’on testera à un degré inédit la capacité des peuples à supporter la vassalisation technocratique."

    Il paraît que nous sommes en période électorale! Le temps de la politique, non?? Du débat démocratique, de la confrontations des points de vue, non?? On s'acheine lentementmais sêrement vers une "constitutionnalisation" de règles économiques que nous avions rejeté en 2005, et l'on se tait??? Camarades, à vos plumes, à vos stylos, peaufinez les argumentaires, interpelez vos députés, les représentants des partis! Une critique de l'Union Européenne de gauche est possible. Possible, nécessaire, urgente !


  • J'comprends pas tout...mais ça ressemblerait à un coup d'état européen...

    Bon. L'alerte était venue de Patrick le Hyaric, un député européen  communiste. Et c'était là: http://patricklehyaricpe.wordpress.com/. J'avais mis un petit commentaire, qui a disparu, qui en somme disait: "Ouais, j'veux bien, mais il n'y a pas de sources à ce que vous dites!. Mettez-en, et on pourra relayer...".

    Et puis hier,  je suis allée faire un tour sur le blog de Laurent Pinsolle, que je tiens en très haute estime.C'était dans son article là : http://www.gaullistelibre.com/2012/06/europe-le-grand-dilemme-de-lallemagne.html. Et sous  son article, on trouvait un exemple des fameuses sources que je réclamais dans les commentaires de A.J Holbecq dont je suis les commentaires parce qu'ils me semblent intéressants. En remontant aux sources, on tombe sur un article du Monde qui s'appuie sur un article du journal allemand  Der Spiegel: http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/06/11/l-ue-preparerait-un-nouveau-plan-pour-des-euro-obligations_1716043_3234.html#xtor=AL-32280539

    Ca dit: " [...]

    Selon le journal, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, celui de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et celui de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, travaillent sur des projets en vue d'une "véritable union budgétaire" aux termes desquels les différents pays membres ne seraient plus en mesure d'émettre de nouvelles dettes indépendamment les uns des autres.

    UN MINISTRE DES FINANCES EUROPÉEN

    D'après le communiqué avant parution de Der Spiegel, les Etats pourraient disposer seulement des revenus déjà couverts par leurs propres recettes. Tout pays ayant besoin de plus d'argent qu'il n'a à disposition devra faire connaître ses besoins au groupe des ministres des finances de la zone euro qui décidera alors si ses demandes sont justifiées. A la suite de quoi seraient émises des euro-obligations pour financer ces nouvelles dettes.

    Un président, appelé au final à devenir un ministre des finances européen, dirigerait le groupe de ministres, qui serait contrôlé par un nouvel organe européen, dans lequel siégeraient des représentants des Parlements nationaux. Der Spiegel précise que ce plan ne serait valable que pour les nouvelles dettes contractées par les pays européennes et pas pour les anciennes.[...]."

     

    En allemand, c'est plus complet et c'est là : http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/spiegel-eu-plan-fuer-eine-echte-fiskalunion-a-837949.html. Je ne comprends pas tout tout, mais :

    " [...] Wer mehr Geld braucht, als er selbst erwirtschaftet, müsste seinen Bedarf bei der Gruppe der Euro-Finanzminister anmelden.

    Diese soll nach den Vorstellungen der vier hochrangigen EU-Planer entscheiden, welche Finanzwünsche von welchem Land in welcher Höhe gerechtfertigt sind. Das Gremium solle dann gemeinsame Euro-Anleihen ausgeben, um die Schulden zu finanzieren. Die exklusive Ministerrunde würde von einem hauptamtlichen Vorsitzenden geleitet, der am Ende sogar zum europäischen Finanzminister aufsteigen könnte.[...]

    Je n'ai pas le temps de lire trop de choses et je ne comprends peut-être pas tout... Mais en gros, ça s'apparenterait bien à un coup d'Etat parce que la politique budgétaire des pays ne serait plus décidée par les représentants élus par le peuple - et c'est pourtant une prérogative essentielle d'un Etat souverain. En somme, dimanche, ce n'est plus la peine de voter....: notre politique se fera à Bruxelles...

    Définitivement, la rupture avec l'UE doit être débattue !

     

  • Le Lordon nouveau est arrivé ! Et c'est "La fausse solution des eurobonds"....

    C'est un commentaire très intéressant de Joël Halpern sur le blog de Laurent Pinsolle ( 2° commentaire là : http://www.gaullistelibre.com/2012/06/et-si-le-supplice-de-leuro-durait.html) qui a attiré mon attention sur une nouvelle note de Frédéric Lordon. Evidemment, le thème, les eurobonds, ne m'alléchait pas du tout, vu que désormais je pense que le problème n'est pas dans la tuyauterie économique, mais dans un réel problème politique - et même démocratique-...mais bon, Lordon, moi je lis a priori ( au moins pour certaines formules qui sont vraiment jouissives !).

    Le texte de Frédéric Lordon est là : http://blog.mondediplo.net/2012-06-01-La-fausse-solution-des-eurobonds#nh9, mais comme le Lordon n'est pas toujours hyper-facile dans le texte si on n'est pas un ancien latiniste émérite, je me permets de le recopier et de surligner les meilleurs passages ( en somme, non pas ce qui aurait trait à la tuyauterie économique, mais ce qui permet une compréhension de ce qui s'est passé politiquement). C'est en-dessous ( et il n'y a rien de surligné au début, ça arrive ensuite en rouge...)

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  • Frédéric Lordon : leur dette, notre démocratie - transcription

    Vous vous souvenez peut-être de l'intervention très forte de Frédéric Lordon lors du colloque co-organisé par Attac et Médiapart... Eh bien Saadia m'en a envoyé la transcription ( merci à elle !) et elle est en-dessous  ( et là en PDF)


    "Leur dette, notre démocratie" : Frédéric Lordon

     

    Frédéric LORDON

    Leur dette, notre démocratie

     

    Conférence du 15 Janvier 2012 organisée par ATTAC et Médiapart

     

    Puisque les questions de cette table ronde sont posées carrément, j'ai pris le parti d'y répondre de même, c'est-à-dire sans circonlocutions inutiles. La question, c’est : « Quel remède à la crise démocratique européenne ? », ma réponse : « Le soulèvement ou la table rase par l'effondrement financier ».

     

    La démocratie représentative est morte...vive l'oligarchie autistique ?

     Ce sera l'un des deux en tout cas ; car la chose que par charité, nous persistons à appeler « démocratie représentative » est morte et bien morte, et ça fait un moment déjà : souvenez-vous de l’époque gratinée du Traite Constitutionnel Européen... Il apparaît aujourd’hui de plus en plus visiblement que nous vivons dans un régime politique assez spécial que nous pourrions qualifier d' « oligarchie autistique » et dans lequel il n'y a plus aucun mécanisme endogène de correction, plus aucune force de rappel entre gouvernés et gouvernants, et où presque tous les mécanismes de médiation et de représentation sont effondrés. Il faudrait parler des médiations médiatiques, syndicales et c’est évidemment la médiation proprement politique qui est en cause, à voir en tout cas le splendide deuxième tour qui s’annonce déjà et qui nous réserve dans le meilleur des cas l' équivalent fonctionnel radieux de la succession Papandreou par Papademos, Berlusconi par Monti, et Zapatero par Rajoy, et tout ce que vous voulez, c’est-à-dire le remplacement du même par le même. Et si d’aventure il y en a parmi vous qui auraient décelé dans le programme du candidat dit « socialiste » la moindre velléité de mise en cause sérieuse des structures de l’Europe néolibérale, surtout qu’il nous le fasse connaître...

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