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dominés

  • Comment les dominants dominent...

    C'est un email qui est arrivé dans ma boîte aux lettres, des éditions du Croquant que dirige Alain Oriot. Ca me présentait la dernière livraison de la revue Savoir/Agir, et ça m'a bien plu, la présentation de la revue ( qui coûte seulement 10 euros...)

    " Les dénonciations des riches et des nantis sont une constante dans la presse et les discours politiques qui n’hésitent pas à magnifier « la France d’en bas ». L’opposition entre le peuple et « les gros » a plus d’un siècle d’existence, en France comme ailleurs, où la critique des élites, de leur pouvoir et de leurs privilèges semble faire consensus, du moins dans les discours.Cette critique est facile, d’autant plus que ces élites sont mal connues, qu’il s’agisse de leur niveau de richesse (un récent sondage indiquait que pour les personnes interrogées, un ménage peut être considéré comme "riche" quand ses revenus atteignent 8.300 euros par mois) ou qu’il s’agisse de leur capacité à cumuler les positions sociales et politiques.

    Mais cette critique est vite désamorcée par deux registres principaux de légitimation des élites et des positions dominantes qui les caractérisent.Le premier est le registre du mérite et des compétences spécifiques pour « en être » (diplômes, formation, aisance, relations sociales et politiques..). Le second est le registre du hasard et de la chance qui interdit de reprocher à quelqu’un sa naissance. Les deux registres sont souvent mêlés et se retrouvent fréquemment dans les descriptions des trajectoires de ces hommes et de ces femmes qui, bien dotés au départ, se sont toutefois donnés du mal pour être là où ils sont.

    Le corollaire de cette légitimation est hélas une légitimation des situations dans lesquelles se trouvent « les gens du peuple », tout à la fois mal servis et résignés.

    L’objectif de ce numéro de savoir/ agir n’est pas d’ajouter aux dénonciations existantes mais de montrer ce qui fait l’élite et comment elle réussit à être ce qu’elle est. A l’inverse des « success stories » qui insistent sur le mérite des individus, leurs ambitions et leur dextérité à mener leur carrière, et qui alimentent l’idée d’une instabilité des fortunes économiques et sociales et d’une circulation des élites, il s’agira de montrer ce que ces individus doivent à leur famille, à leurs relations sociales et plus généralement à la mobilisation collective des leurs. La domination telle qu’elle existe se travaille, en famille, en lignée, en réseaux. C’est sur cet effort continu et collectif des classes dominantes que portera ce numéro, montrant que cette domination n’est en rien le fruit du hasard et qu’une seule redistribution des cartes au départ ne suffira pas à changer la donne."

    Une présentation plus complète de la revue se trouve là : http://atheles.org/editionsducroquant/revuesavoiragir/revuesavoiragirn19/index.html, et il me semble que ça vaut le coup de faire un petit achat ( qui soutiendrait d'autant les éditions du Croquant qui le mérite !).