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C'est drôlement bien chez les autres ! - Page 23

  • Démondialisation : LE site !

    Bon bon bon, j'avoue, je les connais, les membres du "Manifeste pour un débat sur le libre-échange"... Vous me direz qu'avec en son sein Emmanuel Todd, Jacques Sapir, Jean-Luc Gréau, Frédéric Viale, Aurélien Bernier, ça finissait par ressembler aux prémices d'un club des anciens invités de Des Sous... et des Hommes..., et que je ne pouvais pas louper cela...

    Du coup, on a monté un petit site... et pour ceux qui veulent suivre ce qui se dit sur la démondialisation, c'est là qu'il faut aller.... On met les liens vers tous les articles de presse ou de blog qui en causent... En somme, c'est vraiment l'endroit à fréquenter ( et à faire connaître..).

    C'est donc là : http://manifestepourundebatsurlelibreechange.eu/

  • Todd, Sapir, Lordon, Cassen, Nikonoff, Bernier au colloque du 11 Juin du M'pep

    Le M'pep a organisé le 11 Juin dernier un colloque qui valait carrément le détour. Thème. Que faire de l'Union Européenne. Intervenants?  Emmanuel Todd, Jacques Sapir, Frédéric Lordon, Bernard Cassen. Je n'ai pas pu y aller, mais j'ai regardé les vidéos. Si j'étais vous, je regarderai celle qui est en-dessous, puis j'irai sur le site du M'pep voir la video 19 ( avec Lordon en particulier, et la dernière scène hilarante de J. Nikonoff tendant à ses invités des billets à l'effigie de Jaurès, Robespierre ou Louise Michel !!)

    En video 10 regardez la question qui tue dans les 2 premières minutes : Jean-Michel reste bien la mouche du coche avec ses questions décapantes qui placent le doigt là où ça fait mal.

     Lordon lui répond en 16, à 8mn 42...

    Là, ce sont les réponses à la salle, et je n'avais pas vu qu'il y avait bien avant cela l'intervention de chacun des invités : c'est là, et vous aurez sans doute le meilleur là ! Je ne l'ai pas encore écouté, vu que je ne l'avais pas trouvé...

    Oui, le son est pourri, ne me grondez pas, je n'y suis pour rien ! Mais en mettant très fort, on arrive à suivre même en faisant la vaisselle, comme moi je l'ai fait.... Bonne écoute !

     


    18-Echanges avec la salle lors de la table ronde... par M-PEP

     

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  • JP Chevènement: Contre Marine Le Pen, la République, la vraie !

    Je n'avais pas bien lu ce papier de Chevènement.... J'ai eu tort.... Il est en entier et j'ai mis en-dessous les passages essentiels pour moi...

    [...]

    Les tenants de la « pensée unique » s’avisent avec un mélange de terreur feinte et de délectation secrète de ce que Marine Le Pen chercherait, depuis son discours d’investiture le 16 janvier 2011, à réaliser une sorte de « hold-up idéologique » sur le discours de la gauche républicaine, en reprenant à son compte le thème de l’Etat protecteur.

    [...]

    Tout cela fait partie d’un très banal travail de récupération politicien. Si le PS et la droite ont laissé tomber le drapeau de l’indépendance nationale et même d’une conception exigeante de la République, à qui la faute ? Et si le Front national cherche à récupérer cet héritage en déshérence, il faut être idiot pour applaudir et pervers pour renverser les rôles en imputant à la gauche républicaine la responsabilité du hold-up dont elle est victime ! C’est le degré zéro de la réflexion politique.

    Il est vrai qu’une nouvelle étape de développement de l’extrême droite se dessine : la fille ne vise pas seulement à faire oublier les outrances du père. Le moment est venu pour elle d’occuper systématiquement, non pas seulement au nom de la nation mais au nom de la République elle-même, le terrain laissé libre à la fois par un PS qui a troqué depuis longtemps le discours social qu’il tenait vis-à-vis des couches populaires contre un discours « sociétal » et par une droite atlantiste et « occidentaliste » qui a abandonné l’héritage universaliste de la nation française.

