C'est un chouette article que j'ai trouvé sur Marianne2. J'ai coupé le haut, mais garde l'essentiel... Il est de Renaud Chenu, de Marianne2. Et l'article entier est là : http://www.marianne2.fr/Primaires-Montebourg-contre-les-sociaux-democrates_a211157.html. Je n'aurais pas pu écrire moi-même autre chose....
"Mais n'en déplaise aux exégètes du débat entre sociaux-démocrates, il fallait avoir un goût prononcé pour l'analyse marginale si on voulait trouver des différences ébouriffantes entre Baylet, Royal, Aubry, Valls et Hollande. Ils ont tous proposé, peu ou prou, de naviguer dans les mêmes eaux du plus ou moins de dirigisme économique et d'approfondir la décentralisation, mais en mieux que la droite.
Aucun ne veut véritablement changer le cadre très étriqué de la mondialisation et de sa déclinaison autoritaire dans nos vertes contrées : l'Union Européenne. Seul Arnaud Montebourg, cowboy solitaire, s'est démarqué de la brochette de Pangloss persuadés du caractère indépassable de l'antique compromis libéral passé entre la sociale-démocratie et la démocratie chrétienne en Europe. Au mieux promettent-ils un « juste-échange », là où la réalité est moins mièvre : nous sommes en guerre économique. Partout à travers le monde les puissances d'aujourd'hui et de demain retrouvent le chemin du protectionnisme pour préparer les compétitions du futur. Sauf l'Europe.
Montebourg s'est-il vu candidat du PS, en Saint Just ressuscité, proclamant que « le bonheur est une idée neuve Europe », prêt à engager un homérique bras de fer avec nos frères d'outre-Rhin et à bloquer dans le port du Havre les milliards de bidules consommés par nos millions de chômeurs plongés dans l'oisiveté forcée car empêchés de les produire, ces bidules ? Peut-être ne le saurons-nous jamais.
La seule option alléchante pour la suite du débat dans ces primaires serait pourtant qu'il se hisse au second tour, la démondialisation en bandoulière et des frontières plein la bouche. On aurait une semaine folle, un vent de panique médiatique et politique, pourquoi pas une dégradation de la note de la France par une agence de notation pour faire peur aux électeurs... Le spectre du « Non » au TCE resurgirait ainsi que son fameux corollaire « Y'a pas de plan B ! », qui sait ?
Un revival du 29 mai 2005 quand les français taquins prouvèrent qu'ils pouvaient penser par eux-même, contre les journalistes et les sondages. Sinon les primaires n'auront été qu'un exercice original, une nouvelle manière de consacrer ce que les instituts de sondages et les rédactions influentes auront décidé à l'avance. Pourquoi se donner tant de mal alors ? Ou pourquoi pas. Don't act."