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Marcel Gauchet : les effets paradoxaux de la crise

Marcel Gauchet, c'est un de ceux que je suis du coin de l'oeil, avec l'idée un jour peut-être.... Et sur son blog  ( http://gauchet.blogspot.com/), on trouve un excellent papier , à lire en entier, mais dont je voudrais relever seulement un passage parce ce qui y est dit ,  je le ressens autour de moi.... et que ma tendance au désir de repli sur la pratique du tricot plutôt que de l'interview n'est peut-être pas sans rapport avec ce passage...

[...]  (Couleurs et soulignage faits par moi...)

" La délégitimation des élites et le repli sur le privé

 

Il existe autre effet, plus en profondeur, qui doit être inscrit dans un temps long. Il vient de loin. Il vient de la crise des années 1970 avec les différentes vicissitudes qu’elle a connues. Un pays comme la France - ce n’est pas le cas de tous les pays occidentaux - n’a cessé de vivre dans la crise depuis les années 1970. L’effet peu perceptible - nous manquons d’indicateurs pour mesurer un tel phénomène mais il me semble très perceptible dans les attitudes de l’opinion - est la délégitimation en profondeur des élites dont la traduction politique est essentiellement négative :

 1) désaffectation à l’égard non seulement de l’engagement politique mais aussi de l’implication politique la plus élémentaire

2) scepticisme à l’égard de l’offre politique et repli massif sur les valeurs du privé. Là, on peut observer cette évolution vers la valorisation du domaine privé, qui s’effectue même de manière acritique vis-à-vis des valeurs publiques mais qui les désaffecte de l’intérieur.

Cette délégitimation, du point de vue des comportements politique a plutôt tendance à se traduire par le retrait. Mais il faut faire très attention : c’est un facteur par définition instable. Il peut être aussi bien l’occasion d’une protestation violente. Rien n’est plus envisageable, du point de vue des logiques des comportements, que la transformation quasi-immédiate, à la faveur d’une conjoncture qui le permet, de la désaffection en comportement de rupture, sans dessein politique affirmé, mais avec des effets importants. "

[...]
J'aime bien cette partie du texte par ailleurs fort intéressant de Marcel Gauchet pour la dernière phrase... parce qu'il ne nous enferme pas dans la désespérance...

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