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  • Le protectionnisme plébiscité par les Français: une analyse du sondage par Jacques Sapir

    Dans un billet précédent, je vous ai parlé de cet incroyable sondage qui fait que je me sens moins seule dans la vie : le protectionnisme, je ne suis décidément pas la seule à penser qu'il faudrait plus qu'y songer, mais en somme nous serions des millions à penser de même....

    Bon. Jacques Sapir parle mieux de ce sondage que moi... et justement il a fait un papier dessus que je vous mets in extenso ci-dessous, mais que vous pouvez lire aussi sur le site du Manifeste pour un débat sur le libre-échanhe à l'initiative de ce sondage.

     

    Le protectionnisme plébiscité par les Français: une analyse du sondage par Jacques Sapir

    "L’identification des méfaits du libre-échange sur l’économie française apparaît à une grande majorité de français, à tel point que l’on peut parler d’une prise de conscience massive, dépassant les cadres des partis politiques, et exprimées par quasiment la totalité des couches de la société. L’ancienne opposition entre diplômes et non-diplômés qui avait été mise en avant lors du référendum de 2005 n’existe plus.

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  • Lordon, la mondialisation... et la souveraineté

    Bon.... finalement je vous mets l'une des grandes parties du texte de Lordon que j'évoque dans le billet précédent....

    Vous le lisez bien, lentement, posément.....c'est un trésor....

     

    Les surlignages, mises en gras et autre fioritures sont... de moi....

     

    La question décisive de la souveraineté Retour à la table des matières

    Les signataires objecteront qu’ils visent moins loin que le monde : l’Europe. Et on peut leur accorder en effet qu’il y a matière à réfléchir à la circonscription de la régulation « régionale », sans exclure a priori que la « région » aille au-delà de l’actuelle nation. Encore faudrait-il pour ce faire poser le problème comme il convient, c’est-à-dire en termes politiques, et plus exactement sans hésiter à prononcer le mot-clé : souveraineté – mais, après démondialisation, ce mot-là également ne va-t-il pas devenir un imprononçable, et puis logiquement, peu après, un impensable ? Il vaudrait mieux éviter, sauf à ce que, vaincue par la peur de la déchéance « nationaliste » et « souverainiste », la gauche critique se retrouve à poil et incapable de poser le moindre problème fondamental.

    C’est qu’en effet il n’est pas d’autre prémisse possible au débat mondialisation/démondialisation que celle qui tient la souveraineté d’un peuple pour le concept-clé de l’époque moderne. La modernité, au sens conceptuel du terme, dont on verra sans peine qu’il s’oppose en tout aux bouillies des usages éditorialistes de ce mot, c’est que des communautés humaines se déclarent maîtresses de leur destin – souveraines. Voilà le fait constitutif de notre horizon historique et politique, la donnée cardinale dont l’ignorance condamne irrémédiablement à l’insignifiance. Or, à l’exact inverse de tous ses amis qui répètent en boucle qu’elle est la modernité même, la mondialisation est anti-moderne précisément au sens où elle organise la dépossession des souverainetés partout où elles existent, sans leur offrir la moindre solution de re-création. La substitution insistante du terme « gouvernance » à celui de « gouvernement » est bien là pour dire le projet général de la dégouvernementalisation du monde, c’est-à-dire de sa dépolitisation. Surtout pas d’Etat – quelle qu’en soit la circonscription –, donc pas de loi, à l’extrême rigueur des règles mais minimales et sans force, et surtout, bien sûr, de l’« éthique »… C’est dans cet univers libre de toute force politique souveraine, la seule qui serait capable de les contenir, que les forces du capital veulent être seules significatives à se mouvoir.

