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C'est drôlement bien chez les autres ! - Page 37

  • Frédéric Lordon : l'idée du Gros Bâton...

    Bon, c'est un long week-end .... il faut que vous lisiez ça : http://blog.mondediplo.net/2010-05-18-En-route-vers-la-Grande-Depression

    C'est du Lordon !! Et on voit que l'énervement gagne du terrain - et il y a de quoi !!! Moi, dans les grands jours, ce serait plutôt la référence aux piques et aux bonnets phrygiens, lui, c'est le "Gros Bâton"...mais en gros, on se rejoint... parce que ça commence à bien faire!

    Je vous laisse lire le texte en entier...mais moi j'ai bien aimé la toute fin: "Pourquoi s’embarrasser, le peuple, qui règle toutes les ardoises – comme chômeur (licencié par la crise), comme contribuable (les recettes à augmenter), comme usager (les dépenses à réduire), et bientôt comme salarié (« déflaté ») – n’a pas voix au chapitre. A moins que lui aussi ne finisse par avoir une idée. L’idée du Gros Bâton".

    Et puis il y a ce passage central dans le texte ! J'voudrais pas dire, mais dans la dernière interview que Frédéric Lordon m'avait accordée, il parlait de la crainte qu'il avait eue en 2008 de devoir remplir sa baignoire de patates au cas où... Je me demande s'il ne faut pas envisager sérieusement de faire quelques réserves, parce que c'est cohérent, ce qu'il dit... et c'est pas rigolo rigolo... Il ya 15 jours, j'ai déjà eu pour ma part quelques craintes sérieuses....

    "Ou alors attendons-le avec impatience – et les investisseurs au tournant. Car c’est en ce point précis que Dépression rime avec Gros bâton. S’il se produit, ce moment fera en tout cas événement. Car il faut se figurer ce qui suivrait d’un retournement unanime de la croyance financière prenant conscience que le plan, non plus à l’échelle d’un seul pays, mais de la zone tout entière, aboutit à l’exact contraire de qu’il vise et s’avère sans espoir. Le dessillement risque de faire mal, et une panique simultanée sur un grand nombre de dettes souveraines européennes ne sera pas belle à voir.

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  • Jacques généreux : Déclarer la guerre aux marchés financiers, et ne pas s'y soumettre...

    Parlons Net, le club de la presse web de France Info a reçu le 14 Mai dernier Jacques Généreux, économiste à Sciences-Po, ancien membre du PS, et membre actuel du Parti de Gauche.

    Si vous n'avez que 5 minutes, écoutez les 5 premières minutes!!! Mais vous verrez: une fois qu'on a commencé, on se s'arrête pas!!! Moi, je n'hésite pas: entre deux minutes de Lagarde et une heure de Généreux passée en boucle pendant 24 heures, je choisis Généreux!

    Mode d'emploi??? Vous lancez la vidéo, vous regardez deux minutes les beaux yeux bleus de Jacques Généreux....puis vous vaquez à vos occupations comme si vous écoutiez la radio....Un plan fixe, c'est de la radio, de toutes les façons, non?????

    A diffuser largement, bien sûr!! Et à écouter et réécouter par petits bouts: c'est magistral !

    et sur son blog on trouve cela: http://jacquesgenereux.fr/news/retraites-prendre-les-sociaux-liberaux-de-vitesse

  • Les deux crises de la zone Euro, par Jacques Sapir

    Je ne voudrais pas dire, mais le texte de Jacques Sapir publié sur Marianne 2 n'a été lu sur ce site que moins de 6000 fois! Et c'est plus que dommage.... C'est bien là que l'on voit les limites du Net.... à moins que les textes intéressants ne soient relayés, comme en Mai 2005, mais par des centaines et des milliers de petites mains.... La situation est grave - et la démocratie en danger, soit dit en passant, puisque décidément la politique se fait à la corbeille... Alors soit on se met la tête dans le sable en attendant de se faire bouffer par la coyote, soit on agit... Agissons!

     

    Les deux crises de la zone Euro, par Jacques Sapir - publié sur Marianne 2- 16 mai 2010

    Il faut se rendre à l’évidence. À peine calmée le lundi 10 mai par l’annonce d’une plan qualifié de « massif », la spéculation contre l’Euro a repris dès la nuit de lundi à mardi. Elle s’est amplifiée durant toute la journée du 11 mai. Le plan dit "massif" n'aura apporté que 24h de répit. Nous sommes à nouveau devant la perspective d'une crise systémique de la zone Euro.(1)

    La crise de l’Euro qui s’est déclenchée dans les derniers jours d’Avril 2010 combine une dimension conjoncturelle (la crise de l’endettement de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne et de l’Italie) et une crise bien plus structurelle. Cette dernière est caractérisée par la divergence des logiques entre les principaux pays de la zone Euro, ce que l’on a appelé le phénomène d’Eurodivergence.

