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Pour une fois, je cause... - Page 8

  • Quand l'art oratoire se réfugie....à Médiapart !

    ... vous-en fichez p't'être...mais mon vrai métier, c'est les mots, les textes, la littérature.... La littérature?? Voui, sauf que je suis toujours un peu en porte-à-faux vis-à-vis de mes collègues, parce que moi ce que j'aime, ce qui m'émeut, ce qui m'emmène au paradis intellectuel, ce sont les textes argumentatifs... On ne traduit pas impunément Démosthènes dans sa jeunesse....

    Et parfois, il me vient à penser que la disparition de l'art oratoire est bien symptômatique de quelque chose, d'un renoncement à la défense des valeurs, d'un renoncement à la défense de la démocratie in fine.... L'"Empire du moindre mal" est passé par là ( cf les livres de Michéa..).

    Vous-en fichez peut-être....mais la verve, la tension de la pensée dans un texte argumentatif, je les retrouve chez certains journalistes de Mediapart, quand ils se laissent aller à des articles intitulés "Parti-pris".... Laurent Mauduit nous en a encore accordé un aujourd'hui. Avant lui, il y a peu de temps, c'était Edwy Plenel....

    Vous-en fichez peut-être... et je ne peux pas vous sortir les articles de Mediapart - que le pouvoir esssaie toujours d'étrangler financièrement  par des procès et qui dépend donc de l'honnêteté de ses lecteurs.....

    Mais pour ceux qui ont la chance d'être abonnés... je voulais juste leur dire : lisez bien les partis -pris de Laurent Mauduit ( et de Plenel) : c'est du bonheur intellectuel en barre ! Pour la forme, certes, mais au service du fond !!!!

     

     

  • L'absence de relais politique...

    Des millions de français arpentent-ils les rues depuis des semaines uniquement pour la défense de leur retraite? Qui est dupe? Car si le gouvernement est sourd, les français, eux, ne le sont pas et ont suivi les rebondissements de l'affaire Bettencourt/Woerth, les vols d'ordinateurs des journalistes qui suivaient l'affaire, le passage en force dans les deux assemblées avec des parlementaires sommés d'activer la manoeuvre pour couper l'herbe sous le pied des manifestants, les mensonges divers ( de Lagarde qui dit que la France échappera à la crise- comme au nuage de Tchernobyl?-, de tous les menteurs qui annoncent que la France ne suit pas une politique de rigueur), et puis ces mille choses dont on n'arrive plus à tenir le décompte mais qui fait tout simplement que ce gouvernement est in-supportable, pas supportable.

    Mais......l'insurrection républicaine - car ç'en est une ! -ne trouve pas de relais politiques.... Les syndicats disent ne s'intéresser qu'à la défense des salariés... et le PS dit ne pas vouloir empiéter sur le terrain des syndicats...On se repasse le mistigri....

    Il faut dire que le Parti Socialiste est fidèle à lui-même : de vagues protestations contre le passage en force, contre le vol des ordinateurs ( véritable mise en cause de la liberté de la presse !).... et puis ... rien ! Que fait le PS: de l'attentisme, rien d'autre. Il attend 2012.... pour que nous votions pour lui comme "un moindre mal"... et non par adhésion à un projet auquel nous ne pourrions adhérer tant il est peu éloigné de celui de la droite néo-libérale ( les pansements et sparadraps sociaux en plus...). Positionnement indigne d'un grand parti, fossoyeur de l'espoir et de la démocratie en ce qu'elle a de plus grand...

    Quand le PS fera enfin son aggorniamento sur la question de la mondialisation ( qui n'est que le droit du Capital de s'assurer le pouvoir sur toute décision jadis politique-  et donc de s'assurer de la remise en cause de fait des principes démocratqiues), on pourra peut-être enfin le regarder avec quelque espoir.... sinon, il ne sera que 'le moindre mal" - c'est-à-dire le renoncement à ce qu'est au fond le socialisme, une pensée, une espérance, un projet.

    En attendant, le PS renonce.....et sacrifie le peuple qui proteste....

    Qu'importe ! S'ils ne bougent pas, bougeons sans eux ! Que samedi chacun porte bannière, panneau, bonnet phrygien pour rappeler pourquoi nous sommes vraiment dans la rue : pas seulement pour lutter contre la dernière réforme des retraites, mais parce que nous nous faisons une haute idée de notre République et de sa devise,  qu'on ne saurait impunément la vendre à l'encan aux forces d'argent , ni la transformer en République bananière !

  • Retraites: merci Sarko !!

    Je crois que c'est Woerth qui a dit que quand les passions se seront apaisées, que de l'eau aura coulé sous les ponts, les Français diront merci à ce gouvernement qui a eu le courage de réformer les retraites... Et il a raison....

    Oui oui, il a raison ! Si nous restons dans un monde ouvert, si aucun frein n'est mis au libre-échange, il a raison ! Car quoi? Il faudra bien donner des gages aux financiers qui peuvent déplacer des milliards en un instant, spéculer contre un Etat comme on l'a vu pour la Grèce... et puis si on veut être compétitif, eh bien il va bien falloir alléger les "charges", comme ils disent... voire même saborder la protection sociale....

    C'est logique donc. Merci Sarko !