    Il fallait donc d’abord déborder les souverainetés nationales, ces lieux ignobles de l’arraisonnement politique des excès privés du capital. Sous couleur de la Terre plate [3] et du monde enfin un, l’abattement des frontières s’en est chargé. Et en effet : quand le financement des déficits est entièrement abandonné aux investisseurs internationaux, quand ceux-ci ont entièrement barre sur les orientations fondamentales des politiques économiques (et commandent la rigueur sans fin), quand les gouvernements se targuent de réformer les retraites au nom du triple-A à maintenir, quand les entreprises peuvent exciper de l’argument aussi ignoble que bien fondé des actionnaires à satisfaire pour justifier les plans sociaux, quand la « liberté d’établissement » promue par le Traité européen autorise tous les chantages à la délocalisation sans que les gouvernements locaux ne puissent mot dire, quand les riches pratiquent l’évasion fiscale à grande échelle sans qu’on puisse les rattraper, en effet la souveraineté n’est plus qu’un souvenir puisque les peuples ne maîtrisent rigoureusement plus rien des éléments fondamentaux de leur destinée.

    L’anti-démondialisation, ou l’oubli de la souveraineté Retour à la table des matières

    Malheureusement pour les libéraux, la souveraineté attaquée dans les faits résiste dans les esprits. D’où elle ne cessera d’exiger sa reconstitution. Telle est la force de la modernité – la vraie – qui a rendu la dépossession intolérable, en tout cas au-delà d’un certain seuil. Les nécessités de la mondialisation-externalités s’ajoutent aux agressions de la mondialisation-libéralisation pour appeler (les premières authentiquement, les secondes hypocritement) à des redéploiements outre-nationaux du principe de souveraineté. Mais rien ne vient, et pour cause : la force active de la libéralisation n’a aucune intention de reconstituer ailleurs ce qu’elle a si bien réussi à dissoudre ici, et se tient fermement à son projet de grand vacuum politique mondial.

    Or le principe de souveraineté est notre invariant politique de longue période. Mais il est en crise profonde de se trouver entre deux réalisations historiques – et la crise ne tombe pas entièrement du ciel : elle a été pour partie (la partie de la mondialisation-libéralisation) délibérément organisée. La mutation territoriale du principe de souveraineté engage alors dans une transition très longue dont les tensions menacent d’être intenables. Lieu de tous les malentendus, la mondialisation est ainsi un point de rencontre paradoxal entre les hypocrites à qui « l’horizon du monde » sert à différer éternellement toute reconstitution du politique, et ceux qui croient sincèrement en la perspective d’une cosmopolitique, c’est-à-dire d’une constitution politique de l’humanité entière. A ces derniers, il faut rappeler ce mot de Keynes qu’à long terme nous serons tous mort, et qu’un projet cosmopolitique qui laisserait le principe de souveraineté en suspens tout le temps de sa transition jusqu’au glorieux avènement final de la constitution politique mondiale durera un peu trop longtemps pour les simples populations – et de ce point de vue ils devraient s’inquiéter de se retrouver bientôt au côté de Jacques Attali, inlassable promoteur du gouvernement mondial et prototype même en cette matière de l’idiot utile.

    On pourrait accorder sans difficulté aux signataires que le redéploiement outre-national de la souveraineté est un sens de l’histoire possible, souhaitable même, mais sous la double clause consistant d’une part à en reconnaître la très longue durée de réalisation, et d’autre part (surtout) à admettre que le processus doit se soumettre à l’impératif de maintenir continûment, sous une forme ou sous une autre, le principe de souveraineté, tout le temps de la transition – et si pas capable, s’abstenir  ! Les stratégies de long terme qui ignoreraient cette condition, à l’image par exemple de la fausse promesse de l’actuelle « Europe politique », sont intenables. En combinant le déni délibéré de souveraineté et l’agression sociale répétée, la mondialisation, sous l’effet de sa crise propre, a porté cet intenable à un point critique. Il va donc falloir que l’histoire accouche de quelque chose, et tout de suite ! Mais que peut-on attendre d’elle à si court terme ?

