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france inter

  • Faut-il sauver le soldat Mermet?

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    Il était sur la sellette depuis quelques temps déjà. Mais cette fois, c'est sûr : il est viré ! Daniel Mermet ne sera plus sur France Inter à partir de la rentrée. Il est vrai qu'on avait déjà tout fait pour pouvoir prétexter un jour du fait qu'il avait de moins en moins d'audience, en faisant passer son émission de 17H à 15H, puis en lui enlevant le vendredi et un quart d'heure à son émission...Là, Laurence Bloch, la nouvelle directrice de France Inter, fait radical : rideau !

    Faut-il sauver le soldat Mermet? Certes, on pourra dire que Là-bas existe depuis 25 ans, qu'il faut se renouveler. Mais personne, parmi les auditeurs de France Inter, n'ignore que l'émission de Mermet était gage d'un certain pluralisme. Non, je ne suis pas en train de dire que Daniel faisait preuve lui-même de pluralisme, mais que le fait que son émission existait était gage d'un certain pluralisme sur France Inter ( parce que ne me faites pas rire ! Les autres émissions, c'est gentil gentil pour la plupart, rose tendance social-démocrate au mieux!). Il était même, disaient certains,  la "caution de Gauche" de France Inter : on le gardait pour faire croire encore que...

    Alors faut-il sauver le soldat Mermet? Madame Bloch va-t-elle pouvoir annoncer à la rentrée qu'elle va permettre de faire entendre sur les ondes Frédéric Lordon, Chomsky, Hervé Kempf, Aurélien Bernier, Coralie Delaume, Serge Halimi, Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon , Dominique Plihon, Christian Laval, entre autres, entre autres, tous ceux qui donnent des éléments pour une alternative à venir? Peut-elle nous promettre qu'elle donnera aux auditeurs le moyen de suivre le dossier du Traité transatlantique et du petit dernier traité en cours de négociation en secret, TISA? Fera-t-elle entendre sur les ondes les voix des ouvries dont l'entreprise ferme, des producteurs de fruits réduits à arracher leurs arbres? Nous donnera-t-elle le moyen de croire que oui, there is an alternative !

    Elle ne le fera pas. Et c'est pour cela qu'il faut sauver le soldat Mermet. Pas parce qu'il est Mermet. Mais parce qu'il est gage de pluralisme sur France Inter, radio de service public ( et le seul).

    http://www.la-bas.org/

    et archives sur la mondialisation libérale : http://old.la-bas.org/mot.php3?id_mot=159+++++++++&debut_lb=50

  • France Inter : Caroline Fourest et "Ils changent le monde"ou Pascale Fourier et "Les baisés de l'Histoire"?

    Il est loin le temps où je proposais benoîtement le projet de Des Sous et des Hommes à Inter...Mais je sens que je vais m'y remettre... Mon émission à moi s'appelera "Les baisés de l'Histoire". Pas "Ils changent le monde" comme celle de Caroline Fourest diffusée actuellement de 13h30 à 14h.

    C'est que j'ai au moins failli mourir deux fois cet été. Le 9 Juillet, quand j'ai entendu une longue interview de Michel Barnier, puis le 11 quand j'ai entendu celle de Mathieu Pigasse. Vous  me direz que Ils changent le monde a quelques ressemblances avec Des Sous : Caroline Fourest laisse bien à ses invités la possibilité de s'exprimer longuement, elle a une écoute bienveillante cherchant à faire ressortir la cohérence des propos tenus... Ouais, certes. Mais il y a quelque différence entre laisser le temps de parler à celui qu'on n'entend jamais ou presque dans les médias, et offrir un boulevard sans la moindre velléité de remise en perspective à celui qui a déjà tous les moyens de se faire entendre... Parce que de velléités de remettre en pespective , de s'interroger, de montrer d'éventuelles contradictions avec la réalité, point !Même l'émission avec Tristan Lecomte, ancien d'HEC qui a travaillé chez l'Oréal, puis fondateur d'AlterEco, un gros label de commerce équitable, m'a donné de l'urticaire: plus facile de gérer un tournant vers une activité qui a du sens quand on a l'argent nécessaire pour voir venir et même éventuellment se rater... Mais cela, Caroline Fourest ne l'envisage même pas et se contente de tresser des flopées de couronnes...

