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"Le pire depuis 1945" ? Kessler avait donc dit vrai...

"Je vais faire un budget de rigueur jamais vu depuis 1945 [...]", dit M. Fillon- http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20111105trib000661887/fillon-je-vais-faire-un-budget-de-rigueur-jamais-vu-depuis-1945-pour-conserver-notre-credibilite-financiere.html.

Le choix de la date de référence n'est pas anodine...

Juste pour mémoire: Denis Kessler, ancien vice-président du Medef, lui, disait dans une tribune publiée le 4 octobre 2007 dans le magazine Challenges : «Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance [...] Le gouvernement s'y emploie.»

Texte de Challenge ci-dessous:

 

Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !

 

Par Denis Kessler, Challenges, 4 octobre 2007

 

Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.

 

Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...

 

A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !

 

A l’époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux premiers que la France ne devienne pas une démocratie populaire, et aux seconds d’obtenir des avancées - toujours qualifiées d’« historiques » - et de cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques acquises.

 

Ce compromis, forgé aune période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient à deux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc.

 

Cette « architecture » singulière a tenu tant bien que mal pendant plus d’un demi-siècle. Elle a même été renforcée en 1981, à contresens de l’histoire, par le programme commun. Pourtant, elle est à l’évidence complètement dépassée, inefficace, datée. Elle ne permet plus à notre pays de s’adapter aux nouvelles exigences économiques, sociales, internationales. Elle se traduit par un décrochage de notre nation par rapport à pratiquement tous ses partenaires.

 

Le problème de notre pays est qu’il sanctifie ses institutions, qu’il leur donne une vocation éternelle, qu’il les « tabouise » en quelque sorte. Si bien que lorsqu’elles existent, quiconque essaie de les réformer apparaît comme animé d’une intention diabolique. Et nombreux sont ceux qui s’érigent en gardien des temples sacrés, qui en tirent leur légitimité et leur position économique, sociale et politique. Et ceux qui s’attaquent à ces institutions d’après guerre apparaissent sacrilèges.

 

Il aura fallu attendre la chute du mur de Berlin, la quasi-disparition du parti communiste, la relégation de la CGT dans quelques places fortes, l’essoufflement asthmatique du Parti socialiste comme conditions nécessaires pour que l’on puisse envisager l’aggiornamento qui s’annonce. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait aussi que le débat interne au sein du monde gaulliste soit tranché, et que ceux qui croyaient pouvoir continuer à rafistoler sans cesse un modèle usé, devenu inadapté, laissent place à une nouvelle génération d’entrepreneurs politiques et sociaux. Désavouer les pères fondateurs n’est pas un problème qu’en psychanalyse.




Commentaires

  • Le texte est là :
    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1316

  • MERCI, Wagges, ça y est, c'eest modifié !

    Bonne journée !!

    Pascale

  • 45 fut une vraie période de progrès social parce qu'en ce temps là le patronat ne nous emmerdait pas, ils avaient plutôt intérêt à ce faire discret... pour échapper à une nationalisation, ainsi la famille Bétancourt et l'oréal sont passés au travers (avec l'aide de Mitterrand d'ailleurs)...

    Après ils ont eu peur du communisme, donc ils n'ont jamais voulu revenir sur les acquis...

    Maintenant ils n'ont plus peur de rien... et il est bon de se rappeler les mots du milliardaire Warren Buffet reconnaissant que la lutte des classes existe, et que c'est la sienne qui est entrain de gagner...

  • http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20111112trib000663562/un-appel-pour-un-audit-citoyen-de-la-dette-publique.html

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