    ( bon, il y a une autre solution, c'est de réfléchir sérieusement à des mesures de type protectionnistes...oui, je sais, c'est très vilain de le dire.... Et pour le penser, il ne faut pas mépriser le prolo.... Je sais, même à gauche, c'est dur.... Mais moi, je ne veux pas de la société de laquais dépeinte par Hakim El Karoui dans un article récent du Monde;

    extrait:

    "Nous ne sommes pas dans une société pyramidale comparable à celles des pays émergents. Mais notre société ressemble effectivement de plus en plus à celle de l’Ancien régime avec une base très large, une petite élite et une masse assez importante de personnes - des avocats, des médecins à honoraires libres, des professionnels des loisirs... - qui travaillent pour la petite élite au sommet.

    Le reste de la société est entraînée vers les emplois de service peu qualifiés payés 40 % de moins que les emplois industriels. Qui occupera ces emplois de services ? Les plus fragiles, femmes, jeunes et enfants d’immigrés." =

  • Oh oui, Sarko, fais-moi mal !!!

    Il y en a qui battent leur femme, Sarko lui bat la France ! "Je te bats, mais c'est pour ton bien !". Oh oui, Sarko, décide pour moi qui suis si bête ce qui est bon pour moi ! Tu me sauves ma retraite, tu es grand, tu es fort, tu es raisonnable, toi, tu es sublime!! Oui, allez, vas-y !! N'hésite pas ! Dérembourse-moi les médicaments, hausse les loyers HLM,  oui, le gaz, l'électricité, la Poste, privatise, privatise, et un décodeur pour regarder la télé, oui et même plein de mesures écolo d'aménagement de mon logement.... oui, je sais, c'est pour mon bien !

    Parfois, certaines femmes battues poignardent cependant leur mari...

  • Retraites et autres: j'm'en fous, j'veux plus comprendre !

    Certains s'étonnent que je ne fasse plus d'interviews, surtout en cette période troublée....

    Je vais vous dire... depuis la crise, depuis cette formidable claque qu'aurait dû être cette démonstration évidente que le modèle néolibéral est une ignominie, devant le spectacle de la ressurection de ce modèle, plus fort et monstrueux que jamais... j'm'en fous de l'économie, j'veux plus comprendre.... Les statistiques, les ratios, les courbes, tout ça, jeté à la lanterne ! J'm'en fous, j'veux plus comprendre. Les retraites? J'm'en fous des argumentaires, j'veux plus comprendre !

    Je n'en peux plus des mensonges du camp adverse, des chiffres manipulés, des arguments controuvés, des logiques sous-jacentes tues, des intérêts défendus passés sous silence. Je n'en peux plus de la morgue des prétendus "intelligents", des prétendus "responsables". Et des salariés toujours sacrifiés.

    Il n'y a qu'un mot à comprendre: lutte des classes.

  • Les grèves pour les retraites ou la question de la souveraineté populaire...

    Inutile pour les médias de rassembler politologues, sociologues, sondeurs de tout poil pour nous dire pourquoi nous sommes dans la rue ! On le sait ! Depuis vingt ans, trente ans peut-être nous baissons la tête devant ce qu'on a appelé un temps la "contrainte" extérieure, ce qu'on a appelé après la mondialisation et la nécessaire compétitivité de la France, devant les marchés donc enfin ! C'est  fini, trop, c'est trop, et les banques sauvées lors de la crise, et la crise qu'on fait payer aux salariés, et Bettancort millionnaire à qui on donne un chèque et qui était bien copine-copine avec les dirigeants de toutes obédiences, et le mépris toujours et encore, et la morgue évidente des "intelligents" ont ouvert les yeux de ceux qui tardaient à le faire, ouvert les yeux de ceux qui se serrent la ceinture toujours plus et auxquels ceux qui ne se demandent jamais comment ils vont payer le loyer ou manger demandent encore et encore, insatiablement, et sans qu'on ne voit la fin de cela, de serrer d'un cran encore....

    La loi sera votée et le peuple devra se taire, disent certains. "Démocratie représentative", que ça s'appelle... Mais comment doit-on appeler un Président qui ment, qui se fait élire sur un programme dans lequel il assure qu'il ne touchera pas aux retraites, qui dirige en despote grâce à une majorité godillots? Où est la démocratie dans cela?  Où est la démocratie quand on considère le peuple comme un éternel mineur en direction duquel il ne s'agit que de faire de la "pédagogie", comme si nous étions un tas de mal-comprenants à qui toujours et encore il faut expliquer les choses?

    Vingt ans d'inculcation du TINA ( there is no alternative), de propagande éhontée permanente par tous les biais possibles, de l'organisation de l'économie au profit des actionnaires et des forces d'argent - toujours sous la menace, le chantage: "Bosse et tais-toi, sinon on va délocaliser". Vingt ans de têtes baissées en attendant que ça aille mieux, puis en attendant qu'au moins ça n'aille pas moins bien. Vingt ans de contraintes tout le temps, tous les jours, sans une once d'espoir que la situation demain soit meilleure que demain. Vingt ans d'appel au pragmatisme, de négation du politique, de négation des valeurs, quelles qu'elles soient - sauf la valeur de l'argent-, en somme,  de négation de l'intelligence - vingt ans de mépris du peuple qu'on feignait de protéger quand on le vendait à l'encan.

    La crise a rendu cela trop manifeste. Le peuple relève la tête. "Souveraineté populaire", que ça s'appelle. Et à ceux qui seraient trop sourds, il faut leur rappeler qu'un des instants les plus forts de son expression a été la nuit du 4 Août !