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révolte

  • Le réveil du peuple: le symptôme Ferrat

    C'était en Mars dernier.... et Ferrat était mort... Vive émotion, 6 millions de personnes qui avaient regardé si je me souviens bien la soirée d'hommage au chanteur....

    A l'époque, je m'étais dit que c'était chouette, ça, que ce que célébraient les gens, c'était le gars qui s'était toujours engagé près du peuple, sans dévié jamais, celui qui disait les mots simples de "justice sociale" et de "révolte", celui qui chantait "Ma môme" que certains disent chanson populiste....

    C'était chouette, et je voulais faire un billet à l'époque, mais je me suis dit que j'étais bête de sentir comme un frémissement là, de voir un espoir dans cette émotion commune, dans cette communion autour de lui....

    Et puis......" Ma France, la belle la rebelle".....

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  • Neuf intellectuels antillais lancent un manifeste de la révolte

    Une leçon !

    Quand, outrageusement, la boîte à pensée Terra Nova, qui se voudrait de gauche, ose, dans une note que j'ai trouvée sur Mediapart, parler d' " instrumentalisation d'intellectuels prompts à théoriser le mouvement dans un sens plus présentable", on trouve également sur Mediapart ce texte admirable écrit par neuf intellectuels ultra-marins ( le poète Edouard Glissant,  l'artiste-peintre Ernest Breleur, l'écrivain Patrick Chamoiseau, le sociologue Serge Domi, le comédien et auteur dramatique Gérard Delver, le philosophe Guillaume Pigeard de Gurbert, les universitaires Olivier Portecop et Olivier Pulvar et, enfin, le politologue Jean-Claude William).

     

    Texte admirable par son style et par son contenu. Que  dire??Il faut lire ce texte, parce qu'il ne parle pas que des Antilles, mais de nous tous...

    Je ne vous mets que le début: "[...]

    Car la force de ce mouvement est d'avoir su organiser sur une même base ce qui jusqu'alors s'était vu disjoint, voire isolé dans la cécité catégorielle – à savoir les luttes jusqu'alors inaudibles dans les administrations, les hôpitaux, les établissements scolaires, les entreprises, les collectivités territoriales, tout le monde associatif, toutes les professions artisanales ou libérales...

     Mais le plus important est que la dynamique du Lyannaj – qui est d'allier et de rallier, de lier relier et relayer tout ce qui se trouvait désolidarisé – et que la souffrance réelle du plus grand nombre (confrontée à un délire de concentrations économiques, d'ententes et de profits) rejoint des aspirations diffuses, encore inexprimables mais bien réelles, chez les jeunes, les grandes personnes, oubliés, invisibles et autres souffrants indéchiffrables de nos sociétés. La plupart de ceux qui y défilent en masse découvrent (ou recommencent à se souvenir) que l'on peut saisir l'impossible au collet, ou enlever le trône de notre renoncement à la fatalité.Cette grève est donc plus que légitime, et plus que bienfaisante, et ceux qui défaillent, temporisent, tergiversent, faillissent à lui porter des répones décentes, se rapetissent et se condamnent.

     Dès lors, derrière le prosaïque du « pouvoir d'achat » ou du « panier de la ménagère », se profile l'essentiel qui nous manque et qui donne du sens à l'existence, à savoir : le poétique. Toute vie humaine un peu équilibrée s'articule entre, d'un côté, les nécessités immédiates du boire-survivre-manger (en clair : le prosaïque) ; et, de l'autre, l'aspiration à un épanouissement de soi, là où la nourriture est de dignité, d'honneur, de musique, de chants, de sports, de danses, de lectures, de philosophie, de spiritualité, d'amour, de temps libre affecté à l'accomplissement du grand désir intime (en clair : le poétique). Comme le propose Edgar Morin, le vivre-pour-vivre, tout comme le vivre-pour-soi n'ouvrent à aucune plénitude sans le donner-à-vivre à ce que nous aimons, à ceux que nous aimons, aux impossibles et aux dépassements auxquels nous aspirons.

     La « hausse des prix » ou « la vie chère » ne sont pas de petits diables-ziguidi qui surgissent devant nous en cruauté spontanée, ou de la seule cuisse de quelques purs békés. Ce sont les résultantes d'une dentition de système où règne le dogme du libéralisme économique. Ce dernier s'est emparé de la planète, il pèse sur la totalité des peuples, et il préside dans tous les imaginaires – non à une épuration ethnique, mais bien à une sorte « d'épuration éthique » (entendre : désenchantement, désacralisation, désymbolisation, déconstruction même) de tout le fait humain.

    Ce système a confiné nos existences dans des individuations égoïstes qui vous suppriment tout horizon et vous condamnent à deux misères profondes : être « consommateur » ou bien être « producteur ». Le consommateur ne travaillant que pour consommer ce que produit sa force de travail devenue marchandise ; et le producteur réduisant sa production à l'unique perspective de profits sans limites pour des consommations fantasmées sans limites. L'ensemble ouvre à cette socialisation anti-sociale, dont parlait André Gorz, et où l'économique devient ainsi sa propre finalité et déserte tout le reste.[...] "

    Le reste est là: téléchargez-le , diffusez-le ! Plus qu'aucun autre texte, au moins dans ces 5-6 premières pages (au moins, au moins...), ce texte  dit ce que d'aucuns appellent la "grogne des citoyens" et qui n'est que le désir de vivre debout !