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Capitalisme - Page 3

  • Copenhague : l'échec, bien sûr !

    Je n'ai pas suivi de près ce qui se passait à Copenhague, je l'avoue.... Pourquoi? Parce que je n'en attendais pas grand chose si on prenait en compte le fait que le protocole de Kyoto avait choisi de créer une bourse des "droits à polluer", c'est-à-dire avait choisi des solutions de marché à un problème qui me semblait plutôt réglable par la contrainte législative et les taxes... Et puis je n'aime pas qu'on m'"oblige" à sauter sur ma chaise en criant "climat climat" alors même qu'on fait semblant de ne pas se rappeler que chaque jour nous devrions sauter sur notre chaise en exigeant que les salariés ne soient pas les victimes de la crise...

    Copenhague, un échec ? Mais que pouvait-on espérer d'autre si on ne mettait pas en lien justement le problème climatique avec ce qu'avait cruellement mis en lumière la crise, si du moins on acceptait de remonter aux sources de celles-ci sans se satisfaire de mettre au pilori les traders ou les paradis fiscaux.... La crise? Déflation salariale organisée, compensée par l'endettement aux Etats-Unis notamment, titrisation, puis crise des subprimes.... mais le 1° élément auquel il faut bien remonter, c'est la déflation salariale... Et pourquoi cette déflation salariale? Pour répondre aux exigences de la compétitivité internationale... ou dit autrement du libre-échange.

    Rien d'étonnant dès lors que les deux grands pays, la Chine et les USA ( la Chine finance la dette des USA par ses exédents commerciaux) qui ont tout intérêt à ce que le système libre-échangiste perdure refusent que leur compétitivité soit grevée par des éléments de contrainte liés à la préservation de l'environnement : les USA par souci défensif, la Chine par souci offensif...

    Quand on acceptera enfin de lier les problèmes, quand les écologistes accepteront peut-être enfin de regarder au-delà du problème environnemental et de le lier  enfin à une analyse réelle de ce qu'est la "mondialisation", on avancera peut-être.

    Copenhague, un échec.... Etonnant? Bah non !!

    Je vous renvoie à un texte de Jacques Nikonoff, porte-parole du M'pep, qui dit sans doute les choses mieux que moi, dans une interview au journal La Terre : http://www.m-pep.org/spip.php?article1561

    Et je ne peux par ailleurs que vous inciter à aller voir le blog de mon ami Aurélien Bernier sur les problèmes des droits à polluer, notamment  : http://abernier.vefblog.net/

     

  • Nouvelle note de Jacques Sapir

    Note honteusement pompée telle quelle sur Marianne 2.(http://www.marianne2.fr/Depuis-30-ans,-les-salaires-baissent,-sauf-au-sommet_a183144.html). Un texte de Jacques Sapir, et surtout celui-ci, ça se partage !! A mettre en lien avec le texte suivant de Patrick Artus...


    Depuis 30 ans, les salaires baissent, sauf au sommet

     

    Jacques Sapir - Directeur d’études à l’EHESS | Mardi 15 Décembre 2009 à 17:01 |


    Dans une note de recherche non encore publiée, l'économiste Jacques Sapir explique pourquoi malgré la déflation salariale, la part des salaires dans la valeur ajoutée n'a pas baissé depuis 1990. En cause: la hausse des salaires les plus élevés et la transformation de revenus du capital en salaires. Et pour les autres? La chute des revenus.


     La question du « partage de la Valeur Ajoutée » a suscité de nombreux débats en France depuis le début de la crise. Sans avoir atteint le niveau des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne, la baisse relative sur longue durée des revenus salariaux a été invoquée comme l’une des causes de la fragilité de l’économie française. Cependant, la diversité de ces mêmes revenus salariaux, qui incluent désormais ce qui était autrefois des revenus du capital, pose le problème de ce que l’on mesure. Enfin, l’impact du libre-échange sur l’évolution des rémunérations salariales est aussi un facteur qu’il faut pouvoir estimer.

