Crise : La première des 4 interviews de Frédéric Lordon, chercheur au CNRS
Où vous apprendrez :
- Qu'en Octobre 2008, la crise était un problème de dettes immobilières des ménages
- et que, comme on avait appris des crises précédentes et celle de 29 en particulier, on a assisté là à l'ouverture du robinet à liquidités et relance budgétaire,
- mais que c'est insuffisant
- qu'à l'époque, une solution existait pour enrayer immédiatement la crise : il fallait renflouer les ménages pour renflouer les banques,
- ce qui permettait un lissage de la charge pour les finances publiques sur les calendriers initiaux des dettes contractées( 20-30 ans)
- que les ménages seraient redevenus solvables, les actifs dérivés du coup auraient été restaurés dans leur valeur, on effaçait du coup les pertes bancaires et les banques pouvaient re-prêter
- Mais que cette solution avait une date limite fraîcheur : mi-Novembre 2008
- car qu'après cette date, on passe d'une situation où les banques sont en mauvais était à une récession franche
- et que la récession est une machine à créer de la mauvaise dette
- parce que la récession amène le chômage, donc des difficultés encore plus grandes pour rembourser les prêts, et parce que surtout les anciennes activités rentables cessent de l'être
- et que c'est un enchaînement sans fin, raison pour laquelle les plans ont toujours un ordre de grandeur de retard
-
- Qu'en fait, trouver une solution se heurte à des réticences idéologiques.
- Qu'en octobre, il était hors de question de sauver des agents économiques qui ne soient pas des banques
- qu'actuellement; la clef de l'amélioration des choses si ce n'est de la sortie de crise est la nationalisation intégrale du système bancaire
- pourquoi? Parce que même des banques qui voudraient jouer le jeu et prêter ne le peuvent pas : les nouveaux crédits deviendront de mauvaises dettes à cause de la récession et personne ne s'y risquera.
- Qu'il faudrait donc que toutes les banques prêtent toutes en même temps, ce qui relancerait la machine
- mais pour que cela réussissent, il faut bien évidemment que cela soit fait de façon coordonnée, et qu'il n'est qu'une entité capable d'assurer cette coordination, l'Etat, qui doit donc prendre les commandes.
- et que prendre les commandes, c'est nationaliser, et nationaliser de façon intégrale
- qu'évidemment, on se heurte là aussi à des réticences idéologiques.
- que les USA vont devoir nationaliser, mais ils le feront de la plus mauvaise manière en nationalisant des banques au cas par cas, ce qui fera passer à côté de l'effet de coordination nécessairement.
- qu'on on assiste à un débat surréaliste aux USA ! Le mot est impossible même à prononcer pour certains....
- Qu'on risque donc de passer à côté de l'occasion de trouver une solution , et à force de passer à côté des solutions possibles, cela risque de mal finir...
En écoute ( 15 minutes) ci-dessous
A partir de cette page http://jaidulouperunepisode.org/004_Lordon_1_sur_4.htm , téléchargement, écoute en petites unités, présentation de Frédéric Lordon et documents complémentaires.