Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

allemagne

  • Jean-Michel Quatrepoint : la classe dirigeante française a choisi de faire passer les intérêts de la construction européenne avant ceux de la France

    Jean-Michel Quatrepoint, Union européenne, AllemagneJean-Michel Quatrepoint est un de ceux que je suis de l'oeil depuis un certain temps... Je l'ai rencontré en Mars dernier à propos du traité de libre-échange en cours de négociations entre les Etats-Unis et l'Union Européenne. Il m'avait alors dressé un panorama géopolitique consternant : http://ilfautledire.fr/2014/03/jean-michel-quatrepoint-traite-transatlantique-la-france-entre-usa-chine-et-allemagne/

    Je ne suis pas la seule à l'avoir repéré ! Et c'est dans Marianne qu'on peut lire un article on ne peut plus intéressant, surtout si on le met en lien avec l'interview de JP Chevènement dont je parlais dans un billet récent, et celle d'Emmanuel Todd que je mentionnais dans mon billet précédent... Il est là : http://www.marianne.net/Quatrepoint-Il-faudrait-tenir-tete-a-Angela-Merkel_a240717.html

    C'est dans le sous-titre de l'article que l'on trouve le point le plus marquant et ce qui interroge le plus et que j'ai repris en titre : "la classe dirigeante française a choisi de faire passer les intérêts de la construction européenne avant ceux de la France".

    Si j'étais journaliste dans un grand média et que je pouvais interviewer les hommes politiques de premier plan, c'est sur cela que je les interrogerais, les raisons qui leur font soutenir mordicus la construction européenne, la logique qui est la leur... Parce qu'un vrai débat démocratique devrait permettre d'interroger réellement les hommes politiques sur les raisonnements qui sous-tendent leurs choix. Ces raisonnements, ces paris, n'étaient peut-être pas ineptes en leur temps, mais mis en face de la réalité, sans doute devraient-ils être revisités...

    .

  • Emmanuel Todd : France, Allemagne, Union Européenne

    todd1.jpgC'est sur le site d'Olivier Berruyer, www.les-crises.fr, que l'on trouve une très longue interview d'Emmanuel Todd.

    Le premier volet porte ce titre : " La France s’est mise en état de servitude volontaire par rapport à l’Allemagne,"....

    L'important n'est pas de savoir si Emmanuel Todd a raison partout et en tout endroit de cette interview. Ce qu'il est important de saisir, c'est en quoi ce qu'il dit nous permet de mieux comprendre le monde, en particulier dans ses aspects géopolitiques, si on met ses propos en lien avec d'autres analyses que nous avons lues, ou simplement avec le fruit de notre propre pensée.

    Je pense donc qu'il faut que vous lisiez cette interview. Ne cherchez pas tant à savoir où Todd se trompe ( oui oui, parce que parfois, oui, Todd dit des bêtises....) qu'à trouver ce qui est pertinent - et essentiel à la compréhension du monde...

    C'est ce que j'en dis ! Bonne lecture ( Olivier Berruyer nous promet une version finale en PDF quand toutes les parties de l'interview auront été publiées... A vos tablettes !)

  • Chevènement nous explique 30 ans de choix socialistes...

    Marianne.jpgZut ! Je voulais vous dire d'acheter Marianne pour lire le long entretien de Jean-Pierre Chevènement avec Eric Conan ( parce que donner des sous à un journal qui fait souvent entendre des voix alternatives, c'est important !), et puis j'ai tardé, tardé... et il n'est plus en kiosque....

    Mais heureusement, on trouve l'interview de JPC sur son blog ! Evidemment, il faudrait tout lire !!! Et vous le pouvez là : http://www.chevenement.fr/L-action-de-la-gauche-a-participe-au-desarroi-francais_a1653.html

    Mais si je dois mettre un extrait, le voici ! :

    " Marianne : Vous avez publié peu avant l’élection présidentielle de 2012 La France est-elle finie ? (Fayard). Deux ans après la victoire de François Hollande la question se pose plus que jamais vue la situation très inquiétante de notre pays. Ne faut-il pas ajouter une autre question – la gauche française est-elle finie ? – étant donné ce mélange de panique et d’impuissance dont elle fait preuve, qu’il s’agisse de la dernière crise du gouvernement Valls ou de l’ambiance délétère régnant au Parti socialiste qui se réunit ce week-end à La Rochelle ?

