J'voudrais pas dire..., mais c'est quand même la fin de l'article de Christian Salmon qui était fécond, là , sur Médiapart, pour ceux qui sont abonnés ( et je rappelle à tout hasard qu'il y a une promo en ce moment , ou que je peux vous faire bénéficier d'un mois de lecture, histoire que vous soyez accro rapidement...). Christian Salmon, c'est celui qui a écrit Storytelling.La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits (La Découverte, 2007), Je vous le colle :
"L’impasse narrative du pouvoir socialiste n’est donc pas réductible à un défaut de com’, comme s’acharne à nous en convaincre la cohorte bavarde des décodeurs, des décrypteurs. C’est le fruit d’une déconnexion historique entre la souveraineté de l’Etat et la représentation du pouvoir. D’un côté une bureaucratie anonyme, de l’autre des hommes politiques désarmés. D’un côté des décisions sans visage, de l’autre des visages impuissants. Résultat : l’action est perçue comme illégitime et la parole publique a perdu toute crédibilité.
François Mitterrand avait pressenti cette évolution qui ruinait à terme le présidentialisme à la française : « Je suis le dernier des grands présidents… Enfin, je veux dire, le dernier dans la lignée de de Gaulle. Après moi, il n'y en aura plus d'autres en France. » Il avait parfaitement diagnostiqué les raisons de cette extinction programmée de la fonction présidentielle : « À cause de l'Europe… À cause de la mondialisation… À cause de l'évolution nécessaire des institutions. Après moi, il n'y aura que des comptables. »
C'est pas moi qui le dit, c'est lui! Mais ce n'est pas le "présidentialisme" qui est en question, c'est la démocratie.... Mondialisation, Union Européenne... Quel pouvoir reste-t-il à nos dirigeants nationaux??? A quoi sert d'élire des représentants quand on laisse, par exemple, un blanc-seing à la Commission européenne non élue pour négocier un traité de libre-échange avec les USA - sans jamais que la marche en avant vers ce traité ait fait l'objet du moindre débat démocratique... "La souveraineté de l'Etat"...? Plutôt la "souveraineté populaire", mise en oeuvre par l'Etat. Le néolibéralisme, par essence, cherche à la contourner ( pour ne pas dire à la détruire). Dès lors, retour au début du texte de Lordon, dans un billet précédent...