En 2005,une douce musique était distillée aux oreilles des citoyens... Le TCE, c'était le bonheur assuré. Heureusement, il y a eu un référendum, et le peuple s'est quand même penché sur le sujet ( poussé par un certain nombre d'associations et partis, dont Attac sous la direction de Jacques Nikonoff et PRS de Mélenchon à l'époque...).
En 2012, c'est encore mieux ! Le silence ne se fait pas après le vote comme ça a été après la raclée mémorable du 29 Mai 2005, le silence se fait avant - et avec l'assurance qu'on ne nous demandera pas notre avis !
En somme, c'est mon dernier billet, là : http://j-ai-du-louper-un-episode.hautetfort.com/archive/2012/06/12/j-comprends-pas-tout-mais-ca-ressemblerait-a-un-coup-d-etat.html ( en plus de l'affaire du Two-Pack dont je n'arrive décidément pas à connaître les tenants et les aboutissants- là pour les dernières nouvelles : http://contrelacour.over-blog.fr/article-des-nouvelles-du-two-pack-ce-que-souhaitent-les-parlementaires-europeens-102399373.html).
Et puis hier soir, je me disais: ce que j'écris, ça me rappelle un autre truc que j'ai lu récemment! Bah voui, c'était mon billet d'avant sur le dernier texte de Lordon ! Je me permets de remettre juste un extrait avec le surlignage en rouge que j'avais fait pour ceux qui sont presséou ont du mal avec le Lordon-dans-le-texcte :
"…ou bien en faire des protectorats
de politique économique !
Et pourtant on peut imaginer d’ici rejouée la scène primitive, décidément indépassable, de la construction européenne, scène rendue plus aigüe encore sous le surplomb d’une crise ne laissant que l’alternative de l’effondrement et du dépassement, où l’ultimatum allemand (« à mes conditions sinon rien ! ») est voué à déboucher sur un nouveau compromis réglant bien moins le problème de fond qu’il ne le reconduit en pire. Car la crise, loin d’être une « simple » crise financière, est fondamentalement une crise politique, une crise de ce qu’on pourrait appeler « l’économie générale de la souveraineté », irrésolue tant que l’Allemagne inquiète – on peut d’ailleurs la comprendre – à l’idée de faire monnaie partagée, cherche obstinément les moyens institutionnels de garder sous (son) contrôle la souveraineté économique de ses partenaires – mais c’est cela le pas de trop qui sépare l’inquiétude légitime de l’entreprise insupportable de réduction des autres à la subordination.
Or il ne faut pas douter que c’est bien dans cette direction que persisterait l’Allemagne qui, forcée de négocier un système d’eurobonds, le conditionnerait sine qua non à un approfondissement, mais carabiné, de l’appareil disciplinaire interne, en fait en proportion de l’allègement de l’appareil disciplinaire externe (celui des marchés [8]). Et sans hésiter à aller jusqu’à des clauses de suspension des gouvernements à la moindre dérive, avec prise directe des commandes de leurs politiques économiques nationales par des équivalents-troïkas.
Décidément l’Europe monétaire, sans doute faute de l’avoir posé comme tel, ne se sort pas de son problème originel – problème de la maîtrise des externalités au sein d’une communauté de politiques économiques partie indépendantes, partie solidarisées. Et si le système des eurobonds résout (partiellement) le problème du côté « marchés financiers », par les effets mêmes de la mutualisation-consolidation, il n’y parvient qu’au prix d’un approfondissement de la contradiction du côté « politique », où il reconduit, en la poussant à un point probablement intolérable, la tare congénitale du mépris des souverainetés démocratiques nationales. Les eurobonds en place et le risque d’un défaut souverain (national) quasi annulé, il n’y aura plus à attendre des situations de crise sérieuse pour voir débarquer ces messieurs de la troïka, qui estimeront de leur devoir de s’inviter à la moindre incartade pour remettre à coups de latte dans le droit chemin le déviant à peine sorti des clous. La surveillance constante des politiques économiques nationales, jusqu’à les placer sous un régime de quasi-protectorat, sera ainsi présentée comme la « juste contrepartie » des facilités offertes par les eurobonds, et comme « nécessaire régulation » des effets d’aléa moral qui s’en suivent. Entre TSCG constitutionnalisant des règles d’or et police permanente de la politique économique, des eurobonds sous influence allemande pousseront donc la dépossession des souverainetés à un point où l’on testera à un degré inédit la capacité des peuples à supporter la vassalisation technocratique."
Il paraît que nous sommes en période électorale! Le temps de la politique, non?? Du débat démocratique, de la confrontations des points de vue, non?? On s'acheine lentementmais sêrement vers une "constitutionnalisation" de règles économiques que nous avions rejeté en 2005, et l'on se tait??? Camarades, à vos plumes, à vos stylos, peaufinez les argumentaires, interpelez vos députés, les représentants des partis! Une critique de l'Union Européenne de gauche est possible. Possible, nécessaire, urgente !