    Les baisés de l'Histoire? C'est Frédéric Lordon qui m'a donné l'idée de ce titre: il a utilisé ces mots pour désigner ceux qui crient dans le désert depuis bien longtemps sans accès aux médias - avant que leurs propos ne soient repris par d'autres, mais sans qu'ils ne désirent évidemment les conséquences de ce qu'ils dénoncent, eux...

    Dans Les baisés de l'Histoire, on pourra entendre Frédéric Lordon, donc, mais aussi Jacques Sapir, et puis tiens, Jacques Nikonoff - et puis d'autres que je trouverai.. " Nous avons voulu savoir comment ils ont fait pour devenir influents et ce qu’il ont fait de ce pouvoir. Histoire d’avoir une idée du monde qui se prépare.", dit Caroline Fourest dans la présentation de son émission. Nous, on voudra savoir pourquoi ce qu'ils disent fait si souvent l'objet d'omerta, pourquoi ils ne peuvent devenir réellement influents, histoire d'avoir une idée du monde que les puissants ne veulent pas. Dans la foulée, on interviewra les Pinçon-Charlot, et puis Laurent Mauduit par exemple. Et puis on rencontrera Jean-Claude Michéa, essentiel, puis Dany-Robert Dufour ( et pas Bernard-Henri Lévy, comme c'est prévu pour le 16), puis Luc Boltanski.Puis Christophe Guilly. Et puis d'autres...

    Et puis on interviewra des historiens et des sociologues qui nous raconteront que "ceux qui changent le monde", ce sont des collectifs, pas des individualités (et d'ailleurs, même si Caroline Fourest semble  l'ignorer, les "individualités" qu'elle nous présente sont bien les représentants de collectifs, eux aussi, mais plutôt de collectifs qui ont le pouvoir...).

    On brassera les idées. Pas celles que l'on entend partout.

    14 Juillet aujourd'hui... Un jour, les baisés de l'Histoire ont été ceux qui ont changé le monde.

    Et il est bien dommage que Caroline Fourest se fasse l"écho des partisans de l'Ancien Régime...

     

  • Eloge de l'amoralité... : Séguéla sur France Inter

    Oui, certes, j'aurais pu tourner le bouton... Mais parfois, il vaut mieux savoir se faire un peu de mal si cela permet de mieux comprendre... C'était ce midi sur France Inter dans Les Affranchis, une émission animée par Isabelle Giordano. Elle recevait Jacques Séguéla, le publicitaire bien connu.

    Les quelques secondes  ci-dessous , surtout les dernières, valent leur paquet de cacahuètes !
    podcast
    C'est assez sidérant... Tourner en dérision ses propres défauts pour s'en dédouaner... Et pas n'importe quel défaut ! L'absence de constance, le girouettisme, pour ne pas dire le fait de se vendre au plus offrant...Et les journalistes présents, au premier rang desquels Sonia Devillers qui parle, de rire...

    J'ai hésité dans le titre en "amoralité" et "immoralisme"... J'ai préféré le premier au second parce que le second me semblait être un terme qui énonçait un principe que l'on pouvait souhaiter voir suivre par chacun. Or, Séguéla ne peut se targuer de son immoralité que parce qu'il est puissant. Sa puissance l'abstrait du sort réservé au commun des mortels. Car pour le commun des mortels, la versatilité affichée ( pour ne pas dire la prostitution intellectuelle, car Séguéla ne tourne qu'au vent de l'argent...) amène l'opprobre, voire les plumes et le goudron.

    Je ne sais qui est le plus coupable, de Séguéla ou de Sonia Devillers, du coupable ou ce celle qui, par son rire sot, soutient le coupable dans sa démesure, dans son ubris, dans sa volonté de s'abstraire de la soumission au "bon sens", au "common decency", comme dirait Michea. Ce ne serait pas grave si Séguéla n'était pas le digne représentant de la ploutocratie et de ses valets qui ont actuellement les commandes, mais il l'est...

    France Inter, chaîne radiophonique de service public, ne s'est pas honorée aujourd'hui en montrant qu'elle recrute des chroniqueurs à si peu de cervelle...