    Jean-Pierre Chevènement : Ces soubresauts étaient prévisibles mais ce n’est que l’écume des choses. Aucun redressement n’est possible sans une prise de conscience beaucoup plus profonde. Car le désarroi français vient de très loin. Je le résumerai ainsi : nous ne savons plus qui nous sommes. A cette désorientation intime, l’action des gouvernements de gauche depuis trente ans n’est malheureusement pas étrangère. Me revient un propos de François Mitterrand prononcé sur le ton de la confidence, en 1979, à la veille du Congrès de Metz : « Nous sommes d’accord sur tout, Jean-Pierre, à une différence près : je ne crois pas qu’à notre époque, malheureusement, la France puisse faire autre chose que de passer à travers les gouttes ». Hubert Védrine, dans un remarquable ouvrage [1], a fort bien décrit le changement de paradigme opéré, de 1983 à 1985, par François Mitterrand et par le Parti socialiste à sa suite : substituer à un dessein national de transformation sociale l’ambition de « construire l’Europe », fût-ce sur la base du néolibéralisme qui triomphait alors dans le monde anglo-saxon. Là est la racine du mal : l’abandon de notre Etat stratège et la profonde désindustrialisation du pays.


    François Mitterrand n’était pas cet acteur politique que continue de vénérer le Parti socialiste ?...


    Il avait vécu l’effondrement de la France en 1940, produit de notre affaissement démographique, économique et surtout moral après 1918. François Mitterrand qui avait mesuré, à Vichy en 1941-42, les impasses de la « France seule », était persuadé, dès 1943, que l’hégémonie des Etats-Unis bornerait, désormais, notre horizon historique. Comme pour beaucoup de Français, « l’Europe à Six » pouvait lui apparaître comme une « France en grand ». C’était une erreur de perspective : l’Allemagne, divisée, voyait d’abord dans une Europe appuyée sur les Etats-Unis le moyen de refaire son unité. Mais c’était un pari jouable sur l’idée d’une Europe un jour capable d’exister par elle-même. Après l’effondrement de l’URSS, François Mitterrand eut le bon réflexe de proposer une Confédération incluant la Russie. Idée rejetée avec force par les Etats-Unis et par les pays anciennement membres du pacte de Varsovie : l’élargissement se fit donc avec ceux-ci. D’où cette Union européenne non seulement ouverte à tous les vents mais à la fois « germanocentrée » et sous influence américaine.

    Que s’est-il produit dans l’histoire de la gauche pour qu’elle soit passée si rapidement avec Mitterrand de l’extrême volontarisme des années 70 – avec le Programme commun - au suivisme néo-libéral actuel ?


    Ce fut le choix d’une toute petite élite de socialistes libéraux dont le grand architecte fut Jacques Delors. L’histoire de ce grand retournement du PS dans la décennie 1983-93 a bien été décrite dans l’ouvrage d’un professeur d’économie à Harvard, RAWI Abdelal [2] que je vais citer pour éviter d’avoir à me citer moi-même [3]. Il montre que c’est Delors qui a été en 1985 à l’initiative de la complète libéralisation des mouvements de capitaux non seulement à l’intérieur de l’Europe mais vis-à-vis des pays tiers. C’était un retournement historique de la position de la France. Le branle ayant été donné, le représentant de la France au sein de l’OCDE, M. Chavranski, a fait prévaloir en 1989 la codification de la libération des mouvements de capitaux entre les pays développés. Abdelal éclaire le donnant-donnant franco-allemand : après avoir obtenu la libéralisation des mouvements de capitaux, le chancelier Kohl a levé son veto à la mise sur orbite de la monnaie unique. Jacques Delors, écrit Abdelal, « a su imposer à travers l’Acte Unique les règles les plus libérales qu’on puisse imaginer. La suppression du système dirigiste qui avait encadré l’économie française pendant quarante ans donna lieu - je cite toujours Abdelal – avant mars 1983 à une discussion qui apparaît rétrospectivement comme une lutte pour l’âme du socialisme français ». Abdelal montre que le choix d’accrocher définitivement le franc au mark en mars 1983 a entraîné toute la politique de libéralisation ultérieure. Et voilà pourquoi votre fille est muette, suis-je tenté de dire aux socialistes qui s’interrogent aujourd’hui sur « la mort de la gauche ». Ils devraient faire des lectures du livre d’Abdelal à La Rochelle !

    Une légende de gauche s’accroche pourtant au rôle de la droite des années 80 et 90 dans la dérégulation et les privatisations…
    C’est l’inverse : Rawi Abdelal montre que la droite française n’aurait pas osé lever les contrôles sur les opérations en capital. Comme le dit Pascal Lamy : « Lorsqu’il s’agit de libéralisme, il n’y a plus de droite en France. … La gauche devait le faire, parce que ce n’est pas la droite qui l’aurait fait ». Cette ardeur à surpasser la droite s’explique, selon Abdelal, par le souci de « gagner en crédibilité » : « Ces socialistes libéraux étaient mus par le souci de se doter d’une identité politique attrayante et d’un profil moderne, compétent, tranchant avec « l’archaïsme de la gauche traditionnelle » ». La « parenthèse » libérale ouverte en 1983 ne s’est jamais refermée et le PS n’a jamais remis en cause le parti pris ultralibéral qui est au cœur des traités qu’il a élaborés et votés depuis près de trois décennies. Et pour cause ! La globalisation a été voulue par les Etats-Unis mais elle a été codifiée par des Français !