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  • Maurice Allais : le "prix Nobel" d'économie spectateur...

    Il est urgent que vous achetiez le dernier Marianne, celui qui est daté du 5 au 11 Décembre 2009. Pourquoi? Parce qu'Eric Conan a réussi à obtenir de Maurice Allais, 98 ans, un texte dans lequel il fait une analyse de la crise et de ses causes qu'il faut lire impérativement.

    Maurice Allais, c'est le seul "prix Nobel" d'économie français - et bizarrement ( ah oui, bizarrement??), on ne l'entend jamais, non à cause de son âge, mais parce qu'il dit ce qui dérange.... Et il ne manque pas de vivacité encore puisqu'il propose de "délocaliser de toute urgence Pascal Lamy"...

    Un petit extrait? "Cette ignorance [ de la réalité de ce qui se passe]et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pourrissement du débat et de l'intelligence, par le fait d'intérêts particuliers souvent liés à l'argent. Des intérêts qui souhaitent que l'ordre économique actuel, qui fonctionne à leur avantage, perdure tel qu'il est. Parmi eux se trouvent en particulier les multinaltionales qui sont les principales bénéficiaires, avec les milieux boursiers et bancaires, d'un mécanisme économique qui les enrichit, tandis qu'il appauvrit la majorité de la population français mais aussi mondiale".

    Vite !! Achetez Marianne !! Pascale Fourier n'a jamais osé aller "importuner" Maurice Allais pour l'interviewer quoi qu'elle y ait pensé dès les débuts de Des Sous.... Eric Conan l'a fait, Marianne a publié...merci à eux !

    On peut retrouver la bio, la liste des oeuvres, des textes de Maurice Allais là : http://allais.maurice.free.fr/index.htm et en particulier lire in extenso son texte de 2005 L'europe en crise. Que faire? On peut lire ici http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2301 son analyse de la crise asiatique de 1998 et un autre texte là http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1520 sur les effets destructeurs de la mondialisation... et là : http://www.societal.org/docs/16.htm, une note de lecture de Luc Douillard sur son ouvrage de 1999 La crise mondiale aujourd'hui. Et puis là un article de l'Huma au moment où Maurice Allais se prononçait pour le NON http://www.humanite.fr/popup_imprimer.html?id_article=635116

     

  • Natixis doit-elle licencier Patrick Artus?

    Natixis doit-elle licencier Patrick Artus, directeur d'études dans la dite-banque? Parce que de deux choses l'une....: soit ce qu'il avance dans l'une de ses dernières notes est faux; soit ce qu'il avance est juste.... - et il signe alors une mise en cause magistrale du système économique actuel auquel participe Natixis ( dont le libre-échangisme est une des marques caractéristiques qu'il oublie au demeurant toujours de remettre en cause...).

    Je vous laisse juge.... La note, en date du 21 Octobre 2009,  est intitulée   "Que les gouvernements aient le courage de dire la vérité aux Européens" et elle commence ainsi :

     "Au lieu d'entretenir l'espoir d'une reprise rapide de la croissance et de l'emploi, les gouvernements feraient mieux de dire aux Européens qu'ils vont être confrontés :

    • à une perte irréversible d'emplois dans les secteurs qui se contractent après la crise (construction, finance, biens durables...), d'où un chômage durablement très élevé ;
    • à l'absence d'idées pour créer des emplois nouveaux en quantité suffisante pour compenser les pertes d'emplois ;
    • à l'inefficacité des politiques de soutien de la croissance par l'exportation, avec la contraction du commerce mondial et, pour la zone euro, le risque d'appréciation de la devise ;
    • à la disparition du modèle de soutien de l'activité par la hausse de l'endettement ;
    • au besoin de rééquilibrer les finances publiques par des politiques budgétaires restrictives ;
    • à l'accélération des délocalisations avec l'écart de croissance et de coûts de production entre les pays émergents et les pays de l'OCDE ;
    • à la déformation du partage des revenus au détriment des salariés,avec le chômage élevé, les délocalisations"

