En 1984, j'étais membre d'Amnesty International... Le nom de Sékou Touré, je le connaissais... Etait-ce dans son pays que j'avais envoyé des appels à faire cesser la "diète blanche", c'est-à-dire le fait de laisser mourir des prisonniers non seulement de faim, mais aussi de soif?? Je ne sais plus, tant de temps après, mais, si les exactions commises n'étaient pas celles-là, elles le valaient bien... François Mitterrand avait envoyé, malgré tout, son Premier Minsitre aux obsèques du potentat..
Aujourd'hui, à l'heure de l'enterrement de Chavez, j'ai un peu honte que mon pays n'ait daigné envoyer que le Ministre de l'Outre-Mer, Monsieur Hurel. Sans qu'on ne le porte aux nues, Chavez et le bilan de son action méritaient mieux, surtout d'un gouvernement qu'on me dit de gauche...
Je m'associe aux propos d'Hervé Kempf, un journaliste que j'ai récemment rencontré et un gars que j'estime:
"Ceci dit, le Venezuela était avant lui une oligarchie où une classe dirigeante, valet des Etats-Unis, maintenait dans la pauvreté le peuple d’un pays doté d’une énorme richesse pétrolière : Chavez a conquis l’indépendance par rapport au puissant voisin du nord, mené une réelle politique de redistribution de la richesse collective, encouragé l’éducation et le système de santé, fortement réduit l’inégalité dans son pays. Il a, de surcroît, ce qui n’est pas rien, rendu à son peuple sa dignité et sa fierté. Ce bilan est largement positif.
D’autre part, la haine des grands medias occidentaux à l’égard de Chavez m’a toujours stupéfié. Son motif est simple : ils avaient peur de l’alternative au capitalisme qu’il tentait d’incarner avec d’autres, peur qu’il puisse servir d’exemple et de modèle. Chavez n’était certes pas un saint, mais ce n’était pas un démon. Il a toujours été régulièrement élu, et les prisons de Caracas ne comptaient pas de prisonniers politiques. Et surtout, j’ai toujours été frappé de la différence de traitement des médias envers le Venezuela et d’autres pays d’Amérique centrale : a-t-on prêté la même attention au Guatemala, au Honduras, au Salvador, théâtres de violentes et barbares répressions, et dont les régimes politiques sont loin d’être des parangons de vertu démocratique. Mais ils sont dans la main des Etats-Unis, et c’est cela que les médias de l’oligarchie reprochaient à Chavez : il était libre." ( source : http://www.reporterre.net/spip.php?article3944 )