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démocratie - Page 3

  • Lordon dans les Inrocks...

    Oups...je suis en retard pour répondre aux commentaires.... mea culpa... mais si ce n'était que cela... je suis en retard sur tout...

    Mais j'ai quand même pris le temps de lire un petit Lordon !!! Non, ce n'est pas un oxymore, genre truc improbable...Je vous jure, pour une fois, Lordon a fait concis...C'est là  http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/74705/date/2012-01-01/article/2011-vu-par-frederic-lordon-les-ingredients-du-desastre/

    Je vous le colle en-dessous :

    "Voué à se perdre dans la prolifération des événements de première grandeur, comme seules les crises historiques en réservent, l'exercice de la rétrospective économique a tout d'une gageure. Si vraiment il fallait donner une cohérence à l'année 2011, il est possible que, d'abord entendu en son sens étymologique, et puis peut-être en son sens ordinaire, ce soit le mot d'apocalypse qui, appliqué à la construction européenne, convienne le mieux. L'apocalypse, c'est la révélation, et ce que l'année 2011 aura révélé, visibles sans doute depuis longtemps mais à qui avait au moins le désir de voir, ce sont les irréparables tares de la monnaie européenne, désormais mises en pleine lumière, accablantes, incontestables aux yeux mêmes des plus bornés soutiens de "L'Europe", ce générique qui n'a jamais eu de sens sinon celui de rejeter dans l'enfer "nationaliste" des "anti-Européens" tous ceux qui avaient à redire, non pas à l'Europe, mais à cette Europe.

    D'impasses intellectuelles aux conséquences matérielles

    Il aura donc fallu l'extrémité de cette crise pour faire apparaître que toute la construction de l'euro a reposé - par négation calculée ou par franche bêtise ? on ne le saura pas - sur l'ignorance crasse de la souveraineté comme principe fondamental de la grammaire politique moderne - où l'on aperçoit que des impasses intellectuelles peuvent emporter de terribles conséquences matérielles. De toutes les atteintes que ce principe aura eu à subir, la pire sans doute aura tenu au choix de remettre délibérément la surveillance et la normalisation des politiques économiques aux marchés de capitaux, agencement expressément voulu par l'Allemagne, soupçonnant, en l'absence de tout mécanisme institutionnel capable de les rendre exécutoires, que les règles des traités (et du pacte de stabilité) ne vaudraient rapidement pas beaucoup plus qu'un "chiffon de papier".     ( note de Pascale : pour mieux comprendre la position de l'Allemagne, je pense que ça vaudrait le coup de réécouter l'interview que j'avais faite de Christian Laval dans laquelle il évoquait l'ordolibéralisme: c'est là : http://www.jaidulouperunepisode.org/006_Laval_toutes_les_interviews.htm)

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  • Quand je serai grande, je serai Daniel Mermet ...

    Mais nan !!!!! je plaisante !!!!!!

    N'empêche que l'helléniste que je suis a regretté de n'être pas celle qui a fait dire à Hervé Kempf ce qu'il dit dans les 10 premières minutes de l'émission qui a été consacrée à son dernier livre L'oligarchie, ça suffit.

    C'est là http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2076, à partir du troisième temps et à partir de 2 minutes 25... Moi, je vous le dis, parfois on se dit qu'étudier le grec et les Grecs, c'est plus que nécessaire et actuel, n'en déplaisante aux pourfendeurs de la Princesse de Clèves et aux éradiquateurs de l'option grec dans le secondaire....

    Très très très bonne écoute !!! C'est du bonheur qu'on peut réécouter en boucle....

  • Pascale serait de droite... et ça la contrarie...

    Bah crotte alors !!! Sur la dernière note, le débat s'est engagé dans les commentaires sur le fait de savoir si le clivage gauche-droite était pertinent ou pas... Bon, Pascale, elle, elle pense que c'est un clivage pertinent, juste au moins parce que sentimentalement elle le sent en elle, mais on ne va pas s'étaler sur le sujet....

    Mais....qu'un membre éminent du PS qui a mis un commentaire- ce dont elle est honorée, parce qu'elle sait d'où il parle au PS- laisse entendre que le fait d'être souverainiste ( assimilé dans le commentaire à "nationaliste"...) est un marqueur de droite, ça, ça lui tord les tripes....