    Pour une analyse du texte, je vous laisse aux bons soins de Malakine qui a sursauté lui aussi à sa lecture : http://horizons.typepad.fr/accueil/2009/10/aprs-la-rcession-leffondrement.html

    Que les gouvernements aient le courage de dire la vérité aux Européens.... Oui!! C'est le moins que l'on puisse dire... Et que la sphère politique ait aussi le courage de mettre en débat la thèse protectionniste... parce que toujours et encore les notes de Patrick Artus devraient amener à cette conclusion logique quand encore et toujours il annonce l'impossibilité des pays développés à résister la concurrence des pays en développement ( voir ses notes là http://cib.natixis.com/activities/research/economic/publications.aspx - et attention, il faut les stocker quand une vous intéresse, parce qu'il n'y a pas d'archives... Celle-ci http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=49180 est un vrai bonheur de désespérance).

    Bonne lecture,

    Pascale ( qui prie ses auditeurs de l'excuser pour l'absence d'interviews récentes... Grosse crève de longue durée... et vrai boulot...)

  • Hervé Kempf dit des gros mots !!

    .... et j'adore ça !!

    C'est dans un article du Monde du 3 Octobre intitulé "Nicolas Hulot et l'oligarchie" ( http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/10/03/nicolas-hulot-et-l-oligarchie-par-herve-kempf_1248846_3232.html). Hervé Kempf est journaliste au Monde. Oui, au Monde !!

    "Intérêt de classe", "oligarchie"...  Waouh!!! Gros mots!! Surtout dans Le Monde. Mais il a raison! Parce qu'il faut se rendre à l'évidence et dire les choses clairement pour penser le monde et pouvoir agir. Ca choque??? ..."Mots d'un autre temps !!" ...Et si c'était que les temps n'ont pas changé quoi qu'on ait voulu nous faire croire....

     

    EXTRAIT :

    "C'est le problème de Nicolas Hulot, et donc notre problème : il croit que l'action politique est aujourd'hui inspirée par la recherche du bien commun. Mais il oublie la force des intérêts : l'intérêt individuel et l'intérêt de classe. Ce qu'Hulot appelle les élites, c'est aujourd'hui une oligarchie. Elle ne veut pas entendre l'évidence de la crise écologique et de la désagrégation sociale, parce que le but principal de l'oligarchie est de maintenir ses intérêts et ses privilèges. Elle ne s'intéresse au bien commun que pour autant que cela ne remet pas en cause sa position.

    Quand on est gentil, il est difficile d'assimiler le fait que les autres ne sont pas tous gentils. Nicolas Hulot est au bord de le faire, et surtout d'en tirer les conséquences. Soit : ne plus parler vaguement du "libéralisme", mais porter le couteau dans la chair des égoïsmes de classe. Il peut le faire. Mais il sait qu'alors, tout soudain, nombre de médias et de puissances plus discrètes lui trouveraient beaucoup de défauts."

     

    Kempf, je le suis du coin de l'oeil depuis un certain temps.... Il a écrit  : Pour sauver la planète, sortez du capitalisme,Seuil,  Paris, 2009  et  Comment les riches détruisent la planète,Seuil,  Paris, 2007 ) . Bonne lecture à tous. 

     

  • Christian Laval: Mise en concurrence généralisée et démocratie

    4° partie de l'interview de Christian Laval, co-auteur avec Pierre Dardot de La nouvelle raison du monde. A écouter après la très vivifiante interview n° 3, et où Christian Laval s'interroge sur le lien néolibéralisme et démocratie....

    24 mn 51 en écoute en streaming là :


    podcast

    et en téléchargement en même temps que les trois autres parties sur cette page : http://jaidulouperunepisode.org/006_Laval_toutes_les_interviews.htm