    Elle se manifeste par un accroissement depuis 2000 des différences dans le domaine de l’emploi, de l’épargne et de l’investissement entre les pays de la zone Euro. Alimenté par les différences de dynamiques économiques et accentué par la politique allemande qui a cherché à profiter de sa position dans la zone Euro en transférant une partie des charges de ses entreprises vers les ménages, ce phénomène a induit des distorsions de productivité importantes. On a vu le déficit de pays comme l’Espagne, l’Italie, la Grande-Bretagne et la Grèce augmenter de manière très importante. Un pays comme la France qui était en excédent avant 2000 s’est retrouvé avec un important déficit. Ce sont ces différences de dynamique qui sont à la base de l’endettement de la majorité des pays de la zone Euro.

    Il ne saurait ici y avoir de solution tant que l’on conservera le principe de la monnaie unique sans l’adosser à un budget réellement fédéral. Or, la constitution de ce dernier, non pas à hauteur des 1,29% du PIB mais de l’ordre de 10% à 12% est pour l’instant une impossibilité politique. La crise structurelle de l’Euro apparaît comme sans solution à court terme, ce qui alimente la seconde crise, elle plus conjoncturelle.

    Cette crise a été déclenchée par un doute croissant sur les marchés financiers quant à la capacité de pays lourdement endettés de s’acquitter de leur dette. Ainsi, après avoir touché la Grèce, elle a frappé le Portugal, puis l’Espagne, puis l’Italie. Cette crise, d’abord latente durant le quatrième semestre de 2009, a connu une première accélération au début de 2010. Puis, devant l’incapacité des politiques à trouver une solution, on a connu une phase aiguë dans les premiers jours de mai 2010. Le plan adopté dans la nuit de dimanche 9 mai à lundi 10 mai devait y a mis un terme. La réaction des marchés prouve qu’il n’en a rien été et que le doute non seulement subsiste mais tend à s’amplifier.(2)

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  • Jacques Nikonoff : il ne faut pas rassurer les marchés, mais les démanteler...

    Dans le billet précédent, j'évoquais le papier de Jacques Nikonoff que l'on peut trouver là : http://www.m-pep.org/spip.php?article1689. Je ne vais pas vous le livrer en kit, mais outre le remarquable travail de recherche à partir de diverses sources de la réalité des mesures prises le week-end dernier, on trouve des propositions où je retrouve le Jacques Nikonoff si souvent interviewé dans Des Sous parce qu'il avait cette capacité à dégager les méninges  du brouillard ambiant par des propos que d'aucun jugerait pour le moins iconoclates....

    Moi, j'adore !!! Il faut "penser l'impensable" comme le disait un titre fameux de Serge halimi du Monde Diplomatique voici quelques années.... "Décréter l'hyper-austérité pour l'hyper-classe", moi, ça m'plaît !

    Je vous laisse lire, mais je pense 1°) qu'il faut lire le texte de Jacques Nikonoff en entier et 2°) qu'il faut prendre au sérieux ce qu'il dit....

    Dès que j'ai le temps, je vous mets une interview de Jacques Généreux qui est vraiment excellente également. On peut lire aussi sur Marianne 2 ce soir un texte de Jacques Sapir... et je cherche l'iinterview de Nicolas Dupont-Aignan, interviewé sur RFI cet après-midi : il a tenu la dragée haute aux journalsites vindicatifs en début d'interview... et c'était bien ! J'espère que l'interview de Jean-Luc Mélenchon ne vous aura pas échappé... Beaucoup des propos tenus sont à mettre en lien avec ceux de Jacques Nikonoff, les développent, les explicitent....

    Bonne lecture!

     " B.- Des mesures de ruptures avec l’Union européenne décidées par des pays ou de petits groupes de pays, qui sont des mesures de court terme

    Il n’est pas possible, dans le cadre de cet article, d’entrer dans le détail. Ce sera pour les jours et les semaines qui viennent. Mais il est possible de montrer les lignes d’action que chaque pays peut suivre, seul ou avec d’autres, pour se sortir de la crise, à partir d’une vision de gauche, internationaliste :

    • Annuler les plans d’austérité pour la population, décréter l’hyper-austérité pour l’hyper-classe.
    • Refuser les prêts conditionnés par l’hyper-austérité.
    • Sortir de l’euro et revenir aux monnaies nationales.
    • Dévaluer.
    • Annoncer le défaut de paiement pour les pays concernés.
    • Nationaliser la politique monétaire (la Banque centrale achète une partie des emprunts d’État…).