    [..] "

     

  • Jean-Michel Quatrepoint : Traité transatlantique, la France entre USA, Chine et Allemagne


    Jean_Michel_Quatrepoint_traite_transatlantique... par pascale-fourier

    ( SON en MP3 et transcription téléchargeables sur http://jaidulouperunepisode.org/Interviews.htm)

    Version son travaillé...
    podcast

    Une des raisons qui ont fait que j'avais arrêté Des Sous était le sentiment que j'avais que concentrer son attention sur l'économie était se tromper de chemin ( et Des Sous se voulait une émission d'initiation à l'économie...). Le problème auquel nous étions confrontés était un problème politique ( un problème de souveraineté, comme le dit Frédéric Lordon dans son dernier ouvrage, La malfaçon) et une absence de réflexion géopolitique, manifeste dans le silence qui entourait le fait que le rôle prééminent de l'Allemagne dans l'Union Européenne était passé sous silence, voire impensé...

    C'est peu dire que j'ai été heureuse d'entendre, en Septembre dernier,  le colloque organisé par la Fondation Respublica sur le traité transatlantique où l'on pouvait entendre Xavier Bertrand, Hubert Védrine, Jean-Luc Gréau et Jean-Michel Quatrepoint ( voir mon compte-rendu et le verbatim ici.). car de géopolitique, il n'a été question que de cela !

    A ce colloque, j'ai (re)-découvert Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique et auteur de nombreux ouvrages, dont La dernière bulle sur la dernière crise. Il confirmait ce que j'avais lu et analysé là : http://j-ai-du-louper-un-episode.hautetfort.com/archive/2013/05/28/pacte-transatlantique-extraits-du-rapport-de-claude-revel-a.html, en l'élargissant... Le traité transatlantique, s'il est signé, fera entrer la France dans un vaste jeu géopolitique entre les USA et la Chine, liera notre sort aux Américains, au grand profit de ceux-ci - et de l'Allemagne... Il est urgent que les journalistes se saisissent du dossier, questionnent les politiques, et suscitent enfin un vrai débat démocratique sur ce dossier, porteur de tant de dangers ! 

  • Quand Elisabeth Lévy suscite une des meilleures interviews d'Emmanuel Todd !

    Le titre donné à cette interview de 2011 est assez nullissime, Emmanuel Todd : "Annulons la dette du Vieux Monde !", mais l'interview elle-même est succulente ! Si je joue, moi,  à la petite libérale, Elisabeth Lévy l'est vraiment! Et elle permet à Emmanuel Todd de tenir des propos fermes, intellectuellement réjouissants.

    Ca commence avec tambours et trompettes : "[...] Bruxelles, les marchés, les banques, les agences de notation américaines : ces faux nez camouflent la prise du pouvoir politique, à l'échelle mondiale, par les plus riches. Sous couvert de protéger l'argent des petits épargnants, les marchés, ce sont tout simplement les plus riches jouant avec les États. Les riches ne se battent pas contre les États, ils se battent pour les contrôler encore mieux[...]"

    Et la suite est là, sur le site du Point : http://www.lepoint.fr/economie/emmanuel-todd-annulons-la-dette-du-vieux-monde-13-12-2011-1406951_28.php

    A lire impérativement, et lentement.

  • Todd : la France n'est pas l'Allemagne, ce n'est pas germanophobe de le dire

    Je cherchais une vidéo pour vous, une video repérée grâce à un commentaire fait sur le très très bon blog de Laurent Pinsolle. Bon, pas garanti que je retrouve ma fameuse vidéo, mais en attendant j'ai trouvé cela : http://www.marianne.net/Todd-la-France-n-est-pas-l-Allemagne-ce-n-est-pas-germanophobe-de-le-dire_a213561.html.  sur Marianne2.

    Et évidemment qu'il faut lire cela !

     

     ( La video est là : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=rRHp3cEPv-Q#! et c'est vraiment à écouter en faisant son repassage - pfuiii !! Dire qu'on pourrait en faire un bon fichier-son en resserrant le propos que sur les propos d'Emmanuel Todd... Je ferai un billet plus tard dessus, parce c'était ça, mon objectif, mais il est minuit....)