D'ordinaire, je ne sors pas les notes de Natixis, parce que je ne sais pas trop si j'ai le droit... Mais je vous rappelle qu'il faut rester en veille sur ce site http://cib.natixis.com/activities/research/economic/publications.aspx, et y aller régulièrement parce que les notes ne sont pas stockées...
Bref, à deux jours d'intervalle je tombe sur le texte de Sapir et sur cette note de Natixis ( en PDF là). Le titre? "La déformation mondiale du partage des revenus au détriment des salariés, source des déséquilibres de l'économie mondiale".
Et que dit l'introduction ? "Dans la plupart des pays (Etats-Unis, zone euro, Japon, Chine, émergents d'Asie, pays d'Europe Centrale...), le partage des revenus se déplace tendanciellement au détriment des salariés, ce qui vient de l'évolution du
rapport de force entre entreprises et salariés, des exigences de rentabilité du capital, d'autofinancement des investissements.
Cette évolution du partage des revenus est à l'origine de nombreux déséquilibres : dans beaucoup de pays de l'OCDE (Etats-Unis, zone euro hors Allemagne), utilisation jusqu'à la crise, du crédit pour financer la demande des ménages à la place des revenus salariaux, donc insuffisance d'épargne, excès d'endettement ; dans certains pays de l'OCDE (Allemagne, Japon), en Chine, insuffisance de la demande intérieure des ménages, donc nécessairement stratégies de gains de parts de marché à l'exportation (avec en particulier la recherche de la sous-évaluation réelle du taux de change), pour éviter la sous-utilisation des capacités, d'autant plus que la profitabilité élevée favorise l'investissement des entreprises.
Il serait donc favorable aujourd'hui que, une fois le choc de la crise atténué, apparaissent des politiques de distribution aux salariés des gains de productivité pour éviter les déséquilibres observés dans le passé : excès d'endettement, distorsions des taux de change réels... ; mais ce sera encore plus difficile d'éviter la baisse de la part des salaires qu'avant la crise." Et que dit la fin? "ce sera encore plus difficile après la crise avec la montée du chômage dans les pays de l'OCDE (graphique 13), l'affaiblissement du commerce mondial (graphique 14) qui pousse à réduire encore plus les coûts pour compenser cet affaiblissement par des gains de parts de marché, l'accélération des pertes d'emplois industriels (graphique 4 plus haut)".
Ce n'est pas moi qui lui fait dire !!! Mais c'est bien moi qui ajoute que, si on ne change pas de système rapidement, qu'on continue d'accepter le libre-échange qui laisse la bride sur le cou aux détenteurs de capitaux, on va dans le mur... Pas tout le monde, évidemment...les salariés....