    Quoi qu’on en pense, la solution de la reconstitution nationale de souveraineté impose son évidence parce qu’elle a sur toutes les autres l’immense mérite pratique d’être là, immédiatement disponible – moyennant évidemment les transformations structurelles qui la rendent économiquement viable : protectionnisme sélectif, contrôle des capitaux, arraisonnement politique des banques, autant de choses parfaitement réalisables pourvu qu’on le veuille. Que les peuples soient tentés de faire retour, et par le chemin le plus court, aux reconstitutions de souveraineté qui sont à leur portée, il n’y a pas lieu de s’en étonner, encore moins de leur en faire la leçon. On observera tout de même au passage que, contrairement aux critiques épouvantées de la démondialisation, en cela fidèles à un topos libéral type voulant faire croire que tout retour en arrière porterait la guerre – M. Lamy n’a-t-il pas déclaré que le protectionnisme était nécessairement xénophobe et belliqueux ? et les référendums européens n’ont-ils pas systématiquement agité cette menace ? –, les années fordiennes qui, considérées depuis les normes modifiées d’aujourd’hui, ont tout de l’horreur nationaliste (concurrence ultra-restreinte, délocalisations impossibles, marchés financiers sur-encadrés), auront été étrangement paisibles… Il ne s’agit pas d’en tenir ici pour une simple reproduction passéiste d’un âge d’or perdu (et dont la dorure doit beaucoup à des enjolivements rétrospectifs), mais de dire l’inanité des prophéties apocalyptiques qui accompagnent maintenant systématiquement l’idée de ne pas s’abandonner complètement à la perspective unique du monde mondialisé.

    Cependant les signataires sont sensibles, et ils ont raison de l’être, aux mouvements de révolte des peuples européens. Voilà ce dont l’histoire pourrait aussi accoucher, et vite – car à force d’être éperonnés, même les bestiaux les plus paisibles finissent par ruer. Mais ces mouvements, quoique tendant évidemment à s’émuler et à se rejoindre, restent cependant nationaux dans les objectifs qu’ils peuvent viser – ne s’adressent-ils pas d’abord à leurs pouvoirs publics ? qui va manifester à Bruxelles ? Aussi faut-il se demander à quelles conditions ils pourraient se trouver un débouché politique proprement européen. Répondre à cette question suppose alors de naviguer entre les écueils symétriques de la position outre-nationale de principe qui a définitivement (et prématurément) prononcé la disqualification du national, et la position nationale souverainiste qui ne veut même pas penser la possibilité d’un redéploiement territorial du principe de souveraineté.

  • Quand Attac attaque la " démondialisation", Lordon dégaîne...

    et c'est tant mieux....

    Vous avez peut-être remarqué, mais il y a quelques jours, je suis sortie de mes gonds.... C'était à propos d'un article publié sur Mediapart par 9 membres du Conseil Scientifique d'Attac... Ce n'est pas que je sois fainéante, comme me l'a dit un jour un "camarade" de lutte, mais je n'avais pas le temps de faire une analyse fine des propos tenus dans ce texte : en somme, j'ai un métier - et ensuite pas de bonne à la maison...

    Mais heureusement, Lordon est là ... Lui, l'économie et la politique, c'est son domaine de compétence....En somme, il dit ce que j'avais senti intuitivement... et c'est sur son blog :http://blog.mondediplo.net/2011-06-13-Qui-a-peur-de-la-demondialisation.

    C'est du plus qu'intéressant ! Pour moi, de l'admirable, de ces textes qui brutalement vous font dire : "Mais oui, c'est ce que je pensais !". Je vous le fais "fille"??? Lordon, là, je lui sauterais au cou pour le remercier !!! (Je n'ai pas dit que je ferais la pom-pom-girl, faut pas exagérer !!)

    En-dessous, un "digest" comme dirait nos amis anglo-saxons....

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