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  • Jacques Nikonoff: petite leçon d'économie...

    J'étais justement en train de me dire: "Nom de Zeus, il faut que Jacques Nikonoff écrive quelque chose sur les derniers développements de la crise pour éclairer notre lanterne!!!! Y'a urgence, là !!!".... Et ce que Pascale veut, Jacques le fait... Non, je plaisante!!! Mais je viens de tomber là-dessus, et je retrouve le meilleur de ce qu'il peut faire, hyper-pédago comme dans les toutes premières émissions de Des Sous sur la Bourse( émissions 5-6-7 tout en bas là http://dsedh.free.fr/emissions_passees.htm )

    L'ensemble de sa note est là http://www.m-pep.org/spip.php?article1689, mais je vous en mets un petit bout ( je lirai la suite à tête reposée plus tard...): j'ai mis en orange ce qui a attiré mon attention... J'aime pas que les médias racontent des choses fausses... et j'adore qu'on m'explique les choses avec pédagogie....na !

    Je lis la suite au plus tôt... et la toute fin de la note laisse espérer que Jacques Nikonoff produira bientôt d'autres analyses: tant mieux!!

     

     

    RASSURER LES MARCHÉS FINANCIERS ET LES SPÉCULATEURS OU LES DÉMANTELER ?

    " Par Jacques Nikonoff, ancien président d’Attac, porte-parole du Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).

    Le 12 mai 2010.

    Après le « sommet » européen qui s’est tenu à Bruxelles du 7 au 9 mai 2010 à propos de la crise de l’Union européenne, jamais la confusion n’avait été aussi profonde. Il se dit et s’écrit n’importe quoi. La tâche n’est pas facile pour les citoyens de base qui veulent tenter de suivre les évènements, comprendre les décisions prises et en saisir le sens. D’autant que la matière n’est pas d’un accès aisé et que personne ne fait vraiment d’efforts pour la rendre accessible aux gens de tous les jours.

    Toutes ces questions, complexes mais assimilables à qui fait l’effort de comprendre, deviennent un enjeu politique de masse. Ou plus exactement doivent le devenir. Car il devient chaque jour un peu plus probable que la campagne de l’élection présidentielle de 2012 – qui a déjà commencé – soit menée sur le thème de la dette publique. Ce sera l’intérêt de Sarkozy et de Strauss-Kahn si, par malheur, il était le candidat du PS. Sans parler des seconds couteaux que sont Bayrou et de Villepin qui n’ont rien à dire et qui trouveront là un excellent terrain.

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  • Frédéric Lordon : Crise, la croisée des chemis

    Là, http://blog.mondediplo.net/2010-05-07-Crise-la-croisee-des-chemins#forum59138, il y a un nouvel article du blog de Frédéric Lordon : merci à Benoist de me l'avoir signalé ! Ca n'est pas fait pour rassurer.... , du tout, surtout si on prend au sérieux la possibilité évoquée d'une nouvelle crise bancaire....Là, on réécoute l'ancienne interview que Frédéric Lordon m'avait accordée en mars 2009 ( http://jaidulouperunepisode.org/Interviews.htm) , la 4° partie en particulier, et on frémit....

    Mais on y trouve aussi quelques passages jubilatoires:

    •  - un sain rappel qui permet de mettre en perspective la potion libérale que veut nous faire avaler le gouvernement et qu'il n'ose pas nommer "plan  de rigueur : " Avant le choc financier déclenché en 2007, il n’y a pas de problèmes de dettes publiques en Europe. Il n’y en a fucking pas !";
    • - l'expression claire et nette de la nature des forces en présence: " A ma droite ce qu’il faudrait faire pour calmer les marchés, à ma gauche le contraire qui convient pour ne pas trop maltraiter les populations dans l’épisode récessioniste (d’origine financière). L’antagonisme est maintenant constitué : corps sociaux vs. finance. On n’attend plus que de voir comment les pouvoirs politiques vont arbitrer."
    • - et un autre sain rappel : "Car tous les surendettements dérivent de la déréglementation générale. Le surendettement privé est le produit de la compression des revenus entraînée par la flexibilisation du marché du travail, la concurrence et la contrainte actionnariale. Le surendettement bancaire vient des joies de l’effet levier, quand il s’agit de pousser toujours plus haut la rentabilité financière des paris spéculatifs. Le surendettement public est l’expression de l’idéologie de la défiscalisation – et accessoirement des déséquilibres conjoncturels que l’instabilité d’un système de marché libéralisé ne cesse de recréer."

    Bonne lecture !