    Voui voui voui...."Souverainiste"... c'est vrai qu'on est bien embêté avec ce mot.... n'empêche.... Si "souverainiste" suppose le fait qu'il semble important à la personne qui s'en revendique de soutenir qu'en dernier ressort la souveraineté populaire est l'élément déterminant de la démocratie, je m'en renvendique. Si par souveraineté populaire on entend le fait que le peuple doit être souverain, que toute décision doit donc découler de son pouvoir, je m'en renvendique. Si par cela, on entend que le peuple ne saurait se soumettre au pouvoir d'élites prétendument éclairées, que le débat démocratique doit simplement exister sur toute question et ne pas être confiné à des instances non-élues ( Union européenne, OMC, G20) où prévaut la négociation de type diplomatiq ue, je m'en revendique.  Si être souverainiste, c'est simplement  en fait réclamer ne serait-ce que leséléments primodiaux de la démocratie ( souveraineté du peuple, libération d'un pouvoir oligarchique, logos et agora, autrement dit organisation d'un débat réellement démocratique), alors je suis souverainiste. Si être souverainiste, c'est penser que le cadre d'expression de la démocratie, c'est la Nation, je suis souvenrainiste - mais que ceux qui récusent ce mot m'expliquent les modalités d'organisation d'une démocratie réelle ( qui suppose logos et agora) dans un cadre supra-national, je veux bien apprendre... Souverainiste... et pas nationaliste! Patriote sans doute, même si la notion peut sembler obsolète... Et vraiment pas de droite- même si je puis avoir de l'estime pour certaines personnes de droite...

    Décidément, le PS n'aura donc rien appris de la crise qui a souligné plus que jamais le fait que la mondialisation ( qui est un construit et non un état de nature...) est antinomique avec la démocratie en ce qu'elle a transféré aux puissances d'argent le pouvoir de décision concernant l'organisation économique et sociale des différentes nations, crise qui a souligné aussi  le fait que dès lors la notion de démocratie était de facto obsolète et le restera tant que l'on n'aura pas fait rentrer dans leur lit - par la contrainte réglementaire- ces forces d'argent, et que le seul cadre qui le permettrait est la cadre national ( euh...vous avez vu que l'Union Européenne ou le G20 a pris des mesures de réglementations, vous? Les Etats-Unis, en tant que nation, eux, oui...).

    Le PS se prendra encore une raclée parce qu'il n'est justement pas souverainiste, parce qu'il conchie de facto la démocratie et la souveraineté populaire, parce qu'il croit toujours en un internationalisme mal compris et mal venu qui laisse libre cours aux forces d'argent, parce qu'en cela il obère toute possibilité de politiques de gauche, parce que dans ses positionnements irréalistes il insulte l'intelligence des citoyens qui ont une compréhension des enjeux internationaux plus élevée qu'il ne le pense...

    Et on me dit qu'en votant PS je n'aurai sans doute pas tout ce que je veux, mais que je n'aurai pas ce que je ne veux pas....Mais avec le Ps, j'ai déjà eu tout ce que je ne voulais pas ! L'ouverture du marché des capitaux, Maastricht, le Traité de Lisbonne voté grâce à une modification de la Constitution avalisée de fait par les socialistes, la mise en concurrence des systèmes sociaux et fiscaux permise par l'ouverture des frontières, Lamy en grand prêtre du libre-échange et DSK au FMI, entre autres, entre autres....

    Allez, je vous dis les choses.... C'est parce que je suis de Gauche que je suis souverainiste....ou mieux... c'est pour pouvoir me revendiquer de Gauche et de politiques sociales progressistes que je suis souverainiste. Mais si on me prouve que l'on peut mener des politiques de Gauche - et en particulier LA politique de Gauche qui me semble essentielle, une politique de plein-emploi - d'une part dans une économie ouverte et d'autre part dans le cadre européen tel qu'il est pour de vrai avec les rapports de force qui y existent pour de vrai comme diraient les gosses, je veux bien cesser de l'être. A vos claviers pour me convaincre !

     

     

  • Madame de Romilly est morte: vive la démocratie ( grecque ) !

    Jacqueline de Romilly, la grande helléniste, est morte et l'hiver est encore plus triste... Parce que penser les Grecs, c'est penser la démocratie. Et que celle que nous vivons n'est pas en grande forme...

    Certes, on ne peut faire de comparaisons excessives entre la démocratie athénienne directe du V° siècle et nos démocraties représentatives modernes. Mais sans doute convient-il de rappeler ce qui soutendait la démocratie athénienne, c'était la conviction que la gestion des affaires publiques étaient chose commune, et que tout citoyen avait validité à s'exprimer sur le sujet parce qu'il était supposé en avoir la capacité. En somme, on ne considérait pas le peuple comme sot, immature, enfantin - un peuple dont on aurait voulu faire le bonheur malgré lui ( comme le supposait chez nous le discours gouvernemental sur la question des retraites...).

    Mieux : celui qui était soupçonné de tendre à subvertir les bases démocratiques de l'Etat, d'aspirer à un pouvoir trop personnel pouvait être ostracisé, c'est-à-dire en somme exilé pendant dix ans, sur un vote de l'Assemblée du peuple. Moi, j'écrirais bien quelques noms sur mon ostrakon, enfin au moins un, évident....

    Enfin, tout magistrat en charge des affaires publiques était soumis à la fin de son mandat à la reddition des comptes...

    Deux articles pour mesurer le fossé qui nous sépare  d'une telle démocratie. Une interview d'Emmanuel Todd que m'a signalé l'ami Hardouin, dont voici un extrait roboratif  ( l'interview en entier ici):

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  • Frédéric Lordon:Crise européenne, deuxième service...

    Bon bon bon, je n'ai pas bien le temps de relayer les beaux textes que je lis en commentant un peu...Mais il y a quelques jours, j'avais lu la première partie d'un noveau texte de Frédéric Lordon que l'on trouve sur son blog là : http://blog.mondediplo.net/2010-11-08-Crise-europeenne-deuxieme-service-partie-1

    J'attendais avec une très vive impatience la deuxième partie, et elle est là : http://blog.mondediplo.net/2010-11-15-Crise-europeenne-deuxieme-service-partie-2

    Eh bien j'avais déjà adoré la première partie, mais alors la deuxième !!! Il faudrait lire le texte de Lordon à petites doses, un peu chaque jour, sans se laisser entraïner par son style flamboyant...., parce que tout a une portée hallucinante ... et qu'il en arrive aussi à la question de la démocratie, qui in fine, pour moi, est la question centrale si on veut s'intéresser la la question sociale, dans le contexte général qui est celui du temps présent...

    Je ne vous mets qu'un bout, peut-être pas absolument clair si on n'a pas lu ce qui précède, mais bon.... Si j'ai le temps, je reviendrai sur le papier de Lordon...

    Mais surtout, lisez-le !!! en entier !! et à petites doses... Une dose de Lordon pendant 15 jours, ça dégage les neurones, j'en suis sûre... Et faites tourner ce papier...

     

    "Le mouvement d’ensemble est très réussi et sa cohérence interne n’est pas contestable. Mais on peut aussi ne pas vouloir de cette cohérence-là, spécialement si l’on considère que, les règles étant faites pour complaire aux marchés et les marchés pour faire respecter les règles, la subordination à la financiarisation apparaît en définitive comme l’unique principe directeur du modèle européen de politique économique. Or le groupe des créanciers internationaux réclame de la politique économique des orientations par construction hétérogènes, et en fait même antagonistes à celles qui correspondraient aux intérêts des communautés politiques nationales. Plus encore que la réforme des retraites, la volte-face des politiques économiques européennes, passant d’un coup de la relance à l’austérité, montre assez clairement l’éviction des impératifs économiques et sociaux internes de l’activité à soutenir par l’injonction externe de la valeur des titres souverains à maintenir, et fait apparaître comme jamais cette anomalie politique sans précédent à l’ère (supposée) démocratique, en quoi consiste la subordination des politiques publiques à une communauté tierce qui n’est pas celle du contrat social [11] !" "

  • Cynthia Fleury : La démocratie, ce n'est pas la réciprocité des mépris...

    Je me disais: "Mais c'est fou!!! Que disent les intellectuels sur le coup de force de N. Sarkozy?? Rien? Que dalle?? Nada??!!!" Non seulement on a la Gauche de gouvernement que l'on a, mais en plus des intellectuels inexistants! Pfuiiii!! je meurs !!".

    Et puis j'ai lu le Monde! Et dans le Monde, il y avait cela: http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/10/23/cynthia-fleury-la-democratie-ce-n-est-pas-la-reciprocite-des-mepris_1430041_823448.html. Tout est bon dans cet article ou presque, et ça fait du bien le rappel de cette évidence: " Dans les démocraties modernes, il y a d'un côté des citoyens éclairés, des citoyens responsables, et de l'autre des élites éclairées, des élites responsables.". Oui, on n'est pas que des ânes bâtés qui ne comprenont rien ! Etre démocrate, c'est penser que les citoyens sont éclairés et responsables, qu'il convient de parler réellment politique avec eux parce qu'ils en sont capables, et non pas faire de la "pédagogie" déscendante, des élites éclairées vers le peuple frustre...

    "Le mouvement social est-il moins légitime qu'un pouvoir élu ?

    Cynthia Fleury : On est dans l'erreur si l'on pense que la démocratie, c'est d'un côté un pouvoir représentatif, seul légitime, et de l'autre côté une foule. Même si le gouvernement affirme qu'il a orchestré la négociation, il ne l'a pas orchestrée jusqu'au bout, c'est-à-dire qu'il a refusé de reconnaître la valeur, la nécessité, la légitimité des acteurs publics que sont les syndicats, les partis politiques, les associations.

    Dans les démocraties modernes, il y a d'un côté des citoyens éclairés, des citoyens responsables, et de l'autre des élites éclairées, des élites responsables. On peut estimer que les citoyens ou que les élites ne sont pas assez éclairés et jouer à se dénigrer perpétuellement mais cette attitude ne conduit nulle part. La démocratie, ce n'est pas la réciprocité des mépris."