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régis debray

  • Régis Debray et l'Union européenne.

    Dans le billet précédent, je disais qu'il serait bien que la force des propos de Régis Debray dans son aticle du Monde Diplomatique sur l'Otan se retrouve à propos de l'Union Européenne.

    Je surfe un peu et.... tombe sur un texte du même Régis Debray dans le Monde de vendredi 15 Mars.... Ce n'est pas exactement ce que j'aurais souhaité ( Régis Debray ne m'a pas encore lue..... !), mais cela va dans le sens d'un quelque chose que je sens en moi, que Michéa dit aussi dans son dernier livre- un quelque chose que je ne sais justifier intellectuellement et que je ressens au plus profond de moi: mon appartenance à la  Nation française est un des éléments fondamentaux de ce que je suis. Je veux bien que la France coopére au sein de l'Europe, pas qu'elle se fonde en elle.

    Un extrait?

    [...]

    La superstition européenne [...]

    Comment passe-t-on d'une inscription administrative (le passeport européen) à une allégeance émotionnelle ? Pourquoi un habitant de Hambourg accepte-t-il de se serrer la ceinture pour un habitant de Dresde, mais non pour un Grec ou un Portugais ? Le cercle des économistes n'a pas ici compétence. La réponse à la question première, qu'est-ce qu'un peuple ?, relève de l'histoire, de l'anthropologie, de la géographie et de la démographie, voire des sciences religieuses, dont les adeptes, pour leur malheur et le nôtre, ne hantent pas le dîner du Siècle.

    Puisqu'un concert suppose un chef d'orchestre, avec ou sans podium - la Prusse pour le Reich allemand ou le Piémont pour l'unité italienne -, il est normal, si l'époque est à l'économie, que l'Allemagne tienne la baguette. Le vrai problème pour nous, c'est l'engluement dans une géographie mentale en peau de chagrin où une mappemonde avec 195 capitales se réduit à deux clignotants, Berlin et Washington. L'alibi selon lequel la France n'est plus de taille valait-il cette autopunition masochiste : se faire couper le sifflet par un ectoplasme sans voix comme l'Europe des commissaires ? Celle-ci est grasse et grande mais sans vision ni dessein, inexistante à l'international (et notamment aux yeux des présidents américains) et sans ancrage dans les coeurs.

    Qui célèbre en Europe le jour de l'Europe ? Qui entonne l'hymne européen - l'Ode à la joie n'a pas de parole ? Qui s'intéresse à son Parlement, hormis les professionnels de la profession ? Un falot pour éteindre nos Lumières ? Un comble !

    [...]

  • Monde Diplomatique de Mars 2013- Régis Debray- La France doit sortir de l'Otan

    monde diplomatique,régis debray,otanIl est des lectures jubilantes intellectuellement parlant, et le texte écrit par Régis Debray dans la dernière livraison du Monde Diplomatique en est une! L'article à lui seul vaut l'achat de ce journal.

    Ah comme c'est bon de sortir de la langue de coton, embrumante, contraire à l'esprit de la démocratie et dont pourtant nous repaissent les politiques depuis tant d'années !

    Ce texte est une lettre ouverte à Hubert Védrine ( dont la réponse figurera dans le n° d'Avril) à propos du rapport de celui-ci fait à Monsieur Hollande sur la réintégration de la France dans l'Otan - oeuvre de  Monsieur Sarkozy.

    Des extraits?

    "Le défi que tu lances -agir de l'intérieur- exige des capacités et une volonté.

    1 Pour montrer "exigence, vigilance et influence", il faut des moyens financiers et des think tanks compétitifs. Il faut surtout des esprits originaux, avec d'autres sources que le Center for Strategic and International studies de Washington ou l'International Institute for Strategic studies de Londres. [...]

    2.Il faut une volonté. [...] Or l'actuelle démocratie d'opinion porte en première ligne, gauche ou droite, des hommes-baromètres plus sensibles que la moyenne aux pressions atmosphériques. On gouverne à la godille, le dernier sondage en boussole et cap sur les cantonales[...]".

    [...]

    ""Clarifier, dis-tu, notre conception de l'Alliance"? Oui, et ce qui se conçoit bien s'énonce clairement. Mais c'est la langue de coton qui règne, mélasse d'euphémismes où nous enlisent les technostructures altlantique et bruxelloise, avec leurs prétendus experts. Nous parlons par exemple de commandemant intégré, quand c'est le leader qui intègre les autres, mais garde, lui, sa liberté pleine et entière. L'intégration n'a rien de réciproque. Aussi les Etats-Unis sont-ils en droit d'espionner ( soudoyer, intercepter, écouter, désinformer) leurs alliés qui, eux, se l'interdisent; leurs soldats et leurs officiers ne sauraient avoir de comptes à rendre à la justice internationale, dont seuls les alliés seraient passibles; et nos compagnies aériennes sont tenues de livre toutes informations sur leurs passagers à des autorités américaines qui trouveraient la réciproque insupportable".

    [...]

    Et tout est du même tonneau... Comme il serait heureux que l'on pose les mêmes questions de rapports de force stratégique entre nations à propos de l'Union Européenne. Avec la même force. L'"Europe sociale"? Quelle volonté? Quelles capacités? Quels rapports de forceentre les membres? Et quand? Et de même que l'Otan n'a jamais été faite pour autre chose qu'assurer le leadership des Etats-Unis, l'Union Européenne a-t-elle jamais été conçue pour autre chose que pour libérer le capital des  contraintes de la démocratie ( et de la puissance que peuvent acquérir par elle les citoyens-salariés) qui ne peut, jusqu'à nouvel ordre, exister que